“L’usage détourné de protoxyde d’azote n’est pas nouveau mais le nombre et la gravité des effets indésirables en lien avec cette pratique tendent à augmenter depuis 2018“, explique le ministère des solidarités et de la santé dans un communiqué.
Dès 2017, le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l’OFDT rapportait l’extension des pratiques d’usage détourné de protoxyde d’azote et l’accroissement de la visibilité de ce phénomène dans l’espace public (alors que le produit était auparavant cantonné à l’« espace festif »). “On observe par ailleurs depuis quelques mois des consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grande quantité”, ajoute le ministère.
Cette évolution des pratiques s’accompagne d’une augmentation du nombre de signalements d’effets sanitaires graves, avec atteintes du système nerveux central et de la moelle épinière, à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) via le réseau d’addictovigilance (CEIP-A). La plupart des cas déclarés concernent des hommes âgés de 18 à 34 ans.
Ainsi, depuis janvier 2019, 25 signalements d’effets sanitaires sévères ont ainsi été notifiés aux CEIP-A, dont 10 graves avec des séquelles pour certains cas, 8 provenant de la région Hauts-de-France.
Des risques multiples
Les autorités sanitaires alertent ainsi sur “les dangers de cette pratique” qui expose à des risques immédiats (asphyxie, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux, désorientation, vertiges, risque de chute) mais aussi à des risques en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose (atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques).
Dès mai 2019, l’ARS Hauts-de-France, région particulièrement concernée par cette pratique, a diffusé une information régionale auprès des professionnels de santé et des associations du champ de l’addictologie.
Le ministère recommande donc aux professionnels de déclarer tout cas grave d’abus, de dépendance et d’usage détourné et de se rapprocher du Centre d’Addictovigilance (CEI-A) de leur secteur géographique pour toute information complémentaire.
Rédaction ActuSoins
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