La Cour des Comptes préconise l’obligation vaccinale contre la grippe pour les soignants

Face à l’hésitation vaccinale, la Cour des Comptes préconise d’élargir les compétences des IDE et des pharmaciens

La Cour des Comptes préconise un ensemble de mesures destinées  à faciliter la mise en oeuvre de la vaccination. Elle propose notamment d'ouvrir plus largement aux professionnels de santé, autres que les professions médicales (infirmiers, pharmaciens), la possibilité de réaliser des vaccinations. 

La simplification du parcours vaccinal en ville a depuis longtemps été identifiée comme l’un des leviers de promotion de la vaccination“, explique la Cour des Comptes dans son rapport annuel public 2018. 

Il s’agirait en premier lieu, de démultiplier les opportunités de vaccination. Le Haut Conseil de la santé publique s’était lui aussi  prononcé en faveur de l’élargissement des compétences de certains professionnels en mars 2013. 
Plus récemment, le rapport du Comité d’Orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination a recommandé plusieurs mesures visant à faciliter le parcours vaccinal, notamment en s’appuyant sur les interventions des sages-femmes, infirmiers et pharmaciens, alors même que les résultats attendus des médecins sur certains objectifs de la politique vaccinale restent très inférieurs aux objectifs. 

La France, en retard sur l’élargissement des compétences des professionnels de santé en termes de vaccination

La Cour des Comptes constate par ailleurs que les avancées à cet égard “demeurent encore modestes“. “L’élargissement des compétences en matière de vaccination à des professionnels de santé autres que les médecins a été très progressif et, à l’exception des sages-femmes, encore très limité et en retrait par rapport aux dispositifs mis en place dans d’autres pays“, pointent les Sages. 

Peu d’initiatives nouvelles ont été prises depuis 2012 et la portée de celles qui ont été engagées reste à ce stade faible même si un début de dynamique prometteuse semble se dessiner dans le cadre de l’expérimentation toute récente de la vaccination par les pharmaciens“, ajoutent-ils. Les infirmiers peuvent pour leur Part, procéder à des rappels, sans prescription médicale, chez les personnes de plus de 65 ans ou en ALD. 

Généraliser le carnet de vaccination

Si la Cour des Compte salue l’extension des obligations vaccinales de la petite enfance, introduite par la loi de financement de la sécurité sociale 2018, elle estime toutefois que la mesure “ne pourra à elle seule suffire à rétablir la confiance et infléchir durablement le comportement des professionnels de santé et des citoyens“. 

Les sages préconnisent donc d’accompagner cette mesure par la généralisation du carnet de vaccination, un “outil simple et immédiat de suivi et de partage du statut vaccinal, c’est-à-dire de la situation de chacun au regard des vaccinations nécessaires“. Ils estiment que “les outils actuellement disponibles ne permettent pas un recueil exhaustif et harmonisé des informations indispensables“. 

Or, la mauvaise connaissance du statut vaccinal est un obstacle majeur à l’optimisation de la couverture vaccinale. Si des solutions ont été développées, leur mise en place progresse peu et leur déploiement fait l’objet d’aternoiements particulièrement préjudiciables. “Leur généralisation sous la forme d’un registre de vaccination unique doit constituer une priorité de court-terme“, explique la Cour des Comptes. 

Pallier les difficultés d’approvisionnement

Les difficultés d’approvisionnement en vaccins qui conduisent parfois à des ruptures – une dizaine de signalements par an à l’ANSM depuis 2014 – constituent “un obstacle pratique à la mise en oeuvre du calendrier vaccinal et alimentent l’hésitation”, pointe le rapport. Si l’ANSM en assure le suivi et si le dispositif législatif et réglementaire a été renforcé ces dernières années (obligation de plans de gestion des pénuries, possibilité élargie d’importation, restriction des exportations), les ruptures ou risques de ruptures sont “majoritairement liés à des difficultés de production et à des stratégies industrielles sur lesquelles les autorités nationales ont un pouvoir limité. 

Impliquer l’éducation Nationale

En 2016, le Comité d’orientation de la concertation citoyenne préconisait de recourir à l’école comme lieu de vaccination, mesure qui a prouvé son efficience dans de nombreux pays comme la Grande-Bretagne, l’Australie et la Suède. 

Cependant, la campagne de vaccination contre l’hépatite B menée auprès des élèves de sixième en 1994-1995, interrompue par décision gouvernementale face à des rumeurs d’apparition d’effets secondaires et l’évocation d’éventuelles mauvaises conditions de déroulement de la campagne en milieu scolaire, a laissé des traces auprès des personnels de santé de l’éducation nationale.La position en complet retrait du ministère de l’éducation nationale à l’égard des problématiques de la vaccination et de sa responsabilité et de son rôle dans ce domaine n’en n’apparaît pas moins, 20 ans après cet épisode, particulièrement dommageable“, analyse la Cour des Comptes. 

Le rapport explique que l’école doit retrouver “un rôle actif” dans l’amélioration des taux de couverture et la prévention de l’hésitation vaccinale. 

Rédaction ActuSoins

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3 réactions

  1. Oui!! Entre autre en CeGIDD, sans forcément de protocole de coopération ni de formation d’IPA. Mais quid des plaintes liées aux effets soi-disant secondaires…

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  2. Rebecca Bouabré

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  3. Rebecca Bouabré

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