Six mois de prison avec sursis ont été requis vendredi, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, contre un régulateur du SAMU de Gironde, qui avait refusé d’envoyer une équipe au domicile d’une patiente se plaignant de douleurs dorsales et décédée dans la foulée d’une rupture aortique.

Le 5 décembre 2007, le Dr Bernard Plédran avait été appelé par la famille Lacoste, vivant sur le bassin d’Arcachon, pour les violentes douleurs dorsales dont souffrait Francine Lacoste depuis deux jours.
M. Plédran refuse à deux reprises d’envoyer des secours chez les Lacoste. Un autre régulateur du SAMU, plus compréhensif, envoie ensuite une ambulance mais il est trop tard et Mme Lacoste décède à l’hôpital.
Poursuivi pour non-assistance à personne en péril, le Dr Plédran a reconnu à la barre “s’être trompé de diagnostic”. Il a indiqué n’avoir pas compris que la patiente souffrait d’essoufflement. “Si je l’avais su, j’aurais agi autrement”, a-t-il assuré, mais “en l’absence de troubles respiratoires, le diagnostic était extrêmement difficile à poser”.
Des extraits de la conversation entre les Lacoste et M. Plédran ont été lues à l’audience. Il suggère notamment que Mme Lacoste “a sûrement une vertèbre déplacée”, et, devant l’insistance de la famille, s’agace: “Le gouvernement a organisé la pénurie en docteurs, maintenant on le prend en pleine gu…”
Le vice-procureur Jean-Louis Rey a estimé que “tout le monde peut se tromper mais (que), dans le cas présent, il n’a pas accompli la moindre de ses missions, il n’a pas établi de diagnostic et, depuis le début, il conteste l’évidence, il rejette la responsabilité”.
Le magistrat a accusé le médecin d’avoir “réagi en syndicaliste énervé et non en médecin”.
Mme Lacoste “est morte pour ne pas avoir été prise en charge dans les temps, et en un jour, par cette attitude, vous avez fait le malheur d’une famille et vous avez renié le serment d’Hippocrate. Vous êtes manifestement responsable”, a-t-il lancé au Dr Plédran.
AFP









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