“Notre mouvement est dit indéterminé”, indique le Dr Philippe Cuq, président de l’Union des chirurgiens de France qui précise à ActuSoins que “6500 praticiens, chirurgiens, anesthésistes, urgentistes,… au moins ont cessé leur activité” ce 5 janvier dans les cliniques privées.
Après les généralistes, les chirurgiens… Alors que la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) n’a pas maintenu son appel à la grève, les praticiens des cliniques sont eux déterminés.
“Nous prenons les urgences vitales et nous renvoyons les autres sur le centre 15 qui explose. affirme le Dr Cuq. Tous les services d’urgence du secteur privé sont touchées”
Du côté de la FHP, aucun chiffre concernant le nombre de grévistes n’était encore disponible ce soir, mais la fédération confirme que des services sont très perturbés.
En conséquence, “il y a une surcharge générale dans les hôpitaux publics contrairement à ce que déclare Marisol Touraine”, affirme le président de l’UCDF.
A l’hôpital de Sarcelles, la durée d’attente aux urgences serait de 13 heures.
Selon lui, la ministre mène une “campagne de désinformation” quand elle nie cette surcharge et “les caméras ont été interdites dans les services d’urgence des hôpitaux”, affirme-t-il, pour éviter les informations sur le sujet. A l’hôpital de Sarcelles, la durée d’attente aux urgences serait de 13 heures, donne en exemple le président de l’UCDF.
Les relations avec le centre 15 seraient tendues, et “nous avons été menacé de sanctions”, affirme le Dr Cuq qui indique que les agences régionales de santé “ont effectué des milliers de réquisitions”.
Les raisons de la colère
En jeu : le lien entre urgences et missions de service public dans le projet de loi santé qui “lie la possibilité pour le secteur privé de faire des urgences au secteur conventionnel du praticien”, explique le président de l’UCDF alors que “toutes les urgences se font en tarif opposable quel que soit le secteur d’activité et sur tout le territoire”, ajoute-t-il.
En clair, selon la rédaction actuelle du projet de loi, il suffit d’un seul praticien en secteur 2 dans une clinique (en dehors des urgences où le tarif opposable est la règle) pour les exclure du service des urgences. Un point sur lequel Marisol Touraine est revenu, selon la FHP, qui a, de ce fait cessé son appel à l’arrêt d’activité.
“Si vous me trouvez un seul texte, une seule confirmation de l’abandon de cet article dans le texte de loi, nous arrêtons tout de suite le mouvement”.
“Si vous me trouvez un seul texte, une seule confirmation de l’abandon de cet article dans le texte de loi, nous arrêtons tout de suite le mouvement”, répond le Dr Cuq. On ne peux pas prendre le risque d’arrêter le mouvement, étant donné les enjeux, sur la base d’une simple lettre d’intention de la ministre”.
“C’est important que les patient puissent avoir le choix. Nous avons un système de santé que tout le monde nous envie, un reste à charge pour le patient le plus faible d’Europe, après le Danemark. (…) Le passage de patients dans les urgences des cliniques coûte en outre 20 à 30 % de moins que dans le public. La ministre fait de l’idéologie et non du pragmatisme économique. Nous sommes ulcérés car notre métier, c’est de soigner, de prendre en charge les patients”, précise-t-il à ActuSoins.
“Nous ferons le point chaque soir (…) Mon téléphone est ouvert jour et nuit si la ministre veut nous joindre”, ajoute le Dr Cuq qui s’indigne “de l’absence de concertation, de l’absence de rendez-vous, de réunion” avec Marisol Touraine. Selon ce dernier, une seule réunion a eu lieu avant l’été entre le ministère et les chirurgiens pour une “simple présentation du texte”.
Cyrienne Clerc
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.