Détecter un cancer dans le sang ou l’urine : une technique prometteuse

Des biologistes français ont mis au point une technique capable de déceler d'infimes traces d'ADN tumoral présentes dans les fluides biologiques (sang, urine...) de patients atteints d'un cancer, une découverte qui pourrait devenir une aide précieuse.

Détecter un cancer dans le sang ou l'urine : une technique prometteuse

La détection d'ADN tumoral par microgouttelettes pourrait devenir une "arme anticancer" particulièrement efficace© Jean-Christophe Baret, MPI-ds.

Lorsque les cellules tumorales meurent, leur contenu, et en particulier l'ADN, se retrouve dans les liquides biologiques. Comme le développement de la plupart des cancers fait intervenir des facteurs génétiques, une simple analyse de sang ou d'urine pourrait en théorie révéler la présence d'ADN tumoral et donc d'un cancer à un stade très précoce.

Problème l'ADN tumoral n'est présent dans les fluides biologiques qu'à l'état de traces, indétectables par des méthodes d'analyse classiques. L'intérêt de la technique développée par des chercheurs du CNRS, de l'Inserm et des universités de Strasbourg et Paris-Descartes, en collaboration avec une équipe du Max Planck Institute (Allemagne) et une société américaine (Raindance Technologies), est de pouvoir déceler des seuils d'ADN 20.000 fois inférieurs aux méthodes classiques.

L'ADN extrait d'un échantillon biologique est d'abord réparti dans des millions de gouttelettes suffisamment petites pour que chacune ne contienne qu'un seul gène cible. Puis cet ADN est "amplifié", tandis que des molécules fluorescentes spécifiques à chaque gène (sorte de code couleur) viennent interagir avec l'ADN.

Les gouttelettes sont ensuite analysées une par une par laser, la couleur révélant quel gène se trouve dans la gouttelette : par exemple rouge si l'ADN est sain, vert s'il s'agit d'ADN tumoral. Un comptage des taches colorées permet alors de connaître la concentration en ADN tumoral.

La technique a été testée avec succès en laboratoire sur le gène KRAS, associé à des leucémies et plusieurs cancers (côlon, pancréas, poumon). Une étude clinique est maintenant envisagée.

Si les résultats sont positifs, la technique des microgouttelettes pourrait aider au diagnostic du cancer ainsi qu'à l'élaboration du traitement.

Ces travaux, qui ont bénéficié du soutien de la région Alsace, de l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC) et de l'Institut national du cancer (INCa), ont été publiés en ligne par la revue spécialisée Lab on a chip.

Pour aller plus loin :

Abstract de l'étude sur "Lab on an Chip"

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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