Covid-19 : 57% des infirmiers déclarent « être en situation d’épuisement professionnel »
Dans une consultation réalisée par l’Ordre infirmier début octobre et à laquelle près de 60 000 infirmiers ont répondu, 57% des professionnels déclarent « être en situation d’épuisement professionnel depuis le début de la crise ».

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Charge de travail augmentée, conditions de travail détériorées depuis le début de la crise, défaut de prise de congés depuis mars - cette donnée concerne un infirmier sur cinq en établissement et 29% des libéraux - : selon l’Ordre professionnel, l’organisation du système est « parfois défaillante ». Ce qui expliquerait – en grande partie – l’épuisement des professionnels.
Car les infirmiers sont plus que fatigués. Alors que plusieurs métropoles sont désormais classées en zone « alerte renforcée », voire « maximale » et que le nombre d’admissions de patients ne cesse de croître dans les établissements de santé, ces professionnels disent aussi se sentir dans un état de découragement avancé. Ce qui pourrait avoir des conséquences non négligeables sur la sécurité des patients et la qualité des soins.
Envie de changer de métier
Par ailleurs, pointe l’ONI, trop d’infirmiers se retrouvent confrontés à une forme d’insécurité réglementaire, Ainsi, 30% des infirmiers exerceraient des tâches qui sortent de leur champ de compétence réglementaire, pour faire face au surcroît d’activité général lié au Covid-19.
Pointant des incohérences majeures – 3,5% des infirmiers disent avoir été invités à venir travailler alors-même qu’ils avaient été testés positif au Covid-19 -, l’Ordre sonne l’alerte : toutes ces conditions font courir le risque de voir toujours plus d’infirmiers « jeter leur blouse ».
D’ailleurs, détaille l’instance, 37% des infirmiers, "désabusés", estiment que la crise leur a donné « l’envie de changer de métier » et « 43% ne savent pas s’ils seront toujours infirmiers dans cinq ans. »
« Les infirmiers doivent aujourd’hui de nouveau faire face à la recrudescence des cas de Covid-19 et se sentent désarmés pour y parvenir, au point de se demander s’ils vont continuer à exercer leurs fonctions à l’avenir. Nous ne pouvons pas accepter cela », indique Patrick Chamboredon, président de l'ONI.
Il appelle à "revaloriser" la profession infirmière : "financièrement", mais aussi "et surtout" en la "rendant plus attractive, par exemple en permettant aux infirmiers d’évoluer tout au long de leur carrière, en reconnaissant leur contribution réelle à l’offre de soins, en leur permettant d’avancer vers davantage d’autonomie."
Rédaction ActuSoins
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