Lobbying politique, sensibilisation du grand-public : les IADE se mobilisent pour faire entendre leurs revendications

| 1 926 vues | | mots clefs : , , , 6 réactions

Depuis plusieurs mois, les associations et syndicats représentant les Infirmiers anesthésistes pilotent des actions auprès des médias pour informer le grand public sur la nature de leur profession. Parallèlement, ils mènent un plan de lobbying auprès des politiques. Objectif : faire évoluer le statut d'IADE et être reconnus comme une profession intermédiaire autonome. 

les IADE infirmiers anesthésistes se mobilisent pour faire entendre leurs revendications

Lors de la mobilisation des IADE, le 1er Octobre 2015. © ActuSoins.

"En 2010, on a obtenu la masterisation. C'était une première victoire qui n'était pas complète et qui s'est malheureusement obtenue par la force". Une victoire menant à une meilleure reconnaissance du statut d'IADE comme celle-ci, Arnaud Warot, secrétaire de l'AFIADE, en voudrait encore. Mais sans passer cette fois par la confrontation avec les CRS. Sans passer par les gaz lacrymogènes, la douleur et la grève. Bref, il souhaiterait, tout comme les autres représentants de la profession que cette fois, les choses se passent en douceur. "Même si un durcissement du mouvement n'est pas exclu à ce jour".

Alors, depuis plusieurs mois, son association mène des actions auprès du public, histoire d'avoir le soutien du plus grand nombre. "Nous avons entre autres contacté les médias, pour qu'ils parlent de nous. Ainsi, les gens connaissent mieux notre métier" explique le secrétaire de l'AFIADE.

En plus des 3 grandes mobilisations de 2015, les IADE ont aussi mené des campagnes de lobbying auprès des politiques. Et ça a plutôt bien marché. De leur côté notamment, Jean-Louis Touraine, le rapporteur de la loi Santé au Sénat, mais aussi Michèle Delaunay, ancienne ministre chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie sous le gouvernement Ayrault, très influente encore auprès de Marisol Touraine.

Avec des amendements (non votés finalement car déposés au Sénat qui a rejeté l'intégralité du texte de loi en deuxième lecture, la loi ayant ensuite été définitivement adoptée à l'Assemblée Nationale) proposant d'établir de fait que les IADE soient considérés eux-aussi comme des professions paramédicales de pratique avancée, les professionnels avaient presque gagné leur combat.

Les revendications des IADE

"Déjà, les infirmiers anesthésistes aimeraient bénéficier d'une reconnaissance de leur autonomie. Evidemment, cela n'empêche pas que l'on travaille en collaboration et en toute intelligence avec le médecin anesthésiste" explique Arnaud Warot. Une autonomie qui se manifesterait par la récupération d'un corps spécifique de métier. Les IADE ne souhaitant plus appartenir à la filière des infirmiers spécialisés, mais bien à une filière autonome.

Puis, ils souhaiteraient que leur place dans le système d'urgence (notamment pré-hospitalière) soit réaffirmée et que les grilles indiciaires soient revues. "Actuellement, nous sommes payés sur la base d'un niveau licence (bac +3), alors que nous sommes reconnus master 2 (bac+5)" explique Arnaud Warot.

Ils souhaiteraient aussi que la reconnaissance de la pénibilité - supprimée lors du passage en catégorie A - soit rétablie.

Les actions

"Jusqu'à décembre, on était dans un cycle de réunion de concertation intersyndicale avec la DGOS. On va maintenant rentrer dans un autre cycle de réunion de concertation à la DGOS avec les sociétés de médecins. Nous attendons notamment un décret d'application de la loi santé en notre faveur" ajoute Arnaud Warot.

Rédaction ActuSoins

Les IADE en colère après une publication dévalorisante pour la profession, dans les annales Française de Médecine d'Urgence

Dans un communiqué, le SNIA (Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes), le CEEIADE (Comité d'Entente des Ecoles d'Infirmiers Anesthésistes Diplômés d'Etat) et l'ANEIA (Association Nationale des Etudiants Infirmiers Anesthésistes) s'insurgent contre l'éditorial des Annales Françaises de Médecine d'Urgence parues fin décembre).

Dans l'éditorial, les représentants médicaux dévaloriseraient la place de l'IADE au SMUR.

"Nous sommes (pour le moins) surpris par le manque de respect dont font preuve les auteurs et les entités qu'ils incarnent, feignant de nier une partie de nos compétences et de notre identité professionnelle" explique le collectif.

 Car pour résumer les propos des représentants médicaux, auteurs des annales : les IADE feraient ingérence dans une spécialité étrangère à leur coeur de métier. Leur formation serait aussi inadaptée, voire incomplète pour l'exercice en médecine d'urgence. Les IADE n'auraient pas reçu de formation en soins généraux (psychiatrie, traumatologie) et leur présence ne serait plus justifiée au SMUR du fait des effectifs déclinants de médecins anesthésistes dans cette activité.

Ces propos ont été vécus comme un véritable coup de massue par la profession qui souhaite réaffirmer ses compétences, sans pour autant déclarer la guerre aux médecins urgentistes. "N'en déplaise à certains médecins urgentistes : nous sommes les infirmiers spécialisés de leur spécialité médicale et sommes d'ailleurs prêts à renforcer les liens existants et recréer ceux qui se sont apparemment distendus au fil de l'histoire de l'urgence pré-hospitalière française" explique le collectif.

En novembre dernier, le syndicat avait déjà protesté lors de la publication "du livre blanc" de l'association "Samu-Urgence de France" qui occultait tout rôle paramédical dans l'organisation de l'urgence hospitalière française.

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

6 réponses pour “Lobbying politique, sensibilisation du grand-public : les IADE se mobilisent pour faire entendre leurs revendications”

  1. Anna Tralala dit :

    Mais pourquoi le chiffre 7 affiché partout ?

  2. Momo Acinom dit :

    Ne lachez rien…allez loin ..

  3. Vous avez raison de vous défendre.

  4. Sans vous, nous ne pourrions pas prendre en charge l’ensemble des patients que nos équipes prennent en charge en anesthésie.

Réagir à cet article

retour haut de page
361 rq / 4,442 sec