Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) recommande dans un rapport consacré au personnel des lieux de privation de liberté, de mettre en place un ratio type de soignants par catégorie d’unité dans les établissements de santé mentale.
Disposer des effectifs nécessaires
Le rapport consacre tout un chapitre sur les effectifs soignants. “La prise en charge de personnes, y compris lorsque celles-ci ne sont pas privées de liberté, est une fonction d’aide, indissociable d’une d’une grande disponibilité car elle suppose en premier lieu du temps de présence et une forme de relation dans laquelle la connaissance mutuelle, la capacité d’attention et la confiance sont des conditions du succès“, explique-t-il.
Le rapport préconise ainsi le déploiement d’un nombre “suffisant” de professionnels. “Leur effectif devra être d’autant important que les personnes prises en charge sont plus vulnérables ou placées dans une situation de contrainte qui les rend plus dépendantes“.
Un constat alarmant
Le rapport note aussi que le manque d’effectifs peut conduire les établissements à des restrictions injustifiées des libertés individuelles. Et de cier en exemple : “maintenir les portes de leurs unités fermées même en l’absence de patients en soins sans consentement, fermer à clé les portes des chambres la nuit, parfois près de douze heures de suite, faute de personnel pour assurer la surveillance, ou confisquer tous les objets et produits potentiellement dangereux, faute de temps pour surveiller les patients à risque…“
Le CGLPL remarque aussi que lorsque la présence médicale fait défaut le recours à l’isolement est plus important et la mesure est généralement prolongée (notamment les week-ends). “L’interne de garde n’ose que rarement, en l’absence du médecin sénior, lever la mesure. De même, les soignants se tiennent en retrait ou bien s’abritent derrière des protocoles de mesures d’isolement et de contention, dès lors que des patients sont agités ou présentent un risque de passage à l’acte hétéro-agressif, craignant de ne pas être en capacité de contenir la crise“.
Par ailleurs, le rapport remarque une “spirale descendante du sous-effectif“, dans les établissements pénitentiaires, avec des “organigrammes de références insuffisants“, ” des vacances d’emploi” et de “l’absentéisme”.
Des mesures préventives recommandées
Le CGLPL recommande donc de tenir compte de “la dimension humaine de la prise en charge, même dans les cas où la technologie permet des gains de productivité“, pour déterminer la quantité d’effectifs de référence.
Concernant l’absentéisme, il préconise des mesures préventives. “Un taux d’absentéisme élevé semble inévitable dans les lieux de privation de liberté. Il a un impact immédiat sur le respect des droits fondamentaux. En conséquence, ce phénomène doit faire l’objet de mesures préventives telles que l’accompagnement psychosocial des évolutions inquiétantes, la mise en place de remplaçants identifiés à l’avance ou la constitution de forces de réserve“.
M.S
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) est une autorité administrative créée par la loi du 30 octobre 2007 à la suite de l’adoption par la France du protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Le Contrôleur général a pour mission de veiller à la protection de l’ensemble des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, qu’elles soient en prison, en garde à vue, dans un établissement de santé mentale, en centre de rétention pour étrangers, dans les geôles d’un tribunal, en centre éducatif fermé pour mineurs ou dans tout autre lieu dans lequel des personnes sont enfermées par décision d’un juge ou d’une autorité administrative.
Le CGLPL s’assure ainsi que les droits à la vie, à l’intégrité physique ou psychique ou ne pas être soumis à un traitement inhumain ou dégradant sont respectés. Il lui revient également de veiller à un juste équilibre entre le respect des droits fondamentaux des personnes et les considérations d’ordre public et de sécurité, notamment en matière de droit à la vie privée et familiale, au travail et à la formation, d’accès aux soins, ainsi qu’à la liberté d’expression, de conscience et de pensée.
Pour en savoir plus : www.cglp.fr
Pour aller plus loin : Exercer en psychiatrie : quelles spécificités pour les infirmiers et les infirmières ?
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Ou comment dire en un article ce qui peut s’énoncer clairement : manque de personnel !!!!! Valable évidemment dans toutes les unités de soins publiques et privées ainsi que les établissemments accueillant des personnes âgées, des enfants…
Enfin!
J’ai commencé mes études d’inf à Sainte-Anne en 83, j’ai travaillé depuis dans d’autres établissements et les effectifs ne font que décroître au fil du temps! En plus ils ont supprimé la formation spécifique en psychiatrie ce qui fait que certain(e)s infirmier(e)s viennent bosser en psy faute d’autre service et c’est parfois une catastrophe, ils ne comprennent rien à la maladie mentale et font n’importe quoi!
Les inf de l’extra hospitalier sont contraints de venir remplacer de personnel en intra, ne connaissant ni le service ni les patients… De l’absentéisme ah oui il y en aura tant que l’on pousse trop les gens en leur refusant des congés systématiquement, les rappelant sur leurs vacances leurs repos etc.
Et ne parlons pas du manque de psychiatres!!! Bref y’a du boulot si on veut que les patients soient mieux soutenus et aidés! On ne peut pas faire du bon boulot quand on court toute la journée!
Bien-sûr mais la politique de certains établissements et la baisse des effectifs et l”abandon” des équipes par les cadres et médecins qui sont sûr plusieurs services en mm temps et ne peuvent malheureusement pas assurer un réel suivi!
L’absentéisme du personnel ??? Je dirais l’usure du personnel a qui les congés sont restreints a qui les jours refusés et à qui on dit presque marche ou crève. Les patients quand à eux sont clairement oubliés et laissés pour compte . Depuis qqs années nous nous sommes bien éloigné du rôle premier de l’hôpital .
le fait d’avoir fait disparaitre la formation spé psy est la cause première des IDE psy des anciennes formations qui ne pouvant exercer en soins généraux avaient besoin qu’on se préoccupe de leur blessure narcissique… à savoir faire de la psychiatrie une dimension de soin d’élite… eh bien voilà où on en est…
Paul Boyer on n’a toujours pas de possibilité d’exercer en soins généraux sauf faire une formation et ceux qui l’ont fait ne trouvent pas de poste à cause de l’étiquette psy!
Sinon je ne connais perso que très peu d’informations psy qui ait voulu bosser en soins généraux vu l’ambiance de travail! Votre soit disant blessure narcissique me fait doucement rigoler!!!
Je partage votre avis. Les conditions de travail sont les mêmes dans mon service.
Idem
Nous aussi en EHPAD on aimerait bien aussi qu’ils revoient les ratios. ..
Noémie Prophèttā
Trop intéressant, sa rappel des situations …
Noemie profetta
Les vieux cest moins fun
Lénaïg Jaffré Alicia Qmr
Tu aurais dû identifier notre DSSI lol
Ça craint
Antonio Velasco
Paul Boyer quelle blessure 42 ans en psy le bonheur mais aujourd’hui quelle blessure pour les soins.ce fut l alignement sur l Europe c est la seule raison
Je suis ISP à la retraite et je n’ai jamais été atteint de blessures narcissiques ?
Plus sérieusement, c’est l’addition de plusieurs facteurs qui a entrainé la situation dans laquelle est la psychiatrie en 2017 : la fin des CHS ( que j’ai connu) et la disparition de la formation ISP ont marqué la fin de cette specialité médicale qu’est la psychiatrie.. Nos decideurs l’ont à demi reconnu en créant le Tutorat infirmier ( transmissions du savoir et de l’experience) et la formation en intra ” actualisation des connaissances”. C’est une réelle hypocrisie à laquelle j’ai participé en tant que tuteur mais j’ai choisi de partager mon savoir faire et mon savoir être avec mes convictions et mon engagement professionnel de presque 40 années en psy.