Un an de prison ferme requis contre deux médecins pour trafic de morphiniques

Un an de prison ferme requis contre deux médecins pour trafic de morphiniques

Deux ans de prison dont un ferme ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel par le procureur d’Arras, à l’encontre de deux médecins soupçonnés d’avoir participé à un trafic de Skenan.

Un an de prison ferme requis contre deux médecins pour trafic de morphiniquesLe parquet a également requis une interdiction définitive d’exercer pour ces deux généralistes exerçant à St Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais), ainsi que 30.000 euros d’amende.

Deux ans de prison avec sursis, une suspension de trois mois et 10.000 euros d’amende ont également été requis contre trois pharmaciens exerçant dans la même commune. Le jugement a été mis en délibéré.

L’affaire débute en 2011, lorsque la sécurité sociale remarque un nombre anormalement élevé de demandes de remboursement pour des prescriptions de ce dérivé morphinique.

Parallèlement, les gendarmes de St-Pol-sur-Ternoise constatent un accroissement de l’utilisation de ce même produit chez les trafiquants et les consommateurs de drogues de la région.

L’enquête permet de remonter à deux médecins – le troisième mis en cause est décédé entre temps – et trois pharmaciens de St-Pol-sur-Ternoise, poursuivis pour escroquerie à la sécurité sociale et facilitation à l’usage de stupéfiants.

Quatre toxicomanes sont également poursuivis pour avoir ensuite revendu les cachets de Skenan à d’autres consommateurs de stupéfiants.

Pour Me Didier Robiquet, qui défend l’un des pharmaciens, les accusations d’escroquerie et de délivrance abusive ne “tiennent absolument pas la route.”

Même s’il n’est pas à l’origine prévu pour ça, “le Skenan a été prescrit à des toxicomanes comme traitement de substitution. C’est une technique autorisée dans d’autres pays européens et très utilisée en France”, assure l’avocat.

Cette utilisation a même été selon lui “de fait validée pendant des années par la sécurité sociale”, pourtant partie civile dans cette affaire.

“Qu’on puisse accuser les médecins et les pharmaciens d’escroquerie à la CPAM, alors que les remboursements étaient validés par cette même CPAM après qu’elle ait eu connaissance du nomadisme, c’est-à-dire des prescriptions par plusieurs médecins à des doses hors normes, c’est la négation même de ce qu’est une escroquerie”, a plaidé Me Robiquet.

Rédaction ActuSoins, avec AFP