Quatre syndicats médicaux appellent à un blocage sanitaire à partir du 3 octobre

Quatre syndicats médicaux appellent à un blocage sanitaire à partir du 3 octobre

Quatre organisations syndicales de médecins ont profité de la tenue de l'Université d'été du PS à La Rochelle pour rappeler leur volonté de voir abrogée la loi de modernisation de la Santé qui instaure le tiers-payant généralisé. Prêts à mener des actions dès septembre, ils ont annoncent un arrêt des soins illimité à partir du 3 octobre.
©Fotolia/herreneck
©Fotolia/herreneck

Appel à un “blocage sanitaire” pour certains, ou à “la désobéissance citoyenne” pour d’autres, les syndicats médicaux s’entendent pour repartir en guerre contre le projet de loi santé qui sera examiné à partir du 14 septembre par le Sénat.

Les présidents de la FMF, du SML, du BLOC et de l”UFML ont lancé le mot d’ordre de cessation “sine die” de toute activité le 3 octobre prochain, avec quelques bémols, selon les syndicats, par ailleurs engagés dans une campagne électorale pour les élections du 12 octobre au sein des URPS.

La FMF se mobilise pour une grève “à partir” du 3 octobre extensible en fonction de la mobilisation tandis que l’UFML appelle à un arrêt d’activité sans limite de durée.

Selon Eric Henry, le président du SML, partisan de l’abrogation pure et simple du projet de texte et hostile à toute négociation, comme l’UFML, des contacts sont pris avec les hospitaliers et les urgentistes du privés, pour élargir l’assise du mouvement et réussir ce “blocage”. Selon lui, le texte de la ministre de la Santé est “une attaque historique contre la déontologie des médecins”.

De son côté  MG France, qui ne demande pas le retrait de la loi de santé, mais des aménagements, appelle à la fermeture du cabinet le 5 octobre. Les deux mouvements pourraient donc se rejoindre.

Refus général du Tiers payant généralisé

La CSMF et l’UNOF, de leurs côtés, n’appellent qu’à la “désobéissance citoyenne”, pour faire reculer le pouvoir sur la mise en place du tiers payant généralisé, qu’ils boycottent depuis le 1er juillet, date de mise en place pour les bénéficiaires de l’Aide à la complémentaire santé. Le tiers payant doit être étendu à tous les patients d’ici fin 2017.

Pour Patrick Guenebeaud, porte-parole de la coordination des médecins généralistes des Hautes-Pyrénées, “le tiers-payant généralisé fonctionnera avec le dossier médical partagé, qui sera aux mains de l’Assurance maladie. Or l’article 47 de la loi indique qu’il sera «partagé avec l’ensemble des acteurs professionnels de santé et non-professionnels de santé» intervenant directement dans la prise en charge du patient. Cela ouvre la porte à la levée du secret médical et à la commercialisation des données du patient. Cela assujettira les médecins aux Agences régionales de santé et aux mutuelles” qui les payeront.

Rédaction ActuSoins, avec Le Parisien, Le Généraliste, APM, Egora