Ebola : les dernières informations et les projections des épidémiologistes

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L’épidémie d’Ebola a fait plus de 2 097 morts, sur 3 944 cas confirmés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone - sans compter le Nigeria (22 cas, dont 8 morts) , selon les derniers chiffres du 5 septembre de l'OMS. 

Ebola : les dernières informations et les projections des épidémiologistes

©MSF

Les dernières informations

Les chiffres de l'OMS montrent une accélération de la mortalité puisque, la semaine précédente, l'OMS faisait état de 1 552 cas sur 3 069 cas confirmés.

Par ailleurs, le gouvernement sierra-léonais a annoncé  que la population sera confinée à domicile du 19 au 21 septembre pour lutter contre l'épidémie.

La Sierra Leone figure parmi les trois pays (avec la Guinée et le Liberia) les plus touchés par l'épidémie. 491 personnes y sont mortes de cette maladie. Le pays compte 6 millions d'habitants, selon des estimations établies pour 2013.
[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]le gouvernement sierra-léonais a annoncé que la population sera confinée à domicile du 19 au 21 septembre pour lutter contre l'épidémie.[/dropshadowbox]


"Cette approche agressive est nécessaire pour traiter une fois pour toute la propagation d'Ebola"
, a déclaré Ibrahim Ben Kargbo, conseiller de la présidence au sein de la mission de lutte contre Ebola.

"Le confinement signifie que personne, encore moins un véhicule à l'exception de ceux qui sont essentiels pour le service, ne sera autorisé à circuler. La mesure s'appliquera à tout le monde", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Abdulai Barratay.

Le personnel de santé et celui des organisations non gouvernementales feront du porte-à-porte pour détecter des cas probables de maladie d'Ebola cachés par leurs parents dans les maisons", a-t-il ajouté. 

21.000 personnes seront recrutées pour mettre en application le confinement. Plusieurs milliers de policiers et de militaires sont déjà déployés pour faire respecter la mise en quarantaine des communes dans les régions les plus touchées de Sierra Leone près de la frontière avec la Guinée.

MSF : nous sommes en train "de perdre la bataille"

La semaine dernière, Joanne Liu, présidente de Médecins sans frontières (MSF), a fait un constat accablant, estimant que le  monde est en train de "perdre la bataille". 

Le Dr David Nabarro, coordinateur des Nations unies pour Ebola, a de son côté évalué «à au moins 600 millions de dollars, et peut-être beaucoup plus », le montant de l'aide nécessaire pour les pays touchés.

La Commission européenne a annoncé, vendredi 5 septembre, qu'elle débloquait 140 millions d'euros pour venir en aide aux pays actuellement touchés par le virus Ebola en Afrique de l'Ouest : la Guinée, le Sierra Leone, le Liberia et le Nigeria.

Le plus gros de cette enveloppe, soit 97,5 millions d'euros, vise à renforcer l'offre de services publics, notamment de santé, dans les pays concernés, tandis que 38 millions iront à un « soutien direct des systèmes de soins de santé », a précisé la Commission dans un communiqué.

Les chiffres des modèles mathématiques : des dizaines de milliers de cas

En extrapolant les chiffres et la courbe actuelle, selon un épidémiologiste de la Northeastern University of Boston, Alessandro Vespignani prévoit que le nombre de malades cumulés au 24 septembre pourrait atteindre les 10 000, rapporte le site du magazine scientifique Science. "Les chiffres sont vraiment effrayants, mais le modèle suppose que les efforts pour contrôler l'épidémie n'ont pas encore vraiment démarré", tempère-t-il.

L'épidémiologiste et mathématicien Christian Althaus  de l'Université de Berne estime que "si l'épidémie se poursuit à ce rythme au Liberia, le nombre de cas dépassera les 100 000 au 1er décembre" dans ce pays. [dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]le nombre de malades cumulés au 24 septembre pourrait atteindre les 10 000[/dropshadowbox]

le Dr Tom Frieden,  directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a estimé quant à lui que la période durant laquelle il est encore possible d'arrêter cette flambée avant qu'elle ne s'étende était « près d'arriver à sa fin. Il est encore possible de réduire le fléau, mais la fenêtre d’opportunité pour agir est en train de se refermer ».

Tom Frieden a également évoqué le scénario cauchemardesque d’une mutation. Selon lui, le code génétique du virus est stable depuis des années car le virus était contenu mais la prolongation de l’épidémie dans le temps et à grande échelle multiplie les risques de mutations.

Huit thérapies et deux vaccins à développer au plus vite

Vendredi, l'OMS a annoncé qu'un vaccin pourrait être disponible dès novembre avec « une utilisation prioritaire sur les personnels de santé »des pays affectés. Après les tests en cours et à venir, « si le vaccin semble sûr, il pourrait être disponible en novembre pour une utilisation prioritaire sur les travailleurs de la santé ».

Pour lutter contre le virus, les thérapies à base de sang et les sérums peuvent être utilisés dès « maintenant » dans les pays affectés par l'épidémie d'Ebola, a également annoncé vendredi l'OMS.

Une décision controversée. Si plusieurs personnes infectées par le virus, notamment le médecin américain Kent Brantly, ont reçu le sang de personnes qui avaient survécu à la fièvre, « le virus Ebola n'induit pas de nombreux anticorps neutralisants », expliquait ainsi au Monde Sylvain Baize, directeur du centre national de référence des fièvres hémorragiques de l'Institut Pasteur.

Lors de l'épidémie de 1995 en République démocratique du Congo, sept patients à qui ont avait transfusé du sang de patients guéris avaient toutefois fait l'objet d'une étude, et l'efficacité de la thérapie avait ainsi été soulignée dans une publication.

Les huit traitements et deux vaccins expérimentaux contre Ebola répertoriés par l'OMS qui "n'ont pas été cliniquement prouvés', rappelle l'organisation et ne pourront cependant pas être disponibles pour un usage généralisé avant fin 2014.

Rédaction ActuSoins

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Réactions

3 réponses pour “Ebola : les dernières informations et les projections des épidémiologistes”

  1. ce que j’aime c’est que les Etats africains concernés ont un système de santé tellement pitoyable que ça ne m’étonne même pas… les mêmes chefs d’Etat africains bourrés de tunes se retrouvent souvent dans les plus beaux hôtels des Champs Elysées lorsqu’ils font une escale en France… quelle hypocrisie… on se plaint en France mais alors là bas, la politique fonctionne encore moins bien…

  2. Très triste ,pourront ils arrêter ça ????

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