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Terrorisme et psychiatrie : le syndicat des psychiatres des hôpitaux appelle à la prudence

Le syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) a appelé le gouvernement à la prudence dans les annonces qui peuvent être "porteuses de risque d'amalgame" entre terrorisme et troubles psychiatriques. 

Terrorisme et psychiatrie : le syndicat des psychiatres des hôpitaux appelle à la prudenceUn communiqué du SPH a été diffusé suite à l’annonce du ministre de l’intérieur, quelques heures après les attentats perpétués en Espagne la semaine dernière. Gérard Collomb avait annoncé qu’il souhaitait, avec la ministre des solidarités et de la santé, mobiliser les hôpitaux psychiatriques et les psychiatres pour participer à des protocoles de lutte contre le terrorisme. 

Le communiqué fait également suite aux nouveaux propos tenus par le ministre mardi sur l’antenne de RMC. Gérard Collomb indiquait qu’un tiers de personnes fichées pour radicalisation présentaient des “troubles psychologiques”. 

Le SPH explique que “la mesure et la raison doivent guider la communication de nos dirigeants et leurs prises de décisions“. 

Le fait de maintenant affirmer qu’un tiers des personnes inscrites au fichier FSPRT présente des troubles psychologiques, semble plus relever de la surenchère de communication, que de la rigueur scientifique due aux enquêtes épidémiologiques supposées alimenter de telles affirmations“, explique le communiqué. 

Si l’approche psychopathologique pour appréhender les actes violents peut être utile à la prévention, l’assimilation des troubles psychiatriques à la radicalisation et au terrorisme, que les études ne valident pas, est à proscrire“, indique le communiqué. 

L’expérience clinique quotidienne montre que les personnes atteintes de pathologies psychiatriques lourdes sont perméables aux émotions nourries par le traitement médiatique des événements, mais d’avantage comme personnes vulnérables soumises aux angoisses et risque de rechutes, que comme acteurs de comportements organisés agressifs. Le réflexe d’interroger systématiquement les derniers faits divers dramatiques comme de possibles attentats terroristes montre bien que si un effet de contagion est possible, il touche l’ensemble des esprits et la population générale à laquelle s’adresse la médiatisation des événements ainsi que la communication du monde politique“. 

En réponse aux propos de Gérard Collomb sur le secret médical, concernant le besoin de “trouver des moyens de faire en sorte qu’un certain nombre d’individus qui souffrent de troubles graves ne puissent pas commettre d’actes graves”, le SPH rappelle dans son communiqué, que des procédures légales encadrent la levée du secret médical pour les auteurs potentiels de délits – quels qu’ils soient -, lorsque le signalement d’un risque s’avère nécessaire. 

Dans le cadre du dispositif de prévention de la radicalisation, des directives avaient déjà été adressées aux ARS et aux établissements de santé par des instructions et des circulaires depuis 2016. 

Rédaction ActuSoins

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