Coeur artificiel : trois autres implantations prévues

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L'hôpital européen Georges Pompidou a annoncé, le lundi 3 mars, le décès du premier patient implanté avec le coeur artificiel  de la société Carmat. Ce décès ne retire rien à la prouesse et d'autres essais sont en cours.

Coeur artificiel : trois autres implantations prévuesAgé de 76 ans, cet homme qui souffrait d'une insuffisance cardiaque terminale menaçant son pronostic vital à court terme avait été opéré le 18 décembre 2013. Il est décédé 75 jours après l'opération et l'implantation.

L'annonce de cette première implantation mondiale d'un cœur artificiel, projet porté depuis vingt-cinq ans par le professeur Alain Carpentier, avait fait le tour du monde. Depuis, les bulletins de santé, délivrés au compte-gouttes, étaient plutôt rassurants. Le dernier, le 18 février, indiquait que le malade,  " n'avait plus d'assistance respiratoire " et pouvait marcher

Alternative à la greffe " la bioprothèse Carmat continue de fonctionner de façon satisfaisante, sans aucun traitement anticoagulant depuis le 10 janvier 2014 ", notait aussi le bulletin de l'hôpital Pompidou.

" Les médecins directement impliqués dans les soins postopératoires désirent souligner l’importance des premiers enseignements qu’ils ont pu tirer de ce premier essai clinique, concernant la sélection du malade, le suivi postopératoire, le traitement et la prévention des difficultés rencontrées", a précisé l'AP-HP dans son communiqué le 3 mars. .

" L'analyse des données est conduite dans le respect du protocole de l'essai clinique, précise dans un communiqué Carmat. Il est prématuré de tirer des conclusions à partir des données d'un seul patient, quelle que soit la durée d'implantation."

La société Carmat, dont le titre a été suspendu de la cotation en Bourse mardi matin mais a repris mercredi, "ne prévoit pas de communiquer sur les résultats de l'étude tant que l'implantation et le suivi à 30 jours des quatre patients prévus ne seront pas finalisés ".

L'objectif initial des concepteurs de la bioprothèse et des équipes médicales était d’obtenir une survie d’un mois. Or l’objectif a été plus qu’atteint. Par ailleurs, il n’est nullement question d’interrompre les essais en cours.

Le protocole d'essais se poursuit

Le protocole d'essai clinique prévoit toujours " l'implantation de quatre patients n'ayant pas d'alternative à l'implantation d'un coeur artificiel, et le suivi clinique à 30 jours après l'implantation ".  Les trois prochains patients devraient être opérés à l’HEGP, au Centre chirurgical Marie Lannelongue (Plessis Robinson) et au CHU de Nantes.

La première phase des tests porte avant tout sur la sécurité de la prothèse. Au cours d'une seconde phase se déroulant sur six mois et visantà mesurer son efficacité, Carmat élargira ses tests à 20 malades tout en augmentant le nombre des centres d'implantation en France et à l'étranger.

Reste cependant à déterminer les causes exactes de la mort du patient et le rôle joué par la bioprothèse. Les complications associées aux cœurs artificiels sont bien connues : les hémorragies, les accidents vasculaires cérébraux et les infections comptent parmi les plus fréquentes. La spécificité de la bioprothèse du professeur Carpentier devait permettre de limiter le risque d’AVC et ne pas nécessiter la prise de traitements anticoagulants lourds.

Le professeur Daniel Duveau (CHU de Nantes) qui a participé à l’intervention indique pour sa part dans la Dépêche du midi : " qu’a priori, le cœur n’est pas en cause dans le décès ". Il rappelle par ailleurs que "ce patient était extrêmement malade. Nous n’envisagions pas qu’il survive 2 ou 3 ans ". Il précise en outre qu’il présentait d’importantes " difficultés sur le plan respiratoire. Je pense que cela a  abouti au décès" .

Le cœur artificiel de Carmat s'adresse aux patients atteints d'une d'insuffisance cardiaque terminale. Il coûte environ 150 000 euros,  alors qu'une transplantation classique coûte 250 000 euros, et permet d'économiser ensuite les traitements qui évitent le rejet de la greffe (immunosuppresseurs). Environ 100 000 malades en Europe et aux États-Unis, qui ne peuvent pas recevoir une transplantation, faute de donneurs sont concernés.

Rédaction ActuSoins, avec Jim.fr

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