Le bilan des manifestations du 7 janvier est mitigé mais le mouvement créé sur Facebook mise sur création d’une association pour dépasser le virtuel et « se faire entendre ». Devenir un interlocuteur crédible.
A Paris, lors d’une pause-café organisée à quelques mètres du ministère de la Santé, le compte n’y est pas : autant de manifestants que de journalistes.
Le nouveau collectif a certes trouvé le chemin vers la médiatisation mais pas encore la bonne recette pour motiver les troupes.
« Il y a une chape de plomb sur les infirmières et c’est difficile », avoue Alexandra Saulneron, présidente des « ni bonnes ni nonnes ni pigeonnes » et infirmière libérale après « avoir craqué à l’hôpital ».
Manifester, « ce n’est pas dans la culture de notre profession qui est très féminisée et très largement en souffrance. Il faut que nous trouvions l’énergie. Nous sommes déterminés. Beaucoup sont dans l’attentisme pour l’instant mais cela va bouger », ajoute Sarah Guerlais, vice-présidente.
Elles se sont également données rendez-vous dans une vingtaine de villes avec quelques actions originales : flashmob à Toulouse accompagnée d’une chorégraphie, prise de la tension des passants dans les rues d’Orléans,…
Un mouvement prêt à sortir du virtuel
Premier challenge : sortir de Facebook où sont recensés plus de 28 000 membres, soit 1000 de plus pour la seule journée du 7 janvier. Un recensement déjà caduque, au train où s’accumulent les adhésions au groupe sur ce réseau social, en seulement deux mois.
Rendre plus visible un mouvement spontané, l’objectif médiatique est atteint. Désormais la future association mise sur la représentativité et c’est l’un des enjeux du dépôt des statuts de l’association prévue pour ce mardi 8 janvier. « Cela devrait faciliter nos rencontres en obtenant notamment des locaux pour nous réunir, les déclarations préalables de manifestation… », souligne Sarah Guerlais. Et surtout favoriser d’éventuelles négociations.
Si elles n’ont pas encore été reçues au ministère de la Santé, elles comptent bien sur une meilleure organisation pour dépasser le buzz médiatique et « se faire entendre par les autorités, avant que les rues ne soient pleines », affirme Sarah Guerlais.
« Nous appelons les soignants à nous rejoindre et les patients à nous soutenir afin de défendre nos statuts de soignants et la qualité des soins et forcer le gouvernement à une réforme », précise une pétition, signée par près de 6 000 personnes.
Conditions de travail insupportables
Autre challenge pour le collectif : affirmer et rendre plus lisible leurs revendications. « Le patient est en danger, en raison des conditions de travail devenues insupportables, mais que les soignants subissent », déclare le collectif qui s’est créée sur un terrain de malaise croissant. « Il y a un soignant d’un côté de la seringue et un patient de l’autre », rappelle Sarah Guerlais.
Elles dénoncent déprime, burn-out et suicides. Le collectif a répertorié vingt suicides de soignants sur les deux dernières. « Les situations de sous-effectifs renforcés par un gel de recrutement nous amènent à enchaîner des actes. Nous ne nous retrouvons plus dans des valeurs où la santé devient un marché avec des objectifs de rentabilité », affirme Alexandra Saulneron.
« Je n’ai pas pu mettre au fauteuil une personne âgée dépendante car nous n’étions que 2 pour 35 patients », tweete une aide-soignante. « Nous ne sommes que deux pour nous occuper de 80 patients dont 20 atteints de la maladie d’Alzheimer», souligne une autre tweeteuse.
Les revendications sont déjà posées : « mise en place de postes supplémentaires », « revalorisations salariales et d’honoraires », « vrai statut pour l’aide-soignante », « reprise en compte de la pénibilité » et « intégration de nos primes pour nos retraites ».
« Quels soignants, quelle santé pour demain ? », s’interrogent aussi les « ni bonnes ni nonnes ni pigeonnes » qui réclament une meilleure reconnaissance de leur statut et défendent une formation de qualité.
Le mouvement s’insurge ainsi contre un projet d’harmonisation européenne de la qualification professionnelle qui réduirait à dix ans le nombre d’années d’études secondaires avant d’entrer en formation. Future infirmière dès la sortie de la « seconde » ? « Cela reviendrait à niveler par le bas au niveau européen, à créer deux niveau de soignants », souligne Alexandra Saulneron.
Claire Dubois
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