Deux ans ferme pour un SDF qui avait poignardé un aide-soignant

Deux ans ferme pour un SDF qui avait poignardé un aide-soignant

Une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis, assortie d’un mandat d’arrêt, a été infligée mardi à Lyon à un SDF de 34 ans en fuite, qui avait grièvement blessé d’un coup de couteau un aide-soignant d’un hôpital psychiatrique où la police l’avait conduit, en septembre 2011.

Deux ans ferme pour un SDF qui avait poignardé un aide-soignantLe tribunal correctionnel est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait réclamé deux ans ferme, lors de l’audience le 3 juillet, à laquelle le prévenu ne s’est pas présenté. Il a en outre assorti sa condamnation d’une mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de se soigner.

Le 14 septembre au matin, Mohammed Brahimi avait été interpellé par la police parce qu’il vociférait dans une rue de Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise. Présentant des signes de démence, il avait été conduit aux urgences de l’hôpital du Vinatier pour une hospitalisation d’office.

Alors qu’on tentait de le déshabiller et “se croyant agressé”, selon les experts, le SDF avait sorti un couteau de 20 cm qu’il avait dissimulé et l’avait planté dans le ventre d’un aide-soignant, Laurent Deshayes, “à quelques millimètres de l’artère fémorale”.

Une infirmière et un autre soignant avaient également été blessés à la tête et à la main.

“Ca ne devait pas arriver ! On serait intervenus différemment si on l’avait su porteur d’une arme, pour moi le protocole de fouille n’a pas été respecté”, avait déclaré,sans animosité à la barre, Laurent Deshayes, alors que les policiers avaient assuré que le SDF avait été “palpé” au corps et ses sacs fouillés.

La victime, qui a perdu 10 kilos, souffre toujours d’un “handicap à la cuisse”, de “douleurs permanentes” et de “séquelles psychiques”.

“Ce n’est pas le procès de la police, ni des services hospitaliers”, avait déclaré dans son réquisitoire le procureur adjoint Marie-Ange Dalmaz, alors que les avocats des parties civiles avaient dénoncé des “dysfonctionnements” à plusieurs niveaux.

Pour la magistrate, “ce qui ressort” de ce dossier, “c’est la difficulté d’intervention de la police et des services psychiatriques”.

Selon les experts, l’agresseur ,“capable de récidiver”, souffre de “psychose schizophrénique de type paranoïde” et d’une “simple altération de son discernement”, ce qui le rend donc accessible à une sanction pénale.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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