Dans une tribune parue sur le site du nouvel obs, Laurent Krzyzaniak, infirmier anesthésiste, a exprimé son indignation au nom de l’Association des infirmiers anesthésistes de France dont il est le président. Selon lui, sa profession n’est pas reconnue à sa juste valeur et la loi santé ne fait que dénigrer son métier.
Dans son billet, Laurent Krzyzaniak s’adresse aux lecteurs et potentiels patients et raconte son quotidien. “Je m’appelle Laurent, tous les jours, je m’occupe de vous au bloc opératoire. J’exerce une profession atypique dans le système de santé français. Une profession unique, essentielle, mais que vous en connaissez pas. Je suis infirmier anesthésiste” explique-t-il en guise de présentation.
(…) “Je ne suis qu’une de ces nombreuses personnes qui vous accueillent lors de vos interventions. Le plus souvent anonyme, ou vite oublié, je suis celui dont vous cherchez le regard quand l’anesthésiste commence et que l’angoisse vous étreint“
Pourtant, poursuit-il, “mes collègues et moi prenons en charge des milliers de patients tous les jours dans les blocs opératoires publics ou privés de France (…). Experts en anesthésie, réanimation et urgences, notre profession paramédicale est la seule à détenir une exclusivité de compétence en anesthésie“.
La loi santé attribue à d’autres ce que les IADE infirmiers anesthésistes réclament depuis tant d’années
Dans sa tribune, Laurent Krzyzaniak explique clairement pourquoi il estime que la loi santé “dénigre” son métier.
“Dans la nouvelle loi santé, nous assistons à la création d’une nouvelle classe de paramédicaux : les professions intermédiaires (ou infirmiers de pratique avancée). Cette nouvelle catégorie se voit reconnaître autonomie, niveau d’études… Tout ce qui nous est refusé depuis longtemps, avec en plus le risque de voir notre formation vidée de sa substance“
“Au service de tous depuis 60 ans, nous voyons une profession, qui n’existe que dans les textes, obtenir ce que nous demandons et qui nous est refusée : la reconnaissance!“.
Laurent Krzyzaniak, qui n’hésite pas à raconter son quotidien et son parcours, ” 2 diplômes d’Etat, un cursus de formation de sept ans, un niveau d’étude master” estime par ailleurs que sa profession est “muselée” voire même “niée“.
“Ignorés du grand public, nous sommes méprisés par nos tutelles et par les représentants des médecins avec qui nous travaillons chaque jour“.
“Notre travail, nos compétences, notre formation, notre autonomie, notre dévouement, rien n’et reconnu” ajoute le président de l’Association des Infirmiers anesthésistes de France.
“Vous voulez un exemple?” interroge-t-il, en s’adressant aux lecteurs. ” La pénibilité nous est refusée. Pourquoi? Quand je travaille 100 heures en deux semaines avec deux nuits blanches, n’est-ce pas pénible? Quand je travaille 21 heures de suite sans interruption, n’est-ce pas pénible? “
“Un autre exemple?” poursuit-il. “Nous gérons en autonomie des blocs de plusieurs heures. Nous prenons en charge la profondeur d’anesthésie, la douleur, la détente musculaire, le réveil. Et, pourtant, les sociétés savantes en anesthésie persistent à dire que nous ne sommes que des exécutants. Pourquoi cacher la vérité aux Français ? Pourquoi ne pas leur dire que le médecin anesthésiste n’est pas à leurs côtés durant toute l’intervention ? Pourquoi ne pas leur dire que leur sécurité est assurée grâce à la présence des infirmiers anesthésistes ? Où est l’honnêteté ? Où est la justice ?“
Les IADE infirmiers anesthésistes mécontents
Cette tribune du président de l’Association des Infirmiers anesthésistes de France intervient 2 jours avant la dernière lecture (en vue d’une adoption définitive) de la loi de Santé à l’Assemblée Nationale.
Cette année, les IADE se sont déjà fortement mobilisés (manifestations du 21 mai, du 25 juin et du 1er Octobre) contre certains articles de la loi de santé, mais surtout pour des revendications qu’ils peinent à faire entendre au ministère (reconnaissance de la pénibilité, obtention de la revalorisation de la grille indiciaire salariale, reconnaissance au sein des services pré-hospitaliers, récupération d’un corps spécifique de métier avec une autonomisation de la profession…).
Rédaction ActuSoins
Lire la tibune (dans son intégralité) de Laurent Krzyzaniak sur le nouvel obs
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Bien entendu que tous les soignants sont concernés par cette loi santé. Les iades n ont jamais niés cela. Nous ne sommes pas en opposition et nous ne sommes sûrement pas vos ennemis. Si les iades essayent de se faire entendre c est qu ils défendent entre autre des points particuliers qui les concernent directement. Cependant je vous invites tous ( tout les soignants ) à vous organiser et à vous mobiliser car en ne faisant rien on ne fera que subir.
Et les AIDES SOIGNANTS qui sont payer presque un SMIC on y pense pas a nous non on pese au IADE ils sont font je ne sais combien par mois mais ils ne sont pas content nous les AS nous somme reconnue pour torché le cul des gens super notre réputation. ….
Votre réponse m’interpelle, ce sont pas les IADE qui établissent les salaires qui répondent bien à un parcours étudiant et professionnel. J’ose espérer que les Aides-Soignants ne sont pas reconnus uniquement pour des soins d’hygiène et de confort, pour cadrer l’expression que vous utilisez. Mais pensez-vous que la réputation que vous énoncez soit réelle ?
J’ai beaucoup de respect pour les Aides-Soignants, ils m’ont appris beaucoup de choses lorsque j’ai commencé mes études, ils sont à mon sens de grands cliniciens si ils s’en donnent le droit.
Je comprends qu il y ai besoins d améliorer la reconnaissance et la pénibilité de travail des aides soignants qui font aussi un boulot remarquable chaque jours et d ailleurs quand je parles de soignants je ne les oublies pas. Cependant pour que vos conditions s améliorent il faut que vous aides soignants vous vous mobilisiez. Les iades seuls ne peuvent porter et défendre seul toutes les problématiques de tout les soignants. Enfin concernant les salaires vous trouverez toujours des professions qui gagnent moins. Faut il pour autant niveler par le bas? Le mieux ne serait il pas de se battre pour que chaque professionnel soit rémunéré à sa juste valeur? Le mieux ne serait il pas que chaque soignants puissent être payé correctement pour les nuits travaillées au lieu de toucher 1,07 euros brut de l heure de nuit? Apres on peut tjs continuer à se monter les uns contre les autres, les gouvernements successifs ne peuvent que s en féliciter car pendant ce temps là ils font passer ce qu ils veulent. Quand au salaire des Iade la réalité est qu un Iade sortant de l école peut commencer à 1650 euros net : en regard de ca il a fait 5 ans d études à travaillé minimum 2 ans en tant qu infirmier et à une responsabilité différente. ( attention mes propos n enlèvent en rien la responsabilité que chaque soignant doit porter).
Votre mécontentement est normal alors ne vous laissez pas faire. Mobilisez vous pour défendre ce qu il vous semble normal d obtenir.
s’il y avait que les IADE! c’est tout le paramédical qui est bafoué!c’est un peu triste ce chacun pour soi!
Les Iade n empêchent en rien la mobilisation des autres soignants. Il est évident qu ensemble nous pourrions plus facilement défendre ce qui nous impactes de façon commune. Nous ne sommes pas dans une position de chacun pour soit mais il est normal que les Iade défendent leur spécialité qui est en danger. Je me vois mal défendre les problématiques ibodes que je ne connais pas mais cela ne veux pas dire que je ne soutien pas les autres soignants.Je lis bcp de commentaire de ce genre sur le chacun pour soit mais je ne vois pas où tres peu de soignant se mobiliser. Est ce la faute des Iade si les autres ne se mobilisent pas? Est ce la faute des Iade si aujourd hui les soignants sont bafoués? Nous ne sommes que 9000 Iade en France et il est évident que seul ils ne peuvent défendre l ensemble des soignant qui représentent plus de 700000 personnes. Qu attendez vous pour faire bouger les lignes?
Les responsabilité ne sont pas les mêmes!!!
Merci
Peut être que tout le monde soignant et infirmier est concerné, mais (une fois de plus), il n’y a bien que les IADE qui savent gueuler et se faire entendre.
Plutôt que de gueuler à votre tour sur les lADE, faites comme eux.