Le Collectif inter blocs appelle les Ibode à la grève le 25 mai

Le Collectif inter blocs appelle les Ibode à la grève le 25 mai

Les nouvelles grilles salariales des infirmiers de la Fonction publique hospitalière ont mis le feu aux poudres du Collectif inter blocs. Il a lancé un mouvement de grève et de manifestation pour le 25 mai pour réclamer une meilleure reconnaissance salariale et statutaire des Ibode. Les autres organisations d'Ibode ne s'associent pas au mouvement.
Le Collectif inter blocs appelle les Ibode à la grève le 25 mai
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Après les infirmiers anesthésistes le 17, les Ibode sont appelés à manifester leur mécontentement le 25 mai à l’appel du Collectif inter blocs (CIB). Un rassemblement est prévu devant le ministère de la Santé, à Paris, et d’autres dans certaines villes en région. Le CIB appelle aussi à la grève dans les blocs ce jour-là.

Comme pour les IADE, les nouvelles grilles salariales discutées au ministère de la Santé – et qui seraient validées par certaines des centrales syndicales qui les négocient – constituent un motif d’insatisfaction majeur. La différence de salaire entre les infirmiers spécialisés et les IDE qui ne le sont pas (13€ en début de carrière) n’est pas « entendable », indique le président du CIB, Rachid Digoy. Par ailleurs, la revalorisation à hauteur de 199 € pour les IBODE en début de carrière (183 € du Ségur + 16 € au titre de la revalorisation des grilles, ndlr) ne permet pas du tout d’atteindre les 3600€ brut que le collectif réclame, au niveau bac +5.

A défaut d’une véritable valorisation des compétences et du niveau de formation des Ibode, « qui aura envie d’aller se former dans le but d’obtenir cette compensation ridicule ? », interroge le CIB dans un communiqué.

Il demande par ailleurs l’attribution d’une NBI de 50 points majorés : plus de 430 procédures sont en cours à ce sujet devant les tribunaux administratifs, indique Rachid Digoy. Selon lui, après une année de forte mobilisation des Ibode, IDE et étudiants, et le rattrapage des programmes opératoires, « les gens sont usés, fatigués ».

Rapport de force

Par cet appel à « se soulever et engager un rapport de force », relayé par l’UFMICT CGT, « nous voulons une vraie reconnaissance salariale mais aussi statutaire des Ibode », souligne le président du CIB. Au-delà de la question du salaire, le collectif demande en effet la reconnaissance de la pénibilité du métier, la réingénierie de la formation dans l’objectif de l’amener au master 2 (bac +5) à la rentrée 2021 et plus globalement la création dans la fonction publique hospitalière d’un « corps de métier complet des Ibode », pourquoi pas, à terme, dans le sens de la pratique avancée.

Optimiste quant à la possibilité de voir aboutir la demande du collectif de rencontrer Olivier Véran, Rachid Digoy souhaite faire avec le ministre « un état des lieux de la profession », vu du terrain, et « travailler sur une évolution de notre métier » dans le sens des travaux que le collectif a menés en 2020 sur sa conception de l’avenir de la spécialité Ibode.

D’autres revendications seront brandies le 25 mai : l’application « immédiate et totale » du décret sur les actes exclusifs des Ibode et celle de la réglementation prévoyant la présence d’au moins un Ibode par salle en chirurgie cardiaque et prélèvement multi organes, l’exclusivité de fonction totale des Ibode au bloc sous 10 ans et l’obligation de formation des IDE de bloc aux fonctions d’Ibode dans les cinq ans maximum à compter du 1er janvier 2021.

Pour un corps de métier Ibode

Ni l’Union nationale des associations d’infirmier(ère)s de bloc opératoire diplômé(e) d’Etat (Unaibode), ni le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo), pourtant aussi dans l’attente d’une meilleure reconnaissance de la profession, ne se sont associés au mouvement lancé par le CIB. « Certes, les grilles salariales ne correspondent pas du tout à ce qu’on souhaitait », reconnaît Magali Delhoste, présidente de l’Unaibode. Rien n’empêche les adhérents de participer au mouvement, bien sûr.

Mais alors que les infirmiers ont bénéficié d’une augmentation de leur rémunération dans le cadre du Ségur, les modalités de cette mobilisation ne lui paraissent pas adéquates dans le contexte socio-économique actuel. Aussi, le fait que des organisations syndicales aient acceptées ces grilles, ce que déplore la présidente de l’Unaibode, réduit selon elle le soutien syndical qui pourrait être apporté à ce mouvement de grève, et donc ses possibles effets.

L’Unaibode et le Snibo, comme le CIB ont, de leur côté aussi, demandé à rencontrer le ministre de la santé.

Géraldine Langlois

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2 réactions

  1. Préférez vous être soigné par une religieuse comme dans le temps , ou par du personnel formé et spécialisé ? La spécialisation demande des sacrifices et mérite sa juste reconnaissance à hauteur de l’investissement consenti.

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  2. j’ai l’impression que la seule motivation des soignants est devenue l’argent c’est inquiétant

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