Livre blanc de la médecine d’urgence en France : les IADE infirmiers anesthésistes en colère

Un livre blanc, rédigé par le conseil d'administration de l'association Samu-Urgences de France, a provoqué la colère du SNIA (Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes). En cause : les infirmiers anesthésistes n'y sont ni reconnus, ni cités comme collaborateurs dans la "médicalisation de l'avant". 

Livre blanc de la médecine d'urgence en France : les IADE en colère

Le livre blanc rédigé par l'association Samu-Urgences de France, est à l'origine de la colère et de l'incompréhension du SNIA.

Le livre, conçu pour proposer une évolution de l’organisation de la médecine d’urgence dans les années qui viennent, vise à interpeller les pouvoirs publics et la société afin que le système de santé français puisse continuer à garantir à tous le juste soin en situation d’urgence.

"L'organisation actuelle de la médecine d'urgence ne permet plus, et ne permettra pas demain, de faire face aux inéluctables évolutions des besoins de soins de notre système de santé. Les crises successives auxquelles sont confrontés les services d'urgence (grippe, canicule, fermeture estivale de services...) ne sont que la partie immergée de l'iceberg" explique le livre dans son préambule.

Alors que l'association propose 20 actions, couvrant "tous les champs de la médecine d'urgence" pour un maintien des soins de qualités dans l'avenir, les IADE s'estiment complètement oubliés et sortis du dispositif.

"Comment comprendre et accepter que vous reconnaissiez une formation insuffisante des infirmiers en soins généraux et que vous recommandiez une formation complémentaire en pratique avancée alors que vous disposez d'infirmiers spécialisés en anesthésie, réanimation, urgences et prise en charge de la douleur, reconnus niveau master et qui possèdent une  formation spécifique  sur le pré-hospitalier?" interroge le SNIA dans une lettre ouverte  à l'Association Samu-Urgences de France.

Alors que les signataires du livre blanc sont des urgentistes, mais aussi des professeurs agrégés en anesthésie, le SNIA explique que ces professionnels connaissent pourtant "bien les capacités opérationnelles des Infirmier(e)s-anesthésistes pour les avoir mis en avant dans leurs publications professionnelles".

"Comment comprendre et accepter que nous ne soyons pas cités alors que les recommandations de la Société Française d'Anesthésie-Réanimation (SFAR) indiquent que l'IADE est le collaborateur idéal du médecin dans la prise en chargé des patients en état grave et de leur transport intra ou extrahospitalier" poursuit le SNIA.

Le syndicat regrette aussi que les IADE soient, dans le document, comparés à "des secouristes formés en 70 heures contre un cursus d'un minimum de 7 à 8 ans pour les IADE", sans "plus-value par rapport aux secouristes" . "Doit-on demander de confier les transports Infirmiers Inter Hospitalier de patients intubés, sédatés à des secouristes?" ironise le SNIA.

Le syndicat regrette que l'association émette des "contradictions" dans son positionnement sur le rôle infirmier dans l'aide médicale urgente sans médecin. L'association avait en effet conseillé la présence d'un IADE dans ses recommandations sur les transports Infirmiers inter hospitalier, mais n'a pas réitéré ce conseil dans le livre blanc.

"Il ne s'agit pas de remplacer tous les SMUR par des équipes paramédicales mais bien d'envoyer un effecteur intermédiaire pour prendre en charge certains types de missions tout en prenant en compte la balance risque-bénéfice-coût d'une telle intervention" explique le SNIA, qui ne comprend pas la position "dogmatique" de l'association Samu-Urgences de France de "refuser la mise en place d'une réponse intermédiaire entre l'ambulance de réanimation médicalisée et le secouriste".

Et de conclure que le profession IADE est "scandalisée" et s'interroge sur les motivations qui poussent l'association à ce positionnement de dévalorisation des IADE.

Rédaction ActuSoins

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Réactions

18 réponses pour “Livre blanc de la médecine d’urgence en France : les IADE infirmiers anesthésistes en colère”

  1. ordinal dit :

    L’ordre infirmier va peut être disparaître. Quand je lis les posts sur la solidarité de la profession je ne réjouis guère. Ca nous annonce encore de « beaux jours » pour la profession.
    Quoiqu’on en dise, l’ordre est la seule institution dans laquelle toute la profession doit se retrouver au delà de toute étiquette qu’elle soit syndicale ou politique, au delà de nos différents modes d’exercice et spécialités.
    Le nombre et l’union font la force. Et ce n’est pas d’aujourd’hui.

  2. Et puis ils sont volontairement imprécis quand ça les arrange ces syndicalistes urgentistes… Les mêmes qui sont anti paramédicalisation en disant ques les plus values sont nulles mais qui vont venir expliquer que le tube ou la nébulisation seraient pas mal pour les secouristes… C’est un livre à la hauteur de l’égocentrisme de ces vieux docteurs… Et puis des pratiques avancées pour plâtrer parce que ça les fait chier de le faire ça c’est la meilleure… Quant aux médecins correspondants samu, est-ce réellement efficace ? Et puis ils disent que les prises en charge des paramedics ne sont adaptées qu’à la traumato et pas aux patho médicales, c’était vrai y a longtemps (ces vieux urgentistes n’ont pas du voir un paramedic québecois ou américain depuis longtemps) car leur formation, leurs prises en charges et leurs protocoles sont en général parfaitement adaptés aux médical (infarctus, asthme etc). Avec des SMUR qui mettent une heure pour arriver dans certains coins, heureusement qu’il y a parfois des ISP pour être sur place en moins de dix min afin de perfuser, injecter et sécuriser les voies aériennes parfois… Quelle hypocrisie…

  3. ce ne sont pas les seuls « indispensables »… le préhosp en France ne repose pas sur les seuls IADE même s’ils rêvent de dézinguer à coups de pioches leurs collègues IDE, ISP etc etc 🙂

  4. PARA502250 dit :

    L’ordre est une chose, mais nous que faisons nous???? la grève afficher sur nos blouses…

  5. Motarde de DIJON dit :

    Purée…!!! Mais que fait l’Ordre des Infirmiers? Il est sédaté?

  6. Non mais tout comme l’ensemble des infirmiers en fait… après si chacun veut faire joujou dans son coincoin c’est comme vous voulez… mais à 250000 on aurait plus de poids. ..

  7. fallait pas s’y attendre hein 😉 c’est comme la complicité entre IADE et IDEL —-> un grand fossé !

    • faut pas s’attendre à être reconnus par des medecins alors que la profession elle même n’est pas « soudée »

    • spéciale dédicace aux IADE qui râlaient parce que des IDELS manifestaient le mm jour qu’eux pour des revendications différentes …. Ils n’ont rien compris ceux là, l’union fait la force, nous sommes TOUS au départ INFIRMIERS …… J’espère qu’ils liront ce post 😉

    • Slt comme déjà dit une autre fois les Iade ne sont pas contre les idel ou Ide. Vos combats sont légitimes comme les nôtres. Cependant quand vous mobilisez 20 personnes sur 700000 infirmiers on peux se demander ou est la solidarité? Nous sommes 9000 en France et il y avait pas moins de 30% des iades de France sur Paris. Les iades ne sont pas la pour se battre a la place des autres. En revanche pour des combats commun et si l ensemble de la profession bouge ils seront aussi présent.
      Et ne me parler pas de réquisition car sur 700000 infirmiers tous ne travaillent pas le même jour.
      Donc avant de dénigrer le positionnement Iade il faudrait rassembler autour de soit et s organiser pour mobiliser du monde. Et avouez que 3000 iades sur 9000 donne une meilleure représentativité que 3200 sur 700000.
      Bien amicalement

    • +1 Yoann, un peu facile de profiter du mouvement IADE pour venir reclamer son dû et de venir critiquer ensuite, et vous osez parler d’union !

    • Yoann Zafiriou on ne vous demande pas de vous battre à notre place….. on vous demande d’arrêter de cloisonner le métier d’IDE …. mais bon….. je crois que c’est peine perdue…;

    • Cloisonner le métier d Ide? Je ne vois pas en quoi je cloisonne le métier d Ide. Nous craignons actuellement pour notre spécialité. Si nous Iade ne nous battons pas pour défendre cette spécialité qui le fera?
      Apres si le fait de défendre cette spécialité est considérer comme cloisonner le métier d Ide alors j assume. Les deux années de spé je peux t assurer qu on les a tous senti passer. Bcp l ont fait sans financement. Je ne vais sûrement pas renier les études et les contraintes qui vont avec. Apres et je le repet nous ne sommes pas en opposition avec l ensemble des Ide.

  8. travaillant comme infirmiere de bloc depuis 30 ans, cela fait bien longtemps que je n’attend aucune reconnaissance de la part des medecins et chirurgiens….. nous faisons tous et toutes notre travail au mieux pour les patients, il ne faut rien attendre d’autre….

  9. Cyril A-r dit :

    Il faut se démarquer du lobby des MAR amis IADE

  10. Si vous attendez une reconnaissance officiel du milieu médical vous n avez rien compris et attendrez longtemps

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