Sélection en master : L’avenir incertain de la poursuite d’études pour les ESI et les infirmiers

Sélection en master : L’avenir incertain de la poursuite d’études pour les ESI et les infirmiers

La sélection en master devrait être instaurée dès la rentrée 2017. C'est peut-être une mauvaise nouvelle pour les étudiants en soins infirmiers qui, de droit, pouvaient jusqu'à présent et depuis la réforme de 2009, poursuivre des études universitaires comme ils le souhaitaient. 

esiLes universités devraient pouvoir “recruter” à l’entrée en master et fixer leur capacité d’accueil. Cette décision, issue de longues négociations entre les universités, les représentants d’étudiants universitaires et le ministère de l’éducation nationale, sera vraisemblablement prise cet après-midi lors d’une réunion au ministère. 

L’histoire

Depuis une quinzaine d’années, certaines universités “recrutent” en toute illégalité leurs étudiants à l’entrée de la deuxième, voire de la première année de master. 

En toute illégalité, puisque normalement, quand un étudiant est titulaire d’une licence, il peut poursuivre vers un master correspondant. Mais, dans les faits, ce n’est pas le cas, car les Universités n’ont pas assez de place pour répondre à toutes les demandes. 

Ces dernières années, de nombreux étudiants (quelle que soit leur filière) ont entrepris des recours en justice contre leur université. Ils souhaitaient intégrer un cursus qui leur était refusé. La justice, à maintes reprises a donné raison aux étudiants, en statuant contre le refus d’admission d’étudiants en deuxième année de master. En septembre, elle allait même plus loin en donnant gain de cause à une étudiante refusée en première année de master. 

Il s’agissait en l’occurrence d’une étudiante titulaire d’un diplôme d’Etat d’Infirmière, qui demandait à intégrer un master en “Droit de la santé”. La candidature avait initialement été jugée recevable, mais l’Université s’était estimé en droit de la refuser. Le tribunal en a décidé autrement. 

En partant de ce principe, les universités dans leur ensemble étaient donc condamnées à admettre toute personne titulaire d’une licence (ou grade licence correspondant)  en entrée de master. 

Or les universités ne peuvent pas accueillir tout le monde et demandent depuis des années qu’une sélection puisse être faite à l’entrée en master 1 ou en master 2.  Le gouvernement, souhaitant régler cet imbroglio juridique a dû de se positionner. Après de longues négociations, l’accord s’apprête à être entériné. 

Les étudiants pourront trouver une autre voie

Selon le quotidien Le Monde, qui a enquêté en amont de la signature de l’accord, “le droit à la poursuite d’études pour tout étudiant diplômé de licence, qui défendaient les syndicats étudiants, serait assuré par les recteurs“. 

Un étudiant pourrait, en cas de refus dans les masters qu’il a demandés, faire appel au rectorat qui devra lui faire trois propositions, dont au moins une dans son établissement, si l’offre de formation le permet, ou, à défaut, dans son académie, le tout en tenant compte de son projet professionnel” explique le quotidien. 

Les universités pourront ainsi fixer leur capacités d’accueil pour chacun de leurs masters et conditionner l’admission en première année de master à l’obtention d’un dossier ou à l’obtention d’un concours. 

Les représentants d’étudiants (FAGE) et syndicats (UNEF) ont participé aux débats et se disent satisfait de cet accord. 

Rédaction ActuSoins

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