Cette « génération Z » qui arrive dans les IFSI et sur le marché du travail

Le changement d'aspirations et de positionnement des jeunes IDE diplômés vis-à-vis de leur carrière est souvent évoqué par les DRH et directeurs de soins parmi les difficultés que rencontrent les établissements hospitaliers à recruter des infirmiers depuis plusieurs mois. Certains y voient la conséquence du recrutement des étudiants en IFSI via Parcoursup. D'autres évoquent plutôt un changement générationnel radical.

Cette « génération Z » qui arrive dans les IFSI et sur le marché du travail

© ARLOU_ANDREI / ShutterStock

Beaucoup d'établissements de soins n'ont plus, désormais, l'embarras du choix parmi les candidatures d'IDE fraichement sortis des instituts.

Certains constatent même une baisse de ces candidatures spontanées. Dans un contexte de pénurie infirmière comme la France en a rarement connu, les DRH font feu de tout bois pour « séduire » ces jeunes diplômés.

Une directrice d'IFSI connaît ainsi un établissement de SSR qui offre un véritable « pont d'or » aux jeunes IDE, avec rachat de leurs années d'étude, salaire élevé, bonus pour la retraite...

Les hôpitaux et cliniques essaient aussi de les attirer par des avantages ou des mesures statutaires, par exemple une titularisation rapide dans la fonction publique hospitalière. Contre toute attente, cela ne suffit pas à attirer les jeunes IDE dont l'éventail des choix professionnels s'est considérablement élargi. Leurs aspirations sont manifestement ailleurs.

Un effet de Parcoursup ?

Pour Matthieu Girier, président de l’Association pour le développement des ressources humaines dans les établissements sanitaires et sociaux (ADRHESS) la suppression du concours d'entrée en IFSI au profit du recrutement des ESI par la plateforme Parcoursup, en 2018, a modifié le profil des étudiants et donc des jeunes diplômés.

Cela s'est d'abord traduit, selon lui, par une modification de l'ancrage géographique des étudiants. Alors que ceux qui passaient le concours privilégiaient des écoles dans leur secteur géographique, ceux qui sont recrutés par Parcousup peuvent venir de beaucoup plus loin et font preuve, une fois diplômés, d'une plus grande mobilité géographique, observe-t-il.

Surtout, le nouveau mode de recrutement des infirmiers a selon lui eu un effet sur le profil des ESI en termes de motivation. « Quand on présentait le concours d'une école, on voulait être infirmier », indique Matthieu Girier, alors qu'on peut désormais intégrer un IFSI en deuxième, troisième ou quatrième choix via Parcoursup, attiré par (ou poussé par des parents vers) un secteur aux nombreux débouchés.

« Quand on passait le concours, on avait peut-être une maturation plus importante de son projet, observe Michèle Appelshaeuser, présidente du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec). Il fallait se préparer, notamment à l'entretien motivationnel, et être au clair sur ses motivations ». Ce que n'exige pas Parcoursup.

Une enquête menée ces dernières semaines par le Cefiec montre d'ailleurs un taux d'abandon en cours d'études non négligeable. Quelque 2771 étudiants ont quitté dans les deux premiers mois de formation la première année les IFSI qui ont répondu à cette question, et qui représentaient 17612 places occupées. Pour ces instituts-là (165 sur 350 au total), cela représente 12,9% des effectifs. Les données sur les années précédentes manquent mais selon Michèle Appelshaeuser cette proportion a augmenté.

13% d'abandons en première année

« La première cause évoquée par les étudiants qui abandonnent est un problème d'orientation », précise-t-elle. Certains sont arrivés en IFSI faute d'avoir été acceptés sur leurs premiers choix et réalisent que la voie infirmière ne leur convient pas, d'autres se trouvent finalement pris sur des choix qu'ils préfèrent. La seconde raison évoquée est « personnelle ». La présidente du Cefiec note que la crise du Covid est à peine mentionnée. 

Pour Mathilde Padilla, présidente de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi), le recrutement des étudiants par Parcousup a certes « beaucoup de défauts » mais il a tout de même rendu rendu les IFSI plus accessibles à de nombreux candidats en faisant sauter le verrou financier et favorisé une plus grande diversité des profils étudiants.

Surtout, elle estime que l'évolution des aspirations et des choix professionnels des ESI résulte plus d'un changement générationnel que du recrutement des étudiants via Parcoursup. Michèle Appelshaeuser évoque aussi l'arrivée dans les IFSI d'étudiants de « la génération Z ».

Génération Z

Il s'agit, selon la présidente de la Fnesi, d'un changement générationnel « à 360° » dans lequel « on se recentre sur soi, sur ce qu'on veut, on prend soin de soi » et on est peut être moins dans l'engagement que les générations précédentes.

Les jeunes diplômés « ont du mal à se dire qu'ils vont rester longtemps sur un même lieu de travail, poursuit-elle, et préfèrent parfois les contrats courts voire l'intérim pour avoir le sentiment de ne pas être "enfermés", se sentir libres ».

Surtout après avoir traversé deux ans de crise sanitaire... Pour  Michèle Appelshaeuser,  « ils veulent avoir une maîtrise de leur plan de carrière et de leur mobilité », pouvoir changer rapidement d'emploi s'ils en ont envie, ne pas se sentir coincés...

Pour éviter les abandons en cours d'études, estime la présidente de la Fnesi, « il faut réapprendre à enseigner à ces personnes », en tenant compte des particularités de leur attention et de leurs appétences, par exemple, pour les nouvelles technologies.

En termes de choix professionnels à l'issue du diplôme, l'enquête du Cefiec montre que les jeunes diplômés sont toujours nombreux à avoir une appétence particulière pour les services « techniques » à leur sortie de l'école.

66% des étudiants des IFSI ayant répondu à l'enquête du Cefiec s'orientent vers le MCO et la réanimation. De manière peu étonnante, les secteurs du handicap ou grand âge les attirent moins.

Mais les aspirations des jeunes diplômés dépassent largement la seule spécialité. Pour les attirer dans les établissements, indique Mathilde Padilla, « il faut miser sur la qualité de vie au travail ».

Les nouveaux diplômés sont aussi particulièrement attachés à la qualité du travail en équipe, ajoute Michèle Appelshaeuser. S'ils se sont sentis bien accueillis dans un service lors d'un stage, ils auront davantage envie d'aller y travailler ensuite.

La crise sanitaire a peut-être accentué ce « virage générationnel ». Pour Mathilde Padilla, ses effets se reflètent aussi dans les choix professionnels des jeunes diplômés : « cette crise a fait très mal aux jeunes, affirme-t-elle. Les étudiants des promotions qui vont sortir ont été utilisés comme des petites mains, baladés sans leur demander leur avis. Ils ont le sentiment d'avoir été trahis. Beaucoup ont été dégoûtés de l'hôpital public. »

Géraldine Langlois

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter Actusoins

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

20 réponses pour “Cette « génération Z » qui arrive dans les IFSI et sur le marché du travail”

  1. Df dit :

    A LaGlaz

    Bonjour, laissez-moi également exprimer ce que je ressens à la lecture de votre message. Moi aussi, je suis en colère quand je vois des soignants partir en pleurant voire en burn-out !

    Mais je suis désolé, vous cautionnez un système totalement défaillant. Vous parlez de sélection sociale en parlant du concours, très simple pour régler ce faux problème, vous mettez en place la gratuité du concours pour les personnes dont les parents sont non-imposables/système de bourse etc …. Ça existe dans certaines écoles de commerce/architecture etc.

    Votre argument n’est pas solide. Je suis désolé mais je suis scandalisé quand je vois des étudiants qui ont été mal orientés par un système défaillant prendre la place d’Aides-soignants, d’ASH ou encore d’Aux-pur qui se voient depuis des années refuser le moindre financement et qu’on déploie le tapis rouge à des étudiants (pour une question de pognon !) sortant de PARCOURSUP qui ont été acceptés en remplissant un dossier et basta.

    Le métier d’IDE, au même titre qu’AS, mérite un examen de sélection oral pour les AS (ce qui est encore le cas heureusement pour les AS) voire oral/écrit pour les IDE.

    Oui, je suis scandalisé, au même titre que sur les conditions de travail indignes des soignants en 2022 et je suis également scandalisé par des personnes qui défendent le système Parcoursup ici. Je suis partisan de la méritocratie, vous, apparemment, de la sélection arbitraire puisque vous défendez la sélection par un logiciel tout droit sorti de cerveaux de technocrates.

    Et oui, bien sûr, revoir les salaires/les effectifs etc c’est la priorité des priorités, mais ici on parlait avant tout dans l’article de PARCOURSUP et des causes des démissions des étudiants. Ça ne va pas du tout, mais alors pas du tout !

  2. Poggio Françoise dit :

    Il me semble que toutes ces études sont bonnes à prendre en compte, mais aussi la satisfaction des patients et clients des secteurs publics et privés.
    Pour ma part j’ai dû abandonner la profession après 22 ans de bons et loyaux services pour des raisons de santé dans le public, dans le privé (20 ans) puis en laboratoire la dernière année de mon exercice.
    Hors il apparaît clairement que le privé ne veux généralement pas retrouver des postes à leurs salariés atteint d’ALD et déclarés inaptes à leur poste de soignants. Ou alors au prix d’un avenant réduisant leurs salaires ce qui est tout à fait contraire aux lois concernant le reclassement d’un salarié devenu inapte à son poste. Pour example, mon cas.
    Ide depuis 1995, je travaillais dans une clinique privée jusque-là 2016. En 2013, après un accident du travail où je me romps la coiffe de l’épaule, juste après ma reprise en avril 2014, je commence à voir apparaître des douleurs osteo-tendîneuse, suite à cela me voilà de nouveau en arrêt maladie pour de longs mois. Une reprise à temps partiel me fait m’apercevoir que je ne me rapproche de mon poste de travail, je ne pourrais plus rester en dialyse, en fait pour prendre des gardes, j’habite 1 min trop loin. Peu importe je suis à temps partiel dans l’immédiat. En avril 2015 au cours d’une Hospit au CHU de plusieurs jours on me dit diagnostique une spondylarthropathie axiale et périphérique. Plusieurs traitements se révèlent totalement inefficaces. En août 2016. Alors que mon état n’était absolument pas compatible avec une reprise pro, le médecin conseil de la CPAM me renvoie au travail mais le médecin du travail me déclare inapte à 2 reprises. S’en suis donc une procédure de reclassement qui n’aboutit pas. Selon eux, et les recommandations de la médecine du travail, je suis inapte au poste de secrétariat médical puisque il y a des cartons d’archives à porter. La Différence entre un carton d’archives de 10kg et un patient de 100kg est relative mais rédhibitoire selon eux. On me fait une proposition que j’ai qualifiée d’emblée de « faite pour être refusée car associé à un avenant de contrat concernant mon salaire ». Standardiste et réceptionniste… avec un bac +3, des postes de référent douleurs, de référent pharmacie et référent formation aux étudiants et référent hémovigilance transfusionnelle et en dernier, référent soins des pieds chez les diabétiques dialysés !
    Tout un savoir perdu sans être exploité plus avant, alors même que j’ai fait fonction de cadre infirmier durant une année pcq ça leur rendait bien service.
    Alors que le métier manque de soignants, le seul poste proposé par l’établissement auquel j’ai donné 20 ans de vie d’infirmière m’a fait une proposition que j’ai qualifiée de « faite pour être refusée » pcq mon salaire coûtait très cher à l’établissement.

    Alors aujourd’hui si les hôpitaux publics ou privés ne reclassent pas leurs salariés, il ne faut pas s’étonner de la pénurie actuelle de soignants!
    Les modalités de l’ancien recrutement n’était pas une machine à sou car les concours ne coûtaient pas non plus des 1000 et des 100 et permettaient à peine de financer les salaires des enseignants cadres et médecin ! La fuite des cerveaux infirmiers a commencé, il y a bien plus longtemps que cela.
    J’ai eu mon 1er posté en CHU en 1995. À cette époque je gagnais moins de 1500€ par mois. 8000fr soit 1300€ environ pour être plus précise !
    Gagner moins de 1500€/ mois est inadmissible après un bac plus 3 même il y a 25 ans en arrière ! Mon diplôme datant de la promo 92/95, étant seulement reconnu à +2 à cette époque.
    Pour obtenir cette reconnaissance du grade licence, à grand renfort de grève et de manif qui n’ont jamais impacté les services puisque, officiellement, nous n’en faisions pas partis, le ministère a augmenté son exigence et intégré l’anglais professionnel dans la formation pour être reconnu au niveau européen.
    Au même moment, en Suisse, au Luxembourg et en Belgique, les infirmiers avaient bien moins de pression et de responsabilités et ils gagnaient plus! Donc bon nombre d’entre nous sont parties exercer à l’étranger et étant frontaliers !
    La revalorisation des salaires a ensuite été gelée pendant plus de 10 ans avec le passage au 35h!
    Belle affaire ! Plus de temps libre. Mais pas d’argent pour en profiter.
    Tout cela pour permettre des embauches selon Mme Aubry ? Que nenni ! Les services ont conservé leurs effectifs en remaniant les plannings, et nous faisant changer pour des amplitudes horaires de 10 ou 12h et ainsi sans embauche ou fort peu, nous n’avons jamais vu la dotation des services en professionnels augmentés!
    Ensuite la crise hospitalière et les fermetures de lits et restructurations de services ont encore changé la donne et les départs en retraite des baby-boomers n’ont pas été remplacés, ni en présence ni en compétence.
    Les technocrates travaillant uniquement sur des papiers et des chiffres de coûts en personnels, n’ayant que peu d’idées sur la charge de travail, ils ont fermé des lits d’hospitalisation pour les transformer en moyen séjour ou long séjour, c’est à dire des quasi-Ehpad ou service de pré-Ehpad où nos anciens stagnent des mois avant de trouver un établissement qui pourra les accueillir car la durée de vie a augmenté ! Mais ces services ne sont pas correctement dotés en personnel non plus !
    Toutes ces erreurs et mauvaises gestion de personnel ont abouti à la situation qu’on connaît aujourd’hui et même si Parcoursup a quelque peu changé la donne mais n’est absolument pas responsable de la pénurie actuelle qui n’est que la sanction attendue de 30 ans de mauvaises décisions et de restructuration injustifiée !
    Les Ehpad et associés (court et moyens séjours) ne motivent pas les jeunes qui sortent de l’école forts de leur diplôme et gratifiés par les séries télés médicales qui leur ventent et vendent aussi les attraits des services de chirurgies, urgences et obstétriques comme l’avenir de leur profession.

  3. samothas dit :

    A lire les consœurs et confrères, je m’étonne d’une chose… que les sondages auprès des professionnels de santé affichent de (très) bons résultats pour macron chez les hospitaliers… lisez les programmes SVP…

  4. Mesy dit :

    Bonjour, je suis ESI en 2ème année (et actuellement en stage dans une clinique). Je partage l’avis de l’auteure sur le fait que le mode d’admission a pu influencer les candidatures, c’est juste mécanique. Après franchement, toute ma première année j’ai sué avec 90% de la formation via zoom, un métier humain mais là déconnecté du lien. Ensuite j’ai été surprise par ma formation en elle même: anglais, psycho, socio, travaux très…. comment dire? éloignés du soin. J’ai énormément perdu de temps à réaliser des activités pour notre service sanitaire auprès d’enfants âgés de 8 ans. Ce temps m’a manqué pour réviser le calcul de doses, réviser les grands systèmes ou creuser des cours que j’avais trouvé intéressants et utiles pour mon futur métier. Ca restera mon grand regret, j’ai eu le sentiment que je n’apprenais pas mais que j’étais « gavée » de cours pour ensuite les recracher les jours d’évals. Pas le temps de se retourner, il faut avancer. J’ai eu la chance d’avoir de bons stages par là j’entends des équipes bienveillantes car quiconque connaît un peu ce milieu devine de quoi je parle. Pour autant, effectivement les cadres se contrefoutent de la santé de leurs équipes du moment que ça tourne, il manque une inf ? pas grave, le médecin fait quand même des entrées comme si l’effectif était top. Je suis en 12 heures, je galope 12h comme les salariées. Heureusement que je suis bien encadrée et que je m’investis à fond dans ce service peut-être aussi parce que je sais que le stage ne dure que 2 mois….Je ne pense pas postuler une fois diplômée, les exigences sont trop fortes.Je ne suis pas de la génération Z pour autant je comprends tout à fait ces jeunes diplômés. L’institution prend les soignants (pas qu’IDE, AS également) pour des cons, depuis toujours. Tant que le service tourne à coup de rappels sur les congés, repos qui sautent, rien ne change,avec l’arrivée de nouvelles mentalités,c’est de l’intérieur que le changement se fera.

  5. LaGlaz dit :

    « Une enquête menée ces dernières semaines par le Cefiec montre d’ailleurs un taux d’abandon en cours d’études non négligeable. […] Les données sur les années précédentes manquent »
    Ok, on admet qu’on a fait des études incomplète pour mener une véritable comparaison entre avant et après la suppression du concours.. Mais on soutient que c’est la faute à Parcoursup si il y a autant d’abandons… Il est grand temps de réformer la formation des cadres de santé pour l’inclure définitivement dans les masters de managements/gestion vu le niveau d’amateurisme au CEFIEC…

    Ca me fait gerber de voir qu’on critique Parcoursup alors que la première génération de promo parcoursup n’est pas encore arrivée sur le marché du travail. Tout çà pour soutenir un discours de vieux réac. Le concours était une machine à sous, inutile, et qui favorisait grandement la sélection sociale. De plus, les taux d’abandon était déjà très important dans les IFSI à ce moment là.

    Au lieu de critiquer les modalités de sélections ou les étudiants générations après générations, il serait temps de remettre en question la formation elle même. Et les conditions de travail dans la profession !!

    Heureusement que l’article fini par poser les bonnes questions : Qualité de vie au travail, management, reconnaissance salariale.

  6. Cornettes dit :

    Les infirmières, subissent des conditions de travail absolument indignes dans les hôpitaux : cadences infernales, changements intempestifs de planning, non respect du temps de repos réglementaire, vacances au rabais où l’encadrement « grappille » le week-end avant ou après votre minuscule petite semaine de vacances. Dans quel métier salarié voit-on cela ? Il ne faut surtout pas s’étonner que les gens ne tiennent pas. Même les plus anciennes avec 30 ans de dur labeur sont entrain de quitter le navire, alors cessez de détourner la responsabilité sur parcoursup. Les coupables sont tous ces bureaucrates improductifs et toute leur cliques de collaborateurs confortablement vissés sur leur fauteuil de hauts fonctionnaires amis et connaissances d’autres hauts placés qui estiment que nous sommes en nombre suffisant pour faire le travail. Ces derniers se trouvent dans des institutions, des commissions, des agences en tous genres situées bien au-dessus des hôpitaux et c’est eux qui qui décident comment et surtout avec quels moyens les hôpitaux vont devoir fonctionner. Désespérant…

  7. Df dit :

    Alors.

    Pour répondre aux personnes qui se sont senties attaquées par mon commentaire, je ne critique pas les personnes (étudiants) mais un système à savoir PARCOURSUP.

    Aussi, je n’ignore pas que les conditions de travail aient démotivés certains étudiants. Ceci dit, les conditions de travail délétères ne datent pas de 2020/2022. Vos « ainés » qui ont été formés il y a même pas 10 ans travaillaient déjà dans des conditions exécrables.

    Par contre, je maintiens mes propos. L’absence de sélection via PARCOURSUP a aggravé la situation en augmentant le risque d’abandon. Pour preuve, une étude a été réalisée par le CEFIEC (Comité d’entente des formations infirmières et cadres) et publiée le 23 mars 2022. Le CEFIEC a constaté

    – Que les étudiants issus de Parcoursup sont plus nombreux à interrompre leurs études pour erreur d’orientation (3,31 % en première année et 1,39 % en deuxième année) que ceux issus de la filière de la formation professionnelle, ces derniers ayant certainement davantage réfléchi leur projet.

    Parcoursup a contribué à l’accroissement des abandons, car à la différence de vos aînés, qui se tapaient 1 concours ECRIT + ORAL pour votre information, assez sélectif avec même réalisation d’un stage pour certain(e)s permettant au candidat de mûrir son projet, Parcoursup ne le permet pas, expliquant l’accroissement des abandons, à la différence par ex d’AS/ASH qui ont suivies leur cursus en IFSI qui sont majoritairement allées au bout du cursus de formation.

    Bien sûr, l’amélioration des conditions de travail/de la rémunération sont indispensables si on veut conserver des ESI/IDE/AS ce que vous voulez, par contre, ignorer les effets délétères de PARCOURSUP, qui ont actés par le CEFIEC, c’est être de mauvaise foi. Je suis désolé.

  8. f.perrot dit :

    Bonjour,
    J’ai 56 ans et suis cadre de proximité IADE.
    Les seules bonnes raisons qui attireront nos jeunes vers cette profession c’est une organisation du travail améliorée avec des effectifs à la hauteur des besoins mais surtout surtout surtout une reconnaissance salariale +++ à la hauteur de la pénibilité qu’ils subissent !!!

  9. Gui gre dit :

    Tout est dit
    Conditions de travail (management, drh)
    = chgt de planning, coupures de 2 à 3 heures ds certains secteurs, repos sec ou w end raccourci (soir, repos,matin), 2 semaines de congés l ete surtout pas 3…
    Relationnel en cours d.extinction
    Ouverture ifsi via parcours sup une catastrophe niveau lamentable de certains étudiants et je vous passe leurs capacités relationnels…
    Des années noires sont devant nous avec une qualité de soins qui se dirige tout droit dans les chaussettes.
    As depuis 5ans et esi en deuxième année..

  10. Marie-Pierre Sautreuil dit :

    La sélection des candidats est nécessaire. Le choix du métier doit se faire par volonté et non-par défaut. L’encadrement des étudiants est particulièrement difficile dans un contexte de tension. La mise en place de la réforme devait s’accompagner d une rémunération pour les tuteurs et une collaboration avec les formateurs. Malheureusement, ce n est pas le cas. Il ne faut pas jeter la pierre sur les professionnels de terrain les étudiants d aujourd’hui revendiquent et se cachent derrière : « l école à dit ». Force est de constater que les nouveaux professionnels sont perdus dans les services, manquent de confiance, de technique et ne font pas les liens dans leur savoir. Ils sont diplômés mais incapables de prendre en charge un service, de 3 patients ils passent à 16. La réforme des études et le manque de diversité dans les stages contribuent à une insatisfaction des étudiants et des professionnels de terrain.

  11. Andorre dit :

    Ce « parcours sup » est une catastrophe.
    Bon nombre d étudiants ont un niveau médiocre et sont dépourvus de qualités essentielles à la profession d infirmier.

  12. JC dit :

    J’ai 40 ans et suis en 3 eme année à l’IFSI. J’ai du passer un concours de la formation professionnelle..En 1ère année il n’y a eu que 5 abandons de formation sur 70 étudiants.
    J’ai travaillé dans les secteurs de la restauration du tourisme, du batiment en faisant beaucoup d’heures et en travaillant les jours fériés pas de problème.
    Les conditions de travail aussi bien à l’hôpital qu’en clinique sont lamentables. On prend les soignants pour des larbins. Ils ne doivent pas avoir de vie privée,pas prendre de jours de congé. L’encadrement en stage est souvent déplorable, les soignantes sont fatiguées et elles n’ont pas le temps d’encadrer les étudiants quand elles ne les harcèlent ou maltraitent pas.
    A chaque stage, j’ai vu des soignantes pleurer, démissionner. Elles avaient pris 10 jours de congé dans l’année et n’arrivaient plus à appliquer leurs valeurs en raison de la fatigue accumulée:maltraitance institutionnelle.
    Sous effectif partout. Lors de mon dernier stage en clinique, les intérimaires coutant trop chères, on a modifié les plannings pour que les filles ne puissent plus poser de RTT.
    Je trouve ça scnadaleux. On veut des gens qui dédient leur vie, ne puissent pas avoir de vie privée. ça s’appelle des bonnes soeurs. en formation on vous parle de dignité, d’empathie, de respect….Est ce qu’on en a pour les soignants? Et tout le monde s’étonne que les jeunes ne veuillent pas se faire exploiter??? Par contre la tarification à l’acte, la cotation en bourse de groupes qui s’engraissent sur la santé ça ne gène personne?? Arrêtons l’hypocrisie!!

  13. pom dit :

    comprenez que toutes ces mesures n’ont qu’un objectif pallier au manque de soignants qui existait dejà avant la crise sanitaire, les conditions de travail n’attirent plus personne depuis bien longtemps. Les orientations des politiques dans santé y sont pour beaucoup.
    Ce n’est pas une question de génération, j’ai 20 de métier j’ai aimé ce que je faisais et je ne pense pas avoir été « ni bonne soeur » ni corvéable à merci. L’essentiel est d’avoir surtout un peu d’ethique de soin peut importe l’age… mais çà nos institutions ne l’on toujours pas compris (DMS, T2A , absence de formation, etc…) donc ceux qui sont là partent, ce qui arrivent ne reste pas longtemps et les autres ne veulent pas venir

  14. Boutonnet dit :

    Le première chose qui m a sautée aux yeux avant même la lecture de l article c est la generation Z!ça ne choque personne à l heure actuelle ou bien je focalise sur l actualité ?

  15. Lefebvre dit :

    Certes parcourtsup a peu être modifié la sélection des profils, mais d’un autre côté ce n’est pas le problème principal. Nous ne somme plus la génération « bonnes sœurs », nous ne sommes plus dévoués au métier d’infirmier. Le métier d’infirmier est un métier avant tout, il doit comme tout métier être rendu attractif pour attirer, fidéliser. Vos accusations sur parcourtsup ne servent qu à noyer le poisson. Rendez les conditions de travail plus favorable, avec des effectifs, du temps pour le relationnel, un salaire digne de ce nom vis à vis des contraintes familiales. Modifier les directions et le management du « c est comme ça et pas autrement », du vous n’êtes qu un pion de l hôpital public et on vous utilise comme ça nous chante …
    Arrêtez donc avec l hypocrisie de parcourt sup a essayer de chercher des excuses alors que le fond du problème sont les conditions de travail !

  16. léon17 dit :

    Je suis soignant et tout à fait d’accord pour revenir à une sélection avec un oral : face à un jury de professionnel qui saura sélectionner des profils de personnes en fonction des spécificités du métier et non pas uniquement par rapport à un niveau scolaire comme cela est le cas avec « PARCOURSUP » qui admet même des personnalités non adapté. Il faut stopper en urgence ce type de recrutement et revenir aux bases afin de ne sélectionner que des personnes motivées, mobilisées avec un réel projet de devenir soignant.

  17. Dallard dit :

    La vraie question n’est pas seulement les études et le recrutement. Mais pourquoi malgré des ponts d’or. Il y a peu de recrutement….certainement parce que le soin dans les conditions actuelles, certains management. La course sur le terrain. L’encadrement des étudiants dans un contexte de rentabilité. Les plannings exigeants et qui changent sans arrêt. Bref ils n’en veulent pas. Ce n’est pas le recrutement le problème mais les conditions de travail.

  18. Dooliloo dit :

    Il faut savoir aussi que certain IFSI manque cruellement d organisation et pratique un bourrage de crane impossible a gerer. Entre cours en distanciel et cours sur site avec 1h de pose ilpossible de joindre les 2 lieux. Les stagiaires sont souvent tenus par des soignant non pedagogue qui au lieu de faire apprecier leur metier degoute les 1er annee. Les validatiins de stage sont etablis sans reel fondement clair. Les tuteurs devraient etre formés à faire apprécier leur métier et pas le contraire. Les formateur devraient être former à une réelle pédagogie et avoir un discours bienveillant au lieu de dénigrer leur propre métier, dégoûter et rabaisser les étudiants.

  19. Df dit :

    Le recrutement en IFSI via PARCOURmachin est un pur scandale quand on voit que des AS, auxiliaires pur expérimenté(e)s doivent réaliser un examen d’entrée pour intégrer un IFSI,

    Faut mettre fin sans tarder à ce mode de sélection et remettre l’oral dès l’année prochaine. Certains profils qui intègrent l’IFSI via Parcourmachin ne sont pas adaptés à l’exercice du métier d’IDE voire de soignant tout court (absence d’empathie/personnalité non adaptée/absence de coopération etc)

    On a assez payé comme ça !

Réagir à cet article

retour haut de page
459 rq / 75,759 sec