“La grève est partie de l’épuisement du personnel, souffle Sabine, infirmière puéricultrice de réanimation pédiatrique au CHU Pellegrin de Bordeaux, en grève depuis plus de 15 jours. Nous sommes le seul service de réanimation pédiatrique au niveau régional et nous accueillons donc beaucoup de patients, avec des prises en charge lourdes et complexes. Depuis deux mois, la situation est extrêmement difficile avec une priorisation des patients en fonction de la gravité et, in fine, une moins bonne prise en charge. L’épidémie de bronchiolite a mis à jour des problématiques d’effectifs très importants. On nous demande même de revenir sur nos jours de repos”.
Avec d’autres services, une majorité des soignants de réanimation pédiatrique du CHU Pellegrin de Bordeaux sont donc en grève, depuis le 26 décembre dernier.
Ils dénoncent le manque de personnel et une charge de travail démesurée depuis deux mois. “Pour faire face à l’épidémie de bronchiolite, le nombre de lits a augmenté mais pas le personnel, déplore Sabine. La création d’un poste d’infirmière puéricultrice et de deux postes d’auxiliaire de puériculture a pour l’instant été refusée par la direction”.
De son côté, le CHU Pellegrin de Bordeaux affirme que “suite aux échanges portant sur les revendications exprimées, plusieurs points ont fait l’objet d’un accord, notamment l’augmentation du nombre d’auxiliaires de puériculture de nuit, avec une création de poste effective en janvier, la création d’un poste d’accueil” ainsi qu’une“avancée sur une nouvelle trame d’organisation du travail proposée par les équipes”.
Des jours compensatoires pour le temps de transmission
Le manque de personnel et notamment de personnel infirmier – dont les IPDE – est notamment corrélé au déficit d’attractivité et à la faible reconnaissance de la profession : rémunération, charge et conditions de travail, etc.
Le temps de transmission fait par exemple partie des points de tensions car, entre les vacations 7 heures – 19 heures et 19 heures – 7 heures, il n’y a pas un moment prévu pour les échanges d’informations entre collègues qui, de fait, embauchent souvent avant l’heure légale.
“Tous les jours, nous travaillons gratuitement 30 minutes, poursuit Sabine. Nous demandons des jours compensatoires lissés sur l’année pour rattraper ce temps de travail qui n’est pas rémunéré”.
Sur ce point, la direction du CHU Pellegrin de Bordeaux n’a pas communiqué, mais elle rappelle que des accords ont été trouvés quant au “paiement de la prime de soins critiques conformément aux engagements ministériels, en attente de la parution des textes” ainsi que sur “la reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit par la revalorisation de la rémunération des heures de nuit qui relève de décisions nationales”.
Dernière revendication des infirmiers : le respect du temps de formation des nouveaux arrivants dans le service de réanimation pédiatrique. “Normalement la formation avant prise de poste dure 8 semaines, indique Sabine. Actuellement, nous sommes plus aux alentours de 4 semaines voire seulement quelques jours car il faut que les personnes travaillent rapidement dans le service, ce n’est pas optimum pour la qualité de soins”.
Une nouvelle rencontre aura lieu ce jeudi 12 janvier entre les représentants du personnel et la direction des ressources humaines du CHU Pellegrin du CHU de Bordeaux.
Diane Cacciarella
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