
A 14h, les manifestants arrivent devant le ministère de la santé. Certains font le pied de grue, d’autres quittent la manifestation, tandis que deux représentants de chaque syndicat attendent d’être reçus par Christine Gardel, conseillère en charge des ressources humaines au ministère.
Nayla Arigui, aide-soignante à l’hôpital Saint-Louis, en suppléance, a franchi le barrage des forces de l’Ordre. Entourée de responsables syndicaux et de membres de forces de l’Ordre, cette soignante non-syndiquée piétine devant l’entrée du ministère. “Je veux participer à la discussion, je veux être entendue. J’en ai marre d’être considérée comme une sous-merde”, répète-t-elle.
“Je n’en dors plus la nuit”
“J’ai fait grève à chaque fois. C’est mon combat. Pour la première fois de ma vie, j’ai même été gazée. Mardi, j’ai appris que les jours de grève seront retenus sur le salaire. Là, j’ai craqué. J’ai trois enfants et c’est si difficile de trouver des moyens de garde quand je travaille un dimanche sur deux. J’ai essayé d’expliquer à mes enfants pourquoi je manifeste, ce que nous allons devenir et je ne dors plus la nuit”, explique-t-elle.
Nayla Arigui a quitté le service de réanimation où elle était ce matin pour manifester. “Quand je suis partie, il restait deux aides-soignants pour douze patients. C’est inadmissible. La réglementation prévoit un aide-soignant pour quatre patients. Un troisième, prévu, a du partir en infectiologie. C’est cela la suppléance et le manque d’effectifs. Avant, quand j’entrais dans une chambre, je demandais au patient comme s’était passé la nuit. Ils sont seuls car les visites sont interdites de 20 h à 13 h le lendemain. Maintenant, j’ai à peine le temps de dire bonjour”, raconte-t-elle.
Des soignants en souffrance
Les représentants syndicaux entrent dans le ministère pendant que Rose-May Rousseau de la CGT reste à l’extérieur avec cette soignante lambda qui crie son ras-le-bol et sa volonté d’être entendue. Personne de la DGOS n’est présent (ou accepte d’être présent) pour recevoir cette soignante.
“C’est cela la souffrance des soignants”, remarque Rose-May Rousseau qui négocie pour que les salaires des jours de grève soient versés ou les retenues au moins étalées “alors que certains soignants sont payé 1 300 ou 1 400 euros par mois”.
“Ce n’est pas la charité que nous demandons. Les collègues ont des milliers de jours de RTT qu’elles n’arrivent pas à prendre ! La direction joue la-dessus pour casser le mouvement. Les jours correspondants aux grèves de mai sont déjà passés en retenue alors que, d’habitude, cela se négocie. Le responsable des RH a promis de faire une note pour demander l’étalement. Rien n’a été fait. Lors d’un dernier rendez-vous, il a même dit sur le ton de la plaisanterie “signez en bas du papier” et on discutera des jours de grèves. On ne plaisante pas avec cela”, s’insurge cette syndicaliste.
Le projet de Hirsch toujours sur la table
Le retrait du projet de Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, annoncé le 18 juin ? les syndicats y ont cru… “Mais c’est de l’enfumage”, s’exclame Rose-May Rousseau qui indiquait pourtant le 18 juin : “tout est revu”.
“Sur la forme, cela bouge, mais sur le font, rien n’a changé. La direction profite de l’été pour mener ses expérimentations sur un temps de travail en 7h30 dans plusieurs services. Passer à 7h30 quand on est déjà à flux tendus, c’est une vraie mise en danger des patients”, ajoute-t-elle.
Une manifestation anti-austérité
Si les revendications, ce 25 juin, étaient plus larges que lors des manifestations estampillées AP-HP, avec des mots d’ordre contre les plans d’économies et pour le retrait de la loi de santé, la situation à l’AP-HP est restée au coeur des discussions dans la manifestation.
“Nous avons demandé l’effacement de la dette des hôpitaux et le retrait du plan d’économies de 3 milliards d’euros sur la période 2015-2017 sur les hôpitaux ainsi que l’abandon de toute suppression de postes”, indique Denis Basset, secrétaire général FO secteurs publics et santé. Le chiffrage des suppressions d’emploi dans les hôpitaux est de l’ordre de 22 000 sur les trois ans.
“La représentante du ministère nous a expliqué que les hôpitaux doivent participer aux réductions des dépenses publiques et que les efforts demandés sont moins importants que dans les autres ministères. Un discours difficile à entendre alors que le ministère de la Défense vient de recevoir une rallonge substantielle. Tout est une question de priorité”, réagit Denis Basset qui souligne que les suppressions d’emploi envisagées représente le plus grand plan social national.
“Il nous a été dit que dans la conjoncture actuelle, les hôpitaux regardent de plus près les organisations du travail. Mais ils soutiennent que l’intention n’est ni de restructurer ou de réduire la masse salariale”, explique Mireille Stivala, secrétaire générale de CGT-Santé.
“La colère et il va falloir qu’elle soit entendue”, ajoute cette ancienne aide-soignante qui rappelle que “l’indice des salaires est gelé depuis cinq ans”.
L’intersyndicale devrait se réunir le 3 juillet pour faire le bilan de cette journée et envisager des actions pour la rentrée.
Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes. A Morlaix où l’hôpital qui accuse un déficit de 2 millions d’euros, 800 personnes ont défilé.
Cyrienne Clerc
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Je partage tout à fait votre point de vue Plethoria Plethoria! On a passé l année a trimballer notre fils chez les psy et autres spécialistes parce que l éducation nationale s’est déchargé de son cas!! Ils n’ont pas assumé leurs responsabilités et c’est bien dommage,surtout quand on sait que le budget de l E.N est largement supérieur a celui de la santé!!
La souffrance des soignants n’intéresse personne !!!
Le publique ne réagira pas faute d’information et puis on ne gêne personne car le service publique est quand même assuré
La preuve en est que toutes les manifestations sont apparues sur les chaînes publiques mais pas celle des hospitaliers !!!!
Rien depuis le début du mouvement
Je suis aide soignante en maison de retraite et pas ds le public et venez faire un tour ds ns service ! !!!!
Le burn out n’est pas une maladie professionnelle dixit nos chers sénateurs … Très chers … Aller hop circulez y a rien a voir ….
L opinion public réagira quand les médias feront leur travail et révéleront la situation dans laquelle se trouve le système de soins et ses acteurs ….
De tout coeur avec vous tous!
Quand l’opinion public va réagir quand il sera trop tard?