Infirmiers de bloc opératoire : la journée d’action du 23 janvier remaniée

Le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) et le collectif Inter-blocs, qui portent des revendications proches, ont envisagé à un moment de manifester ensemble à Paris demain. Mais l'annulation toute récente de la manifestation organisée par le syndicat empêche les deux organisations de réclamer ensemble une meilleure reconnaissance des Ibode et IDE de bloc. Malgré les assignations, ils appellent toutefois à la grève.

Infirmiers de bloc opératoire : la journée d'action du 23 janvier remaniée

© M.S / ActuSoins

Les Ibode et infirmières qui travaillent dans les blocs opératoires se mobiliseront le 23 janvier. Le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) a lancé un appel à la grève, soutenu par l'Union nationale des Ibode (Unaibode) et l'Association libre des étudiants infirmiers de bloc opératoire (ALEIBO).

Il a renoncé à organiser la manifestation prévue et autorisée à Paris devant les « assignations abusives » des Ibode dans les blocs opératoires et les difficultés de transport, explique Olivier Wacrenier, le président du Snibo. Elle devait selon lui rassembler quelque 800 Ibode. Même si la visibilité de leur mouvement sera moins importante, les Ibode peuvent toutefois se déclarer en grève et l'indiquer sur leur tenue.

Assignations abusives

« Nos revendications n'ont pas changé, souligne le président du syndicat. Nous considérons tout d'abord que nous sommes sous-payés et nous demandons une revalorisation salariale à la hauteur de nos compétences, de notre expertise et de la pénibilité et des risques rencontrés au quotidien dans notre travail. »

Avec un diplôme spécialisé « à bac +5 », poursuit-il, les Ibode de la fonction publique hospitalière commencent leur carrière à 1,2 fois le SMIC et ne peuvent espérer la finir avec un niveau de rémunération équivalant au maximum à deux SMIC. Selon lui, une revalorisation dans le secteur public ne pourra que se répercuter sur les Ibode du privé.

Le Snibo demande également une refonte de la formation des Ibode avec une véritable réingénierie sur quatre semestres (contre trois aujourd'hui) et une mise en œuvre dès la rentrée de septembre 2020. Enfin, ajoute Olivier Wacrenier, « nous voudrions que les pouvoirs publics incitent les établissements à former les infirmières au métier d'Ibode » et donc à financer leur formation. Malgré l'annulation de la manifestation prévue, « nous voulons maintenir la pression rester solidaires et porter haut et fort notre désarroi », affirme-t-il.

Cette annulation a fortement déçu le Collectif inter-blocs (CIB), récemment créé, qui a également lancé un appel à la grève pour demain. Ce collectif d'Ibode et d'IDE qui travaillent au bloc opératoire, souhaitait pour la première fois manifester aux côtés du Snibo, comme il l'a fait avec les IADE le 14 janvier, indique Rachid Digoy, son président. Mais le syndicat d'Ibode, qui a mené les démarches d'organisation de la manifestation, l'a annulée trop tard pour qu'une nouvelle autorisation administrative puisse être demandée par le CIB.

Déception

Les échanges récents entre les deux organisations avaient pourtant été « cordiaux » comme le souligne Olivier Wacrenier. Certes, le mode de communication plutôt acerbe du collectif et le fait qu'il soit très proche d'une grosse centrale syndicale généraliste, la CGT, qui ne soutient pas, habituellement, les revendications spécifiques à certaines professions, a suscité des réticences du côté du Snibo, qui représente avant tout, aussi, les Ibode.

Mais les deux organisations portent des revendications très proches. Le CIB souhaite ainsi l'application pleine et entière du décret sur les actes exclusifs de 2015, une reconnaissance statutaire et salariale, un plan de formation obligatoire des IDE qui travaillent en bloc opératoire, et la réingénierie de la formation Ibode pour atteindre le grade de master 2.

Il réclame aussi la reconnaissance de la pénibilité de la profession par l'octroi d'une NBI (nouvelle bonification indiciaire) de 30 points pour les Ibode. Comme son confrère du Snibo, Rachid Digoy déplore les assignations qui concernent parfois selon lui 100% des infirmiers d'un bloc opératoire pour des raisons qu'il estime non légitimes de « rentabilité » et non de continuité des soins, créant ainsi « une entrave au droit constitutionnel » de faire grève. Proches sur l'essentiel, les deux organisations trouveront peut-être une autre occasion de manifester côte-à-côte.

Géraldine Langlois

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Réactions

1 réponse pour “Infirmiers de bloc opératoire : la journée d’action du 23 janvier remaniée”

  1. CGT CHU Montpellier dit :

    Bonjour, Nous sommes surpris d’apprendre que la CGT n’a pas l’habitude de soutenir les mouvements spécifiques. Figurez-vous que l’Union Fédérale des Médecins, Ingénieurs et Techniciens (UFMICT CGT) s’attache à développer une activité spécifique autour des différentes professions telles que IDE, IBODE, IADE, MERM, psychologues, etc etc.
    L’UFMICT a déposé pas moins de 3 préavis de grève nationaux pour les IBODE et IADE en moins de 3 mois. Dommage que le SNIBO ne souhaite pas « travailler » davantage dans l’unité syndicale…. Nous gagnerions à être beaucoup plus entendu.

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