Après l’annonce du “plan hôpital” par le gouvernement, les premières réactions sont mitigées

Après l’annonce du “plan hôpital” par le gouvernement, les premières réactions sont mitigées

Le premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn ont présenté ce matin le "plan pour l'hôpital". L'exécutif prévoit notamment un financement supplémentaire de 1,5 milliard d'euros sur trois ans, la reprise par l'Etat d'un tiers de la dette hospitalière et une série de nouvelles primes (voir encadré). Des mesures saluées par les uns, dénoncées par les autres. 

Après l'annonce du "plan hôpital" par le gouvernement, les premières réactions sont mitigéesLes soignants n’ont rien demandé concernant la dette des hôpitaux, cela représente des jeux d’écriture pour la technostructure, mais ne répond pas aux besoins des soignants dans la vraie vie. Notre quotidien, c’est le budget de fonctionnement. La dette, c’est du budget d’investissement pour les travaux et les restructurations“, estime Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC). 

Autre son de cloche du côté de la FHF (fédération hospitalière de France). “Notre appel pour redonner de l’oxygène à l’hôpital a été entendu. Plus de moyens dès 2020 pour le quotidien des hospitaliers et relancer l’investissement : les mesures du gouvernement vont dans le bon sens. Avec exigence, nous allons maintenant travailler à leur mise en oeuvre“, a déclaré Frédéric Valletoux, président de la FHF dans un tweet après les annonces. 

Pour l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes), “un tel apport – plan d’1,5 milliards sur 3 ans et la reprise de 10 milliards des dettes, ndlr– est loin d’être négligeable”. Le syndicat considère “qu’il était temps d’investir dans la santé publique…Cet effort financier devra être poursuivi et amplifié pour répondre aux défis de l’hôpital public”

Côté soignants les primes annoncées sont jugées insuffisantes

Pour “renforcer l’attractivité des métiers et fidéliser les soignants“, le gouvernement prévoit une hausse de primes pour les soignants. La prime d’engagement dans la carrière hospitalière va ainsi être revalorisée et étendue aux métiers en tensions (deux niveaux : 10 000 et 15 000 €). 

Pour les 40 000 infirmiers et aides-soignants de la région parisienne, qui, à moins de 1900 euros net par mois (salaire médian), rencontrent des difficultés pour se loger, le gouvernement prévoit d’attribuer une prime annuelle de 800 euros. 

L’Etat va également donner des enveloppes aux hôpitaux “pour récompenser l’engagement et l’investissement des personnels“, avec une prime annuelle d’environ 300 euros. Elle pourrait concerner jusqu’à 600 000 personnels. 

Des mesures jugées insuffisantes, par le SNPI. “Selon l’OCDE, le salaire des infirmiers (bac +3) est inférieur de 5% au salaire moyen. Pour avoir une équivalence avec les autres pays européens, la reconnaissance de la profession infirmière doit passer par une revalorisation de 300 euros/mois“, explique le syndicat qui appelle à une nouvelle journée de grève le 5 décembre prochain. 

Le collectif Inter-Hôpitaux, qui devrait s’exprimer plus longuement cet après-midi lors d’une conférence de presse, a déjà fait savoir sur Twitter, que ces “primes, insuffisantes, ne sont pas pérennes“. 

Rédaction ActuSoins

Le plan hôpital dans ses grandes lignes

Le plan vise “trois objectifs” : “réinvestir dans l’hôpital en lui donnant des moyens nouveaux et de la visibilité dans le temps“, “renforcer l’attractivité des métiers et fidéliser les soignants“, et “lever les blocages de l’hôpital public“, a expliqué Edouard Philippe en le présentant. 

  • dégel des crédits mis en réserve depuis début 2019, soit 400 millions d’euros
  • déblocage de 1,5 milliard d’euros sur la période 2020-2022, correspondant à 300 M€ de crédits supplémentaires en 2020, 500 M€ en 2021 et 700 M€ en 2022. Ces 1,5 milliard d’euros correspondent à une augmentation de l’ONDAM pour 2020 de 2?45% (soit +2,4% pour l’Ondam hospitalier contre 2,1% initialement prévu)
  • la reprise de la dette hospitalière (estimée à 29 milliards d’euros) à hauteur de 10 milliards d’euros
  • 150 M€ par an sur les trois prochaines années pour l’investissement  hospitalier courant
  • Gouvernance : intégrer davantage le personnel médical et soignants
  • allégement des procédures administratives
  • accélération de la finalisation des protocoles de coopération entre professionnels
  • lutte contre les dérèglements induits par l’intérim médical
  • accompagnement des débuts de carrière des soignants (extension des primes d’engagement)
  • renforcement de l’attractivité des hôpitaux situés dans les territoires en tension (allocation d’une prime annuelle nette de 800€ aux 40 000 personnels hospitaliers travaillant à Paris et en région parisienne) et gagnant moins que le salaire médian (environ 1950€ net par mois). 
  • valorisation financière des équipes engagées dans des projets de transformation (prime annuelle d’environ 300€ en moyenne)
  • revalorisation du métier d’aide-soignant. 

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