Les CRS tiennent à leur discrétion, quitte à s’en prendre aux caméras

Au milieu de la manifestation des infirmiers anesthésistes, le cadreur de notre équipe a été violemment arrêté, jeté à terre et menotté, son matériel délibérément détruit. Le motif ? Il filmait la tentative de blocage à coup de matraques de deux infirmières anesthésistes.

Notre cadreur lors de son interpellation - © Thomas EON

L’idée peut paraître tentante: frapper sans trop de mesure et faire disparaitre toute trace de son action en brisant tranquillement et sciemment l’outil de travail de notre caméraman. Seulement voilà : Tout comme un professionnel de santé face à une urgence, un CRS est censé être capable de gérer son stress et d’assumer ses actions.

Ce genre de fait est déjà particulièrement désagréable, mais la suite est à l’avenant: Peut être conscients finalement d’avoir agi avant de se demander si un homme en civil tenant une caméra professionnelle ne ferait pas tout simplement son travail, il est aimablement stipulé à Stéphane notre cadreur qu’en cas de dépôt de plainte de sa part, les policiers déclareront qu’il les a agressés. Gros mensonge, comme le prouve aisément notre vidéo ainsi que celle de LCI (1:15), mais traumatisme supplémentaire et agacement certain devant un comportement qui s’apparente plus à celui de petits délinquants qu’à des professionnels garants de l’ordre public.

Depuis le début du mouvement, il est absolument évident que la présence des caméras limite de façon drastique les éventuels débordements. Les IADE l’ont également compris, dans la mesure où le seul élément motivant une intervention publique de leur ministre semble être l’étendue de la médiatisation. Que les forces de l’ordre empêchent tout accès à l’Elysée et aux autre bâtiments publics en employant des moyens proportionnés, c’est parfaitement compréhensible. Qu’elles fassent payer aux journalistes leurs dérapages et leur manque de professionnalisme est totalement inacceptable.

Thomas Duvernoy – Rédacteur en Chef ActuSoins

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