Conseil national professionnel des infirmiers en pratique avancée : des débuts difficiles

Conseil national professionnel des infirmiers en pratique avancée : des débuts difficiles

Des tensions ont marqué le processus de création du Conseil national professionnel des infirmiers en pratique avancée (CNP IPA). L'une des deux associations chargées de créer cette nouvelle structure a dénoncé la manière dont l'élection du bureau s'est déroulée et leur brouille dure depuis début janvier.

Conseil national professionnel des infirmiers en pratique avancée : des débuts difficilesLa naissance du CNP IPA se déroule dans la douleur. Début janvier, la tension est montée entre les deux associations fondatrices de ce nouveau conseil, l’Association nationale française des IPA (Anfipa) et l’Union nationale des IPA (Unipa), lors de l’élection du bureau du CNP.

A cause de « dysfonctionnements internes », explique l’Anfipa dans un communiqué du 2 janvier, les membres de cette association ont quitté le conseil d’administration du CNP et n’ont pas participé à l’élection. Le bureau ne compte donc aucun de ses membres et la présidente du CNP IPA, Julie Devictor, est donc issue de l’Unipa.

L’Anfipa a contesté la création du conseil au motif que la DGOS ne le reconnaissait pas (et ne le reconnaît toujours pas). Elle a « sollicité sa dissolution » et menacé de recourir à la voie judiciaire…

Ni l’une ni l’autre de ces perspectives ne se sont réalisées (et l’Anfipa n’envisage plus de saisir la justice) mais le différend a subsisté. La DGOS a refusé d’arbitrer ce conflit et la demande de médiation par l’Ordre national des infirmiers, souhaitée par les deux associations, n’a pas abouti.

Le 10 janvier, l’ONI s’est en effet déclaré incompétent en la matière, arguant qu’il « ne peut en aucun cas intervenir dans le cadre d’un conflit entre structures ». Il a appelé « les organisations concernées et leurs représentants à agir en bonne intelligence pour trouver rapidement une issue constructive » et à faire cesser « ces querelles intestines (qui) ne sont pas à la hauteur des enjeux ».

Pas de recours

Quelques semaines plus tard, les choses ont peu évolué. Julie Devictor semble vouloir tourner la page : elle a « envie d’avancer et de parler de l’avenir, plus de cette affaire ». Elle affirme avoir toujours eu une « démarche rassembleuse » et souligne que la création du CNP n’a fait l’objet d’aucun recours officiel. Surtout, ajoute-t-elle, l’arrivée d’une troisième organisation au CA du CNP, la Société française de recherche des IPA (Sofripa), va « mettre un terme, selon elle, au conflit duel entre deux associations » en rendant impossible, de fait, l’égalité des voix entre les deux premières organisations membres du CA.

Mais cela n’atténue pas le dépit du côté de Sophie Chrétien, présidente de l’Anfipa et toujours déléguée du CNP IPA. D’autant que l’entrée de la nouvelle société savante au CA du conseil ne donnera semble-t-il pas lieu à une nouvelle élection du bureau, pourtant souhaitée par l’Anfipa.

Sa présidente observe aussi que la communication entre les deux associations, nécessaire selon elle pour « dépasser le conflit », reste difficile à renouer, d’un côté comme de l’autre. Elle déplore une « rupture de la confiance » qui complique une éventuelle reprise du dialogue et estime qu’il faudrait une « remise à plat », « reparler de ce qui s’est passé et voir ce que l’on fait ». Sera-t-elle entendue ?

Reconnaissance de la DGOS

Pour Julie Devictor, la priorité absolue réside dans la reconnaissance officielle du CNP par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). La nouvelle structure en a besoin pour pouvoir commencer à fonctionner. Elle souhaite ainsi voire démarrer rapidement les travaux du conseil sur les IPA et l’urgence ou les IPA et la gérontologie, et faire en sorte que le CNP puisse participer à ceux du ministère de la Santé qui les concernent.

Un rendez-vous à la DGOS devrait avoir lieu en début de semaine. Le jour J de la reconnaissance et de la reprise du dialogue ?

Géraldine Langlois

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Une réaction

  1. bonjour je suis tres interessee par la formation IPA
    l ai presente l année derniere à mon employeur qui ne ma pas retenue alors que j evolue dans le metier depuis 27 ans (CHU )
    ma solide experience et l ‘ implication en cancerologie depuis 12 ans n ont pas suffit à me permettre d acceder à un niveau supérieur dans ma profession! lamentable!
    quand je vois que depuis près de 15 ans la profession est nivelée par le bas ,et c est peu dire!!!
    pas de possibilite de prise en charge financiere quand on est hospitaliere pour objectif d exercer en medecine de ville en milieu rural (de surcroit,là où tous le politiques crient haut et fort qu il faut des soignants)
    alors qu est ce qu on atend pour faire evoluer cet état?

    Merci de transmettre en haut lieu!

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