Grandes distances qui séparent les différents points de travail, éloignement des laboratoires de biologie médicale, réflexions à n’en plus finir des patients, à jeun, excédés dès que les infirmiers ont quelques minutes de retard ou encore tout simplement la route et les kilomètres à enchaîner : Jean-Pierre Doussot en a eu marre.
Il a donc décidé en octobre 2009, de repenser sa façon de travailler. « J’ai acheté une grande maison, avec des places de parking, que j’ai transformé en cabinet libéral avec 40 m2 de salle d’attente et 40 m2 de salle de soins où nous assurons avec mes collaboratrices des permanences », explique-t-il.
Son pari ? Amener les patients autonomes et valides, capables de se déplacer, à venir au cabinet plutôt que d’attendre le passage de l’infirmier chez eux. « J’ai expliqué à mes patients, que le domicile, c’est de la complaisance quand ils sont capables d’aller faire leurs courses », souligne l’infirmier.
Les trois collaborateurs travaillent donc tous les jours à deux, et divisent la tournée en plusieurs étapes. Dans la matinée, ils effectuent un premier passage avant 7h au domicile des patients. Ensuite, ils se retrouvent aux alentours de 7h – 7 h 15 à la permanence « où nous attendent déjà les premiers patients », se félicite Jean-Pierre Doussot. Le cabinet ouvre officiellement vers 7 h 30 jusqu’à environ 9h, « mais nous fermons uniquement lorsque la salle d’attente est vide », précise-t-il. Puis les deux infirmiers repartent en tournée auprès des patients qui ne peuvent pas se déplacer.
Organisation rodée
Lors de la permanence, l’un des infirmiers s’occupe de l’administratif, pendant que l’autre dispense les soins. « Cela n’a pas été facile de faire bouger les patients », se souvient-il. Mais petit à petit, le projet a séduit, et ils ont commencé à affluer. Désormais, une vingtaine d’entre eux consulte à la permanence.
« Nous sommes en train d’envisager d’agrandir les plages horaires, annonce Jean-Pierre Doussot. J’aimerais bien que nous fassions des journées non-stop à la permanence ou alors, au moins une matinée entière. Et puis, pourquoi pas ouvrir une deuxième salle de soins, à l’étage… »
Financièrement, « certains me disent que je perds le déplacement, mais quand on enlève les charges et quand on voit la qualité de notre environnement de travail, je pense que nous sommes gagnants », assure-t-il. « Nous avons tout le matériel dont nous avons besoin au cabinet, avec de la lumière, des chariots, sans aucun chien qui vient nous tourner autour pendant le soin. Et puis nous avons des coursiers qui viennent chercher les prélèvements pour les laboratoires. » Jean-Pierre Doussot réfléchit à faire intervenir une quatrième personne pour organiser le travail différemment et avoir moins de contraintes par rapport aux horaires de la tournée.
Laure Martin
Article paru dans Actusoins magazine
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