Vaccination des soignants, augmentation des effectifs dans les IFSI, évolution des compétences des infirmiers : Olivier Véran annonce plusieurs mesures lors d’une séance de questions-réponses avec l’Ordre infirmier

Lors d'une séance de questions-réponses organisée par l'Ordre national des infirmiers (ONI), Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, a répondu en visio-conférence et en direct à différentes questions soumises par des infirmiers.

Olivier Veran Patrick Chamboredon41 000 participants. 2000 questions à trier. La visio-conférence, organisée par l’ONI a mobilisé les soignants en masse. Il faut dire que les attentes étaient fortes. 

Je n’ignore rien de la difficulté du métier“, souligne presque d’emblée Olivier Véran, rappelant son parcours au sein du système. “Quand je regarde les chiffres et quand je vois le nombre de personnes qui sont diplômées et qui peuvent exercer mais qui vont faire autre chose, je me dis qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond“, confie-t-il. 

Redonner du sens par la revalorisation globale

Avant même de répondre aux différentes questions des infirmiers, il insiste : il veut redonner du sens au métier. Et ça passera, répondra-t-il par la suite, par la revalorisation des actes. 

Le ministre a ainsi ouvert la porte à discussion visant à réouvrir le décret d’actes. “J’ai compris que si on touchait une compétence il fallait reprendre tout le décret de compétences […] Je suis pragmatique“. 

Ça passera aussi par l’évolution des carrières, précise-t-il. “Quand vous arrivez avec un système de santé qui n’a pas su évoluer suffisamment vite et suffisamment fort pendant 20, 30, 40 ans du fait des conservatismes, du fait des peurs, vous vous retrouvez dans un système dans lequel les gens ne se retrouvent pas forcément. Dans ma propre pratique personnelle, Je me suis toujours appuyé sur des IDE pour les postes les plus importants pour les postes clés. Je crois profondément aux coopérations interprofessionnelles et à l’évolution des métiers. Je crois en l’expérience, en la VAE. Certaines IDE ont envie d’évoluer, de partir dans un cursus universitaire. Je crois fondamentalement aux IPA“. 

Répondant à une question d’une étudiante en pratique avancée inquiète des annonces du Ségur relatives à la création d’une  profession médicale intermédiaire, Olivier Véran a réaffirmé son intention de lancer une réflexion sur cette profession qui qui existe dans d’autres pays, sans pour autant vouloir “remplacer les IPA” ni “remplacer les médecins”, précise-t-il. Pour l’instant, il s’agit d’une réflexion, note-t-on. Cette profession n’a pas été inscrite dans la loi : l’Ordre national des infirmiers et l’Ordre national des médecins ont été missionnés pour étudier la question et faire des propositions. 

Concernant la formation initiale : Olivier Véran a annoncé une augmentation du nombre de place en formation, et une amélioration des conditions d’apprentissage des étudiants : rénovation des IFSI, stabilisation de conventions avec les hôpitaux, et moyens supplémentaires consacrés à des équipements de simulation. 

Crise sanitaire, vaccination…

Le ministre a annoncé que le vaccin Astra Zeneca, recommandé aux personnes de moins de 65 ans par la HAS, sera mis en priorité à disposition des soignants âgés de moins de 65 ans à partir de lundi prochain (les soignants de plus de 65 ans pourront toujours bénéficier des autres vaccins, ndlr). 

Par ailleurs, un décret sur la vaccination devrait prochainement être publié : il permettra aux infirmiers de vacciner à domicile contre la Covid-19. 

A la question : “pourquoi le Covid n’est pas reconnue comme maladie professionnelle en dehors des formes graves?“, Olivier Véran revient sur la confusion entre “reconnaissance” et  “reconnaissance automatique”. “Tout soignant qui a été contaminé par le Covid [et qui a une forme grave] n’a pas à prouver qu’il l’a contracté sur son lieu de travail“. Il rappelle que rien n’empêche un dépôt de dossier de demande de “reconnaissance en maladie professionnelle” pour les formes moins graves, dès qu’il y a des séquelles. 

Revalorisation salariale pour tous les infirmiers ? 

A la question : “Pourquoi certaines catégories d’IDE ne sont-elles pas concernées par le Ségur?“, Olivier Véran souligne : 

Il y a un certain nombre de soignants qui n’ont pas fait partie de ce wagon de ces revalorisations. La question aujourd’hui, c’est la question du périmètre. Une IDE qui travaille en SSIAD, en établissement de santé et qui n’a pas eu la revalorisation du Ségur, je comprends qu’elle se sente flouée : elle va l’avoir“, explique-t-il. Parmi les revendications, il y a aussi le secteur social, “avec des métiers qui ne sont pas forcément des métiers du soin“. Olivier Véran dit attendre les conclusions d’une mission confiée à Michel Laforcade, ancien directeur général de l’ARS Aquitaine, pour trancher sur ce point. 

Dans ses réponses Olivier Véran calcule qu’au travers des différentes revalorisations (“185 euros du Ségur, 35 euros de revalorisation des grilles et 100 euros à travers l’engagement collectif“), de nombreuses infirmières à l’hôpital “toucheront plus que les 300 euros demandés” (par les syndicats, ndlr). “Sur une carrière, ça représente des sommes considérables […] Je ne dis pas que c’est suffisant“, a-t-il nuancé. Mais “c’est le plus gros geste que nous ayons fait” depuis des décennies, avec plus de 8 milliards d’euros de salaires par an, “ce n’est jamais arrivé” auparavant. 

Rédaction ActuSoins

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