
“Mais il s’agit surtout de prendre conscience du rôle joué par les infirmiers au quotidien, et permettre à la profession d’être davantage reconnue pour ses compétences“, ajoute l’Ordre.
Le message de Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national des infirmiers
« La crise que nous traversons offre à cette Journée internationale des infirmières une résonance toute particulière. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les infirmières et infirmiers sont en première ligne. Habituellement “invisibles”, nous sommes actuellement présents quotidiennement dans les médias.
Mais après la crise, qui saura se souvenir de notre engagement ?
Premier signe avant-coureur d’un oubli précoce : le texte de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire adopté il y a quelques jours ne mentionne pas une seule fois le mot « infirmier » ! Des parlementaires avaient pourtant proposé plusieurs amendements, dont la possibilité pour les infirmiers de prescrire et réaliser les tests de dépistage du Covid-19, que nous réclamons (et qui est effective dans d’autres pays, comme au Québec). Le gouvernement souhaite le dépistage du plus grand nombre, pourquoi ne s’appuie-t-il pas sur la première profession de santé par le nombre ?
Au fond, qui nous connaît vraiment ?
Que sait-on de nos compétences, nos connaissances, nos savoir-faire ?
Qui prend le temps de considérer comme il se devrait la singularité de notre approche “humaine”, au plus près des besoins des patients ?
Vieillissement de la population, maladies chroniques, prévention, vaccination… Qui prendra la pleine mesure de notre capacité à répondre aux enjeux de santé du XXIe siècle ?
Nous savons réaliser des diagnostics, orienter vers d’autres professionnels de santé, coordonner un parcours de soins, adapter des prescriptions, veiller à l’observance des traitements… Nous pouvons soigner, conseiller, soutenir, éduquer, prévenir…
A l’hôpital, en établissements médico-sociaux, en EHPAD, ou au domicile des patients, notre véritable contribution au système de santé n’est pas suffisamment valorisée. Selon une consultation de l’Ordre National des Infirmiers réalisée en ligne du 7 au 11 mai 2020, à laquelle plus de 70 000 infirmiers ont répondu, près des trois quarts pensent qu’au regard des enseignements de cette crise, leur champ de compétences doit être élargi. »
Rédaction ActuSoins








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