Ordre Infirmier : beaucoup de projets, peu d’inscrits

Ordre Infirmier : beaucoup de projets, peu d’inscrits

Avec seulement 77 653 infirmiers inscrits à l’Ordre en décembre 2010, l’instance peine encore à rassembler la majorité de la profession. Suspendu au bon vouloir des institutions gouvernementales et parlementaires, le CNOI s’est néanmoins positionné sur plusieurs points, lors de sa conférence de presse trimestrielle du 8 décembre.

Évolution de l’exercice infirmier en puériculture

Au 1er janvier 2010, environ 15 000 infirmiers exerçaient en puériculture. Cependant, cette spécialité souffre d’un manque d’attractivité pour deux raisons. Tout d’abord, selon l’Ordre, « l’apport de ces professionnels à la santé et au développement de l’enfant reste peu visible et donc méconnu ». De plus, ils ne peuvent exercer en libéral et leurs actes ne sont pas inscrits à la nomenclature.

De fait, le CNOI souhaite travailler au plus vite avec les pouvoirs publics et les organisations professionnelles compétentes pour faire reconnaître et promouvoir l’expertise clinique et professionnelle des infirmiers puériculteurs.

L’infirmier et l’éducation thérapeutique

Pas de grande nouvelle dans ce domaine, si ce n’est que le CNOI maintient que la formation initiale des infirmiers leur assure les compétences nécessaires pour concevoir et mettre en œuvre une démarche d’éducation thérapeutique. « Cette compétence repose sur quatre unités d’enseignements, soit plus de 150 heures théoriques et pratiques réparties sur les trois années de formation », a soutenu Dominique Leboeuf, présidente de l’Ordre.

Aussi, le CNOI demande à ce que le rôle pivot des infirmiers soit reconnu et encouragé et qu’une consultation infirmière, incluant notamment l’éducation thérapeutique, soit instituée. « Il est urgent que nous y pensions, a fait savoir la présidente. Il faut saisir la Haute autorité de santé sur ce sujet. »

Pour rappel, un décret d’août 2010 rend obligatoire une formation de 40 heures pour tout professionnel souhaitant faire de l’éducation thérapeutique auprès de ses patients.

Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS)

Le RPPS a pour objectif de recenser l’ensemble des professionnels de santé et vise à remplacer le répertoire ADELI. Pour les infirmiers, l’échéance d’entrée est prévue au plus tard au 1er janvier 2012, mais « je reste sceptique sur le délai de 2012 notamment parce que les pharmaciens ont mis cinq ans pour être recensés », a souligné Dominique Leboeuf. Pour l’heure, le CNOI souhaite travailler sur la base de données afin que les informations collectées soient fiables et sans faille car l’Ordre sera la principale source de données du RPPS. Plus d’informations seront communiquées en mars 2011.

Observatoire des violences contre les infirmiers en exercice ambulatoire

« Les infirmiers, tout comme les aides soignants, sont exposés à la violence de leur patient aussi bien dans les établissements et services de santé qu’en exercice libéral », a rapporté la présidente du CNOI. Les pouvoirs publics ont créé en 2005 un Observatoire national des violences hospitalières destiné à mieux connaître et combattre ce phénomène. L’Ordre, qui vient d’intégrer cette instance, a également désigné un référent sécurité, Emmanuel Boularand, en vue d’élargir l’observatoire à l’exercice ambulatoire. Cette violence est « une préoccupation des jeunes générations et une question très présente notamment en zones de désertification médicale. »

Laure Martin

Restez connecté ! Installez l'application gratuite ActuSoins