Alors que l’étudiante infirmière qui aurait, selon les premiers éléments de l’enquête commis une erreur d’injection menant au décès d’un patient, à l’institut Bergonié, le 10 septembre, et l’infirmière titulaire qui l’accompagnait, ont été entendues par la brigade de répression des atteintes aux personnes (sans être mises en garde à vue), nous reprenons ci-dessous un article rédigé par un juriste sur le site de la MACSF qui rappelle les responsabilités des étudiants infirmiers et de l’infirmière référente.
En effet, on imaginerait mal que, sous prétexte d’être réalisés par des étudiants, les soins dispensés soient de qualité et sécurité moindres que ceux dispensés par un professionnel diplômé d’Etat.
Le risque lié à l’inexpérience du stagiaire n’ayant pas à être « supporté » par le patient, il doit être évalué et « compensé » par l’infirmier référent du stagiaire. Dans ce sens, l’infirmier référent ne doit confier à l’étudiant que des actes qui correspondent au degré d’autonomie acquis. Ce degré d’autonomie dépend de la personnalité de l’étudiant, des enseignements reçus, de son expérience et des risques inhérents à l’acte.
En aucune manière l’autorisation donnée par le référent n’est susceptible de « couvrir » l’étudiant des conséquences de ses actes puisqu’il doit avoir conscience des limites de sa compétence réglementaire et technique.
Par exemple, un étudiant en stage à qui l’on confie un soin auprès d’un patient est seul responsable de la chute de celui-ci s’il le déplace sans demander d’aide, ou sans avoir pris connaissance des consignes annexées au dossier.
Si un « encadrant » ne peut être tenu responsable à la place d’un étudiant fautif, il arrive toutefois que sa responsabilité soit retenue pour n’avoir pas correctement évalué la capacité de l’étudiant, vérifié ce qu’il a compris ou surveillé celui-ci lors de la réalisation d’un acte technique.
Le cas typique, que l’on retrouve dans plusieurs décisions de justice, pourrait être celui de l’étudiant, généralement très bon élève, effectuant un stage dans un service en sous-effectif, et qui se voit confier la réalisation, seul, d’une injection de chlorure de potassium.
Malheureusement si l’étudiant se méprend sur la voie d’injection du produit et provoque le décès du patient, il risquera d’être reconnu coupable d’homicide involontaire, ainsi que l’infirmière référente pour son manque de surveillance, dès lors qu’il s’agissait d’un acte à risque.
Emmanuel Poirier, Juriste, le Sou Médical – Groupe MACSF – 11 septembre 2013
A relire :
L’erreur d’une étudiante infirmière provoque le décès d’un patient
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Dommage que la presse s’empare si vite de cette affaire .Je connais fort bien Bergonié et je peux vous dire que c’est un établissement réputé pour ses soins et l’attention à la personne .Je plains de tout mon cœur la jeune infirmière et la cadre de santé. Grâce aux détails fournis par la presse tout le monde peut savoir quelle est l’injection qui tue rapidement!!!
Une grande pensée pour cette infirmière et son étudiante…faire les choses vite toujours plus vite…personne n’est à l’abris…
Et le double contrôle recommandé par L Has à Bordeaux ils connaissent pas ?
diplôme ou pas l’erreur et vite arrivé et sa personne en est a l’abri malheureusement et sa dans tous domaines.
Tout à fait d accord avec Christophe Canot il faut s’impliquer et s’investir nous ne sommes pas là pour cocher des cases sur un port folio mais pour encadrer et former des futurs collègues
Suis d’accord avec toi Aurelie Riva. Idem quand j’ai des étudiants. Trop dure ces études. Un tas de réformes qui ne tiennent pas la route et de toutes les façons cela changera d’ici 10 ans. Et encore?
Enfin une personne censée. Ca fait plaisir. Beaucoup d’infirmiers devraient revoir leur domaine de competence que l’on est censé apprendre durant les etudes.
Effectivement Rika Mat mais personne ne bouge. C’est vraiment malheureux et j’en vois tous les jours.
On arrive tout de même à épargner certains du danger quitte à les guider dans leurs soins, à leur montrer leurs erreurs pour les qu’ils puissent les éviter à l’avenir mais encore malheureusement ce n’est pas tout le monde qui le fait.
Il faudrait que chacun de nous IDE puissions revoir nos bases.
“Nous avons l’obligation et le devoir de former nos pairs.”
Les étudiants sont mal préparés. Les meilleurs s’en sortiront toujours mais d’autres vont se retrouver en danger.
Comme pour les motards ! Celui ou celle qui raconte ; que durant sa carrière, il ou elle n’a pas “chuté” est un menteur (euse) ! Ce qui est important c’est de le reconnaitre à temps et de corriger l’erreur car elle est humaine quoique l’on y fasse et quelques soit les process en place ! Il y a toujours un part d’inconnu qui ne peut être prévenu ! Alors que le niveau de formation permet simplement d’apprendre au professionnel à “savoir” réagir sera un grand pas !
c est sur que le corps medical n a pas le droit a l erreur..pas facile une erreur est si vite arrivée…et la formation ne doit pas etre evidente du tout…un metier pas facile..que j admire.peut.etre qu.avec un peu plus de personnel ça irait mieux.mais ne condamnons pas .c est un noble metier..on a tant besoin de ces personnes si devouées……………
Je ne juge en rien cette dernière affaire, car on peut tous se trouver à cette place.
Je confirme juste qu’aujourd’hui il est grand temps de faire quelque choses pour les professionnels de la santé pour assurer la sécurité des patients comme du personnel. Car la quantité c’est bien pour le budget, mais on ne peut pas parler “gros sou” quand il s’agit de la santé. Moins de personnel = moins bonne prise en charge du patient dans sa globalité = risque d’erreurs, infections nosocomiales, mauvais accompagnement psychologique, moins bonne formation des élèves (faute de temps…) … Et au final on finit toujours par payer cher ! Alors, à l’Etat de RÉAGIR.
Plutôt que d’alimenter le débat et de mettre l’esi et l’ide sous les projecteurs, le silence ne serait il pas plus approprié? Ressortez votre article dans 15 jours. On se croirai sur bfmtv.
C’est la base ne pas injecter de potassium en ivd ! On injecte que se que l’on prépare bref … C’est terrible pour l ide et eide et la famille du défunt
Amélia Benchetrit