Les syndicats ont manifesté contre des diminutions de moyens et d’effectifs dans la Santé

Les syndicats ont manifesté contre des diminutions de moyens et d’effectifs dans la Santé

Parti de la Gare Montparnasse, à Paris, une demi-heure avant le cortège unitaire des infirmiers (voir notre article “Manifestation unitaire pour infirmiers en colère”), celui de l’intersyndicale CGT – SUD – FO, comptait quelques 3000 manifestants.
©Cyrienne Clerc
©Cyrienne Clerc

Pourquoi deux défilés distincts, ce 8 novembre, peut-on se demander. “C’est regrettable”, répond Denis Basset, secrétaire général de la branche Santé de FO, qui estime que ” saucissonner, ce n’est pas efficace si on veut peser face au gouvernement et à Marisol Touraine”. 

“Aujourd’hui le cri d’alerte est porté par tous les professionnels dans les établissements, de la femme de ménage aux cadres, en passant bien-sûr par les aides-soignants et les infirmiers. Ils subissent tous la dégradation des conditions de travail”, affirme Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé.

Certes, certaines revendications ne sont pas partagées, ou du moins pas mises en avant de la même manière : les centrales syndicales sont, par exemple, vent debout contre la loi Santé et les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) qui « sous couvert de mutualisation de moyens, vont entraîner une diminution des moyens et des effectifs », ajoute Mireille Stivala.

Manque de moyens et dégradation des conditions de travail

Avec ces regroupements, « les établissements, déjà fragilisés le seront encore plus et ne pourront plus répondre aux besoins de santé publics. L’hôpital devient une variable d’ajustement budgétaire comme le montre le plan d’économies qui va entraîner une réduction de 16 000 lits et de 22 000 emplois », dénonce Denis Basset. Et cela se traduit « par une dégradation des conditions de travail, de la pénibilité accrue et des suicides », ajoute-t-il.

Mireille Stivala souligne que « l’actuel cri d’alerte sur les conditions de travail est porté par tous les professionnels de l’hôpital, de la femme de ménage aux cadres, en passant, bien-sûr par les infirmières. Les agents ont des comptes épargne-temps qui explosent. Ils multiplient les heures supplémentaires jusqu’à l’épuisement. Nous demandons des réponses claires sur les conditions de travail, les financements et les moyens, sur les effectifs ».

Un message que les représentants des syndicats ont porté au ministère de la Santé où une délégation a été reçue. Seule et bien maigre réponse : la création d’un groupe de travail « qualité de vie au travail ».

300 millions d’euros en moins pour la formation

Pour Mariane Journiac,  secrétaire générale du syndicat CGT Siège, « il faut non seulement donner les moyens mais aussi valoriser les compétences. Or, l’ascenseur social qui passait par des promotions professionnelles est totalement ralenti ».

Mireille Stivala dénonce en effet  « une ponction de 300 millions d’euros sur deux ans effectuée sur les fonds de réserve de l’ANFH qui regroupe l’argent versé par les établissements pour la formation dans la fonction publique hospitalière. Les fonds de réserve sont essentiellement destinés aux formations professionnelles longues qui permettent à une AS de devenir IDE, à une IDE de devenir cadre. Ce sont ainsi 1000 personnes dont les formations seront sacrifiées ». Un exemple parmi d’autres dénoncés par les syndicats qui permet à « Marisol Touraine d’équilibrer artificiellement son budget », selon la secrétaire général de la CGT Santé.

Cyrienne Clerc

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