Secteurs hospitaliers : “Il faut s’organiser différemment”, estime Agnès Buzyn

Secteurs hospitaliers : “Il faut s’organiser différemment”, estime Agnès Buzyn

La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn a estimé que chaque hôpital devait se poser la question de sa réorganisation, dans un entretien publié lundi sur Libération. 
© Maya Angelsen ( copie d’écran, ministère des solidarités et de la santé)

Il y a des secteurs hospitaliers qui sont en surchauffe comme les urgences, mais il y a aussi des secteurs en sous-activité. Regardez en hépatologie, on soigne et on guérit des hépatites  avec des médicaments sans hospitaliser les malades; il y a donc des lits qui devraient basculer“, a estimé la ministre, ajoutant qu’il fallait “s’organiser différemment”. 

La ministre a souligné qu’avec le passage de la chirurgie vers l’ambulatoire – 70% au moins de tous les actes chirurgicaux-, “on aura moins besoin de lits“. “Chaque hôpital doit se poser la question de ce changement et de sa réorganisation. Avec, en particulier, la nécessité qu’il y ait des lits «d’aval» pour accueillir les patients qui ont besoin d’être hospitalisés“. 

Nous avons besoin d’hôpitaux flexibles“, a t-elle également déclaré, pour que les établissements puissent s’adapter aux variations de l’activité dues aux pics épidémiologiques ou aux hausses d’activité saisonnière, par exemple dans les zones touristiques. 

Complémentarité entre les hôpitaux

Oui, il y a des lieux qui dysfonctionnent“, admet Agnès Buzyn. “10 à 14% des services d’urgences sont en surchauffe, mais pas tous, loin s’en faut. Partout ou presque, ce sont des lieux de soin de qualité et même des centres d’excellence. Il faut mieux les positionner et jouer la complémentarité entre les hôpitaux plutôt que la compétition. Je veux à la fois maintenir des hôpitaux de proximité (ceux qui traitent la plupart des malades) et des hôpitaux qui vont accueillir et traiter des maladies complexes, qui demandent des plateaux techniques et des compétences spécifiques. Les uns sont complémentaires des autres“. 

Impliquer la médecine de ville

Au sujet des urgences, la ministre a souligné la nécessité d’impliquer davantage la médecine de ville dans la prise en charge des soins programmés pour soulager l’hôpital public.”Il y a un afflux invraisemblable aux urgences de patients qui n’ont rien à y faire“, a t-elle indiqué, “30% d’entre eux pourraient être pris en charge par la médecine de ville”. 

Des perspectives de carrière “plus ouvertes”

La ministre des solidarités et de la santé a aussi évoqué la réflexion engagée par le gouvernement sur “l’attractivité des carrières”. 

Un groupe de travail doit nous remettre des propositions pour faire bouger les lignes aussi en matières de ressources humaines, afin de proposer des perspectives de carrières plus variées, plus ouvertes au sein de l’hôpital“, a t-elle pointé. 

Rédaction ActuSoins

Pour lire l’intégralité de l’entretien avec Agnès Buzyn, sur Libération, c’est ICI