Légion d’honneur : l’infirmière Lucienne Claustres-Bonnet nommée au grade de chevalier 

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Infirmière pendant plus de 40 ans, et impliquée depuis une vingtaine d’années dans la promotion de la profession, Lucienne Claustres-Bonnet, ancienne infirmière libérale à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) a eu l’agréable surprise d’apprendre le 31 décembre 2023, sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur. 

Lucienne Claustres-Bonnet infirmière libérale

Lucienne Claustres-Bonnet© DR

Comment avez-vous appris votre nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur ?

Une nomination ne peut avoir lieu que sur proposition d’une personne étant déjà titulaire de la Légion d’honneur. En ce qui me concerne, je suis dans l'ignorance totale quant à l'auteur de cette démarche.

En 2023, j'ai été contactée par téléphone et  j’ai reçu un dossier de la Préfecture m'indiquant qu'une personne avait suggéré ma candidature. On m'a demandé de compléter ce dossier en fournissant mon curriculum vitae et des lettres de recommandations.

Suivant les conseils de ma fille, j’ai rempli uniquement la partie administrative du dossier car il ne me semblait pas approprié de solliciter des des lettres de recommandations aux professionnels de mon entourage.

Après avoir envoyé le dossier, j'ai considéré que l’affaire était classée. J’ai donc été surprise de recevoir un SMS le 31 décembre me félicitant pour la légion d’honneur. Intriguée, j'ai vérifié sur le Journal officiel, et j’ai effectivement vu mon nom.

Je dédie cette Légion d'honneur  à toutes les personnes qui, tout au long de de ma carrière, m’ont aidée et ont agi à mes côtés pour la profession, car il est évident que seul, on n’arrive à rien.

Quelle est la suite ?

À ce jour, aucune information ne m'a été communiquée quant aux critères sur lesquels ce grade m'a été attribué.

Néanmoins, il est vrai que je suis engagée pour la profession depuis plus d’une vingtaine d’années. J’ai occupé la présidence de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Provence-Alpes-Côte d’Azur pendant onze ans. Au cours de mes mandats, j’ai concrétisé, avec l’équipe, des projets dont je tire une grande fierté. Ces réalisations ont même servi de référence à différents ministres de la santé pour lancer des projets à l’échelle nationale.

À titre d’exemple, en 2018 déjà, nous avions envisagé des astreintes assurées par des infirmiers libéraux (idel) dans le cadre de la permanence des soins ambulatoires dans les territoires en déficit de médecins. Désormais, ce dispositif se déploie.

Toujours dans le cadre de l’URPS, nous avons monté un forum qui a réuni plus de 600 personnes, ce qui est vraiment encourageant pour la profession. L’URPS infirmière a trouvé sa place sur le territoire. C’est un vrai bonheur.

Enfin, j’ai été en première ligne avec le Dr Laurent Saccomano, président de l’URPS médecins, sur la gestion de la crise sanitaire. Ce sont des faits marquants. Sur le terrain, j’ai pu tenir informés les Idel  quotidiennement de la gestion de la crise sanitaire, des recommandations sur les prises en charge.

Nous avons mis en place des équipes infirmières dédiées pour le suivi des patients covid à leur sortie d’hospitalisation. Nous avons aussi déployé la visite domiciliaire infirmière avec l’appui de l’Agence régionale de santé (ARS) et de la Caisse primaire d’assurance maladie (Cpam). Nous étions vraiment au front tout en ayant des appuis partout, ce qui a facilité l’organisation du territoire.

>> LIRE AUSSI - La légion d’honneur pour Isabelle Fromantin, infirmière spécialisée en plaies tumorales >>

Vous n’êtes plus présidente de l’URPS depuis juin 2021. Quels sont vos engagements désormais ?

Je suis fortement engagée au sein de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Cerebellum Pays des Sorgues et Luberon. Je ne fais plus partie du bureau car il faut, de mon point de vue, laisser la place aux plus jeunes, surtout lorsqu’ils sont dans une bonne dynamique.

Toutefois, mon engagement se poursuit : je porte notamment le projet ICOPE [le programme a pour objectif de retarder la dépendance en repérant précocement les facteurs de fragilité chez les séniors, NDLR] pour trois CPTS de la région. En tant que cheffe de projet, j’ai mis en place le déploiement du cahier des charges de l’expérimentation article 51 sur la région, pour permettre une unité sur les trois territoires. Mon rôle englobe la gestion du projet, l'organisation, la coordination, la communication.

Cette expérimentation se conclura début 2025 avant de passer dans le droit commun. Mon objectif est aussi de démontrer, via ICOPE, le rôle important de l’infirmière, complémentaire à celui du médecin. Elle est un pivot dans la coordination, la collaboration et la prise en charge des patients.

Parallèlement, nous élaborons d’autres parcours de prise en charge pour les personnes âgées, afin de pouvoir les orienter au mieux en fonction de leurs besoins. Notre collaboration s'étend aux pôles de gériatrie du territoire, aux élus, aux services à la personne, au Dispositif d’appui à la coordination (DAC) et à l’assurance retraite. Les acteurs sont réunis autour de la table et le projet est porté collectivement, ce qui le rend véritablement innovant. 

Par ailleurs, je suis administratrice au sein du Conseil national professionnel infirmier (CNPI) et à ce titre, je participe à des groupes de travail sur les soins palliatifs. Je suis aussi vice-présidente de l’Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants (Anfiide), ce qui me permet de participer aux groupes de travail sur la réingénierie de la profession d’infirmière et des études en soins infirmiers. Ce n’est pas rien ! Il faut agir pour la représentation de la profession et sa place dans le système de santé.

Propos recueillis par Laure Martin

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Réactions

1 réponse pour “Légion d’honneur : l’infirmière Lucienne Claustres-Bonnet nommée au grade de chevalier ”

  1. Saper dit :

    Félicitations à lucienne pour cet immense travail.et cette nomination
    Anne Marie SAPER
    Université Lyon 2 et Lyon 3,ancienne knfirmiere liberale

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