La ministre déposera un projet de loi pour que les enfants de moins de 2 ans soient vaccinés contre 11 maladies

La ministre déposera un projet de loi pour que les enfants de moins de 2 ans soient vaccinés contre 11 maladies

On parlait déjà du projet depuis quelques temps sur ActuSoins. Agnès Buzyn, la ministre des solidarités et de la Santé l'a officialisé : 8 vaccins supplémentaires jusqu'alors recommandés, figureront dès 2018 sur la liste des vaccins obligatoires. Ce qui porte à 11 - trois étaient obligatoires jusqu'à présent - le nombre de maladies pour lesquelles les enfants seront immunisés. 
Les modalités de cette extension de l’obligation vaccinale restent à définir.
La ministre a néanmoins indiqué qu’elle comptait déposer un projet de loi d’ici la fin de l’année.

La ministre déposera un projet de loi pour que les enfants de moins de 2 ans soient vaccinés contre 11 maladies

Les vaccins contre l’haemophilius influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites), la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites), le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites) seront désormais obligatoires. Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite le resteront. 

La vaccination a permis de sauver des millions de vies, en enrayant la transmission de certaines maladies infectieuses et en participant à leur éradication. Les chiffres en attestent“, explique le ministère de la Santé dans un communiqué. 

Alors que la couverture vaccinale n’est pas suffisante pour protéger la population de façon “satisfaisante“, la ministre s’est appuyée sur un rapport d’Orientation Citoyenne sur la vaccination, pour prendre cette décision.

Infections invasives et complications évitées grâce à la vaccination

Le ministère, face aux détracteurs, n’hésite pas à communiquer sur les enjeux sanitaires de la vaccination. 

Avant la généralisation de la vaccination, les infections invasives à haemophilius influenzae de type B ont baissé de plus de 95% alors que l’on observait près de 600 cas par an auparavant“, explique le communiqué. 

Grâce à la vaccination contre les infections invasives à pneumocoque chez l’enfant depuis 2003, le nombre de ces infections, source d’hospitalisation et de complications, a été réduit de moitié. Grâce à l’immunité de groupe, on observe également une diminution de 40% de ces infections sévères chez l’adulte et les personnes âgées“, poursuit le ministère. 

Les infections invasives à méningocoque C peuvent provoquer de graves séquelles (notamment un retard mental) et sont parfois mortelles“. Entre 2011 et 2015, 255 cas ont été déclarés chez les sujets âgés de 1 à 24 ans. Parmi eux, 25 sont décédés. “Ces cas et ces décès auraient pu être évités par la vaccination“, ajoute le ministère. 

Il s’avère que les couverture vaccinales contre l’hépatite B sont insuffisantes en France : 40% chez l’adolescent, 60% chez l’adulte. On estime que plus de 2000 cas d’hépatite B sont survenus en France entre 2006 et 2013 chez des sujets non vaccinés. Outre les atteintes parfois mortelles (14 hépatites fulminantes en 2016-2013) parmi les 408 survenues chez des sujets non vaccinés, ces infections peuvent exposer à des formes chroniques sévères (cirrhose, cancer du foie). 

L’extension de l’obligation vaccinale permettra de répondre à ces enjeux majeurs de santé publique“, estime le ministère. 

10 injections sur 2 ans

En pratique, l’extension à 11 vaccins obligatoires représente 10 injections pour les enfants, étalées sur 2 ans. Au moins 70% des enfants connaissent déjà ces 10 injections sur 2 ans et 80% plus de 8 injections. 

Tous les vaccins obligatoires seront pris en charge à 100% : 65% de leur prix est remboursé par l’Assurance maladie, 35% par les assurances complémentaires qui offrent un “contrat responsable“. “Les patients n’auront pas de coût à leur charge”, rassure le ministère de la Santé. 

Par ailleurs, il existe différents circuits adaptés, notamment les centres de vaccination, qui proposent des prises en charge totalement gratuites. 

Le ministère annonce par ailleurs, qu’un rendez-vous annuel sera instauré “pour faire l’état des lieux de la vaccination en France : progression de la couverture vaccinale, épidémiologie des maladies concernées, pharmacovigilance, nécessité de faire évoluer les vaccins obligatoires…

M.S

Restez connecté ! Installez l'application gratuite ActuSoins