Ségur de la santé : la Fédération française de psychiatrie se positionne notamment en faveur d’une réforme de la gouvernance hospitalière

Dans le cadre de la concertation du Ségur de la santé, la Fédération française de psychiatrie appelle à prendre en compte ses positions "fermes et consensuelles" prenant en compte l'attractivité, le financement, la simplification et la territorialité. 

Ségur de la santé  : la Fédération française de psychiatrie se positionne notamment en faveur d'une réforme de la gouvernance hospitalière

"L'épidémie de coronavirus a montré les limites du système de gouvernance hospitalière actuel", constate la Fédération française de psychiatrie dans un communiqué. 

Les soins au centre de l'organisation

La fédération, qui rassemble les principaux acteurs, syndicats et sociétés savantes du soin psychiatrique, "soutient" une modification de la gouvernance hospitalière, "seule susceptible de contrer la diminution de l'attractivité pour les carrières hospitalière", fait-elle savoir. 

Elle demande que soit intégrés les avis des professionnels de terrain pour organiser et développer les politiques territoriales (ARS), "de manière décentralisée, en s'appuyant notamment sur les travaux des projets territoriaux de santé mentale (PTSM)". 

La gouvernance hospitalière pourrait être modifiée "en mettant les soins au centre de l'organisation", en "redonnant toute sa place au service et non au pôle, permettant une coordination clinique efficace au service du soin entre tous les soignants et notamment entre les chefs de services et les cadres de santé" et en "renonçant à une gestion majoritairement administrative et économique", plaide-t-elle. 

Elle souhaite aussi que soit soutenu le travail d'enseignement et de recherche médicale et paramédicale, en "associant aux universitaires les professionnels des établissements de santé mentale non universitaires, notamment en s'appuyant sur les modèles existants de fédérations de recherche et sur les sociétés savantes". 

Reprise des travaux sur le financement et simplification

Concernant le financement, la Fédération française de psychiatrie "exige" une reprise des travaux, notamment ceux menés par le Comité de pilotage de la psychiatrie, fait-elle savoir. 

"Mais il fait prendre le temps d'une étude approfondie, notamment sur le codage des actes, car les travaux engagés ne sont pas satisfaisants. Garder le même cap pourrait opposer les exercices publics et privés alors qu'ils sont tous les deux parties prenantes des parcours personnalisés des patients en tenant compte de la diversité des territoires et de leurs offres de soins". 

Concernant la simplification, la Fédération française de psychiatrie alerte sur "l'inflation des protocoles, des recommandations inapplicables, que ce soit dans les soins ou dans l'organisation des formations (complexités inouïes du développement professionnel continu ou de la base de données Datadock sur la formation professionnelle inadaptée à la médecine), des lourdeurs administratives entravant des adaptations souples, rapides et lestes aux imprévus". 

"Il serait nécessaire, adapté et proportionné que soient revues les lois de 2011 et 2013 afin d'assouplir les modalités de soins sans consentement tout en respectant les droits des patients", estime-t-elle. 

Adaptation territoriale et besoins spécifiques

La fédération fait aussi savoir qu'elle "se réjouit" de l'approche territoriale, actuellement plébiscitée. "La psychiatrie depuis 1960, quel que soit l'âge des patients, soutient cette démarche de proximité, sous la forme du Secteur, qui nécessite certes des adaptations inhérentes au temps présent, maus tout en gardant le principe d'une continuité entre prévention, diagnostic et soin, sans pour autant exclure le recours aux services spécialisés dès que l'indication s'impose en articulation avec le secteur privé et conformément aux PTSM". 

De manière plus spécifique, elle attire l'attention sur "les besoins en santé psychique des enfants et des adolescents."

Ces besoins nécessitent "une revalorisation de la rémunération des professionnels qui oeuvrent en pédopsychiatrie non seulement parce que comme en psychiatrie générale et pour le MCO elle serait équitable à hauteur de la qualification de ces personnels, mais parce que, elle conditionne en pédopsychiatrie la possibilité de maintenir une pluridisciplinarité suffisante dans les équipes. Cela concerne l'ensemble des professionnels contribuant aux soins : psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes, psychomotriciens, IDE spécialisés, éducateurs, et assistantes sociales..."

Il faudrait aussi "des moyens suffisants pour la prévention et le soin en pédopsychiatrie (renforcement des CMP, périnatalité, appui aux soins primaires...)", estime la fédération. 

Enfin, elle demande que soit soutenue  une meilleure articulation et collaboration entre le sanitaire et le médico-social "en s'appuyant sur une articulation de la politique et du soin et celle du handicap, avec des financements pérennes pour chacun, et la définition des zones de recouvrement de ces champs différenciés". 

Rédaction ActuSoins

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