« On pourrait me comparer à un peintre qui se sert d’une palette de couleurs : je suis une infirmière qui, pour être exhaustive dans la prise en charge des personnes âgées, se sert d’une palette d’outils et l’ adapte en fonction des patients », explique Isabelle El Khiari.
Depuis quelques mois, Isabelle occupe au sein des hôpitaux Joffre-Dupuytren et Georges-Clemenceau, ce poste transversal inédit en France.
Sa particularité ? Proposer une multitude d’approches en fonction des demandes et des besoins : acupression, aromatologie, fleurs de Bach, sophrologie Caycédienne®, réflexologie, relaxation, toucher-massage, ou même olfactologie. « Toutes les personnes hospitalisées peuvent bénéficier d’une consultation à la demande des services. Elles savent que je suis là car je suis mentionnée dans le livret d’accueil mais aussi parce que les équipes parlent de moi. Je passe également assez souvent dans les services pour savoir si des patients nécessitent une intervention de ma part », souligne-t-elle.
Experte du « mieux-être »
Il s’agit ici de mieux-être et de prise en charge globale. Chacun des outils d’Isabelle a d’ailleurs un but précis et vient compléter la thérapeutique classique prescrite par les gériatres ou autres médecins. Hors de question pour elle de se substituer aux traitements habituels, ou aux spécialistes. Elle est experte dans son domaine et sait orienter, quand il le faut, vers les personnes ressources appropriées.
« Quand un patient me dit qu’il souhaiterait interrompre son traitement antidépresseur ou antalgique pour essayer la phytothérapie par exemple, je lui déconseille fortement. Je lui dis que nous pouvons commencer par mettre en place d’autres solutions tout en poursuivant son traitement, et que lorsque cela ira mieux, il en parlera à son médecin, et là seulement et avec l’accord de ce dernier, il pourra l’envisager », précise-t-elle.
Une formation d’infirmière clinicienne
Pour en arriver à ce poste et à ces responsabilités, Isabelle s’est beaucoup formée. Après avoir suivi des formations courtes – éthique, fin de vie, douleur…- dans le cadre de la formation continue de l’AP-HP, elle s’est lancée dans des formations certifiantes, diplômantes, publiques ou privées et a notamment obtenu des DIU en soins palliatifs, en douleur et un master en sophrologie Caycédienne.
En 2005, elle est devenue infirmière clinicienne après avoir suivi le cursus de 18 mois au centre Sainte Anne à Paris. Depuis, elle n’arrête pas. « À chaque fois, je me dis ‘‘c’est bon j’arrête d’étudier’’. Mais dès que je rencontre une situation problématique sur le terrain, je cherche une solution pour la résoudre et je trouve une formation qui répond à ce besoin », raconte-t-elle en riant.
Dernier enseignement en date et en cours pour Isabelle : le Diplôme Universitaire d’aromathérapie clinique à l’université de Strasbourg.
Leadership et bienveillance
Il a aussi fallu à l’infirmière clinicienne une bonne dose de leadership auprès des équipes. Son pouvoir de persuasion et d’influence semble d’ailleurs inné chez elle. À l’hôpital, les soignants la décrivent comme « épatante ». Il faut dire qu’elle sait y faire. Elle sait motiver aussi.
« C’est dans ma nature. Je vais toujours chercher et trouver ce qu’il y a de meilleur chez l’autre. Il n’ y a pas de mauvais soignants, il n’y a pas de bons et de méchants. Je suis quelqu’un de très positif qui aime transmettre. J’aime briefer, expliquer, démarcher. Faire réfléchir aussi », explique Isabelle.
Alors, Isabelle fait le lien. Elle travaille main dans la main avec les autres professionnels de santé pour une prise en charge optimale des personnes. Elle prend le temps avec les soignants qu’elle encadre et qu’elle forme. Elle revient aux bases avec les patients aussi. « Le recueil de données et le diagnostic infirmier sont indispensables pour toute prise en charge hospitalière. C’est ainsi que l’on peut personnaliser un parcours de soins, identifier les problèmes rencontrés par les personnes hospitalisées mais aussi les familles. Il faut prendre ce temps », insiste-t-elle.
Depuis ses débuts, Isabelle exerce en gériatrie et n’hésite pas à mettre en lumière cette discipline. Selon elle, il y a tout à y construire. « C’est le parent pauvre de la médecine. Pendant mes études, j’aimais aussi bien la technique que le relationnel. J’étais plutôt douée d’ailleurs et je m’intégrais très facilement lors de mes stages. Ça a surpris tout le monde que je m’oriente vers la gériatrie. On me voyait plutôt en réa, ou dans des services réputés comme étant plus prestigieux. Mais je me suis dit que justement, il fallait rendre ses lettres de noblesse à la gériatrie. C’est une discipline très complexe en fait. Les personnes âgées sont polypathologiques. Il faut des professionnels compétents et motivés dans ces domaines. C’est important ».
M. Surbled
Cet article est paru dans le numéro 27 ActuSoins magazine
(Dec/Janv/Fev 2018).
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Isabelle El Khiari en six dates
1987 :découvre l’univers hospitalier lors d’un remplacement de vacances. Elle a 18 ans,
1991 :obtient son diplôme d’aide-soignante,
1997 :obtient son diplôme d’Infirmière en promotion professionnelle et exerce en gériatrie,
2005 : devient infirmière clinicienne certifiée,
2006 :exerce en qualité d’infirmière clinicienne dans une équipe mobile de soins palliatifs-douleur en gériatrie
2017 : décroche ce poste transversal d’infirmière clinicienne consultante spécialisée dans les approches complémentaires.
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