Le silence en réanimation : on s’entend mieux soigner

Le silence en réanimation : on s’entend mieux soigner

Réduire le niveau sonore dans une unité de réanimation, c’est possible. Au CHU de Toulouse, il a chuté de moitié depuis le déménagement en mars 2012 de l’unité dans de nouveaux locaux conçus dans cette optique.

Infirmière réanimation« A l’occasion du déménagement de l’unité, nous avons voulu nous rapprocher le plus possible des recommandations émises par l’OMS et les sociétés savantes » en matière de bruit, explique Guillaume Decormeille, infirmier du service de réanimation polyvalente de Rangueil, qui présentera cette démarche lors du Salon infirmier.

De 100 à 120 dB en moyenne en journée dans les anciens locaux, le niveau sonore est passé à 56 dB le matin, 53 le soir et 46 la nuit*. Un progrès qui trouve son origine dès la conception du nouveau service.

Pression positive oblige, les portes des chambres restent désormais fermées : les alarmes ne sonnent plus dans les chambres, elles sont exportées par le moniteur de surveillance, devant la chambre.

Le contrôle visuel est donc accru et la sécurité de la surveillance individualisée. Le niveau sonore des alarmes a aussi été réglé très bas -elles ne sonnent plus que pour l’urgence vraie- et surtout, elles se doublent d’une dimension visuelle très forte.

Les alarmes ne sonnent plus dans les chambres, elles sont exportées par le moniteur de surveillance, devant la chambre.

« A l’extérieur des chambres, le niveau sonore est donc faible mais il y a beaucoup d’écrans, à hauteur des yeux », poursuit Guillaume Decormeille.

La sectorisation du service a également favorisé cette évolution. Deux infirmiers surveillent désormais cinq patients, y compris sur les moniteurs de surveillance : leur attention n’est plus parasitée par la surveillance des autres patients. Même si le passage du sonore au visuel a demandé une adaptation, « les collègues ont constaté qu’ils sont plus concentrés, moins perturbés par les alarmes et qu’ils y répondent de manière plus pertinente », souligne l’infirmier.

Les proches profitent aussi de cette atmosphère plus sereine et les patients sont manifestement moins stressés. Et ce n’est pas fini, puisque l’équipe souhaite poursuivre les efforts pour réduire encore ces niveaux sonores déjà faibles.

Olivia Dujardin

*Mesures réalisées en décembre 2012.

Participer à cette conférence au Salon Infirmier 2013 : 

LE SILENCE EN REANIMATION, UN REPIT POUR LES PATIENTS ET L’EXPRESSION D’UNE COMPETENCE SOIGNANTE

Mercredi 16 octobre de 11h30 à 12h30 – Salle CARINA A

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3 réactions

  1. Excellente nouvelle que ce qui se passe en néonatalogie avec les soins de développement puisse également bénéficier aux adultes…http://www.perinat-france.org/portail-grand-public/bebe/le-bebe-premature/vos-questions/nidcap-et-soins-de-developpement-487.html

    pour avoir une expérience des 2 types de services, réa adultes et néonat, il est clair que prendre soin, ou disons le : le concept du “care” doit être mis en avant, se sera un bon moyen d’améliorer la qualité des soins en s’éloignant de la notion de productivité dans le soin voulu par certains technocrates…au mépris des soignants mais aussi des soignés.

    Karim

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  2. ça parait tellement évident… Et penser aussi aux autres services, ne serait-ce que la nuit !

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  3. A méditer :-))

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