Harold, Du libéral au show-biz

Infirmier libéral, il soigne des stars internationales sur des tournages et s’occupe de l’assistance paramédicale pour les émissions de téléréalité.

 

Harold, infirmier, Du libéral au show-bizVoici un infirmier qui est amené à côtoyer régulièrement du beau monde. Secret médical oblige, il ne citera comme noms que ceux de films ou des séries télévisées. Certains acteurs de Gossip Girl, Red ou encore Hansel et Gretel font partie de son palmarès de soignant de stars.

Les grosses entreprises de production font en effet régulièrement appel aux services de la société d’assistance pour laquelle il travaille quand les tournages se déroulent en France. « C’est souvent une question de responsabilité et d’assurance » explique Harold. « Nous avons un rôle principalement préventif. Et s’il se passe quelque chose, nous intervenons ».

Songeur, Harold se remémore de bons moments. « Je crois que j’ai piqué les plus belles fesses du cinéma américain » ajoute-t-il en riant. « On voit et l’on côtoie les actrices les plus en vogue, c’est plutôt agréable. D’autant que contrairement aux idées reçues certaines sont vraiment très sympathiques, pas du tout hautaines ».

Plus que compétent, Harold doit aussi être débrouillard, car il faut aussi pouvoir répondre aux diverses demandes des productions et des acteurs. « Un jour, j’ai dû trouver en urgence un ophtalmologue qui accepterait de recevoir une comédienne qui en avait formulé la demande. Avec des plannings surchargés pour les médecins spécialistes, ce n’est pas évident. Dans ce cas, il faut alors sortir son annuaire et téléphoner jusqu’à satisfaire ces petites exigences».

Les infirmiers qui, comme Harold, sont recrutés pour ces missions ponctuelles doivent justifier d’une solide expérience aux urgences ou en réanimation. Non sans raison. Si les tournages de fictions sont en général « plutôt calmes», il n’en est pas de même pour les émissions de téléréalité, elles aussi dans le marché de la société d’assistance.

[dropshadowbox align="center" effect="lifted-both" width="350px" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]« On voit et on côtoie les actrices les plus en vogue, c’est plutôt agréable. D’autant que contrairement aux idées reçues certaines sont vraiment très sympathiques, pas du tout hautaines. »[/dropshadowbox]

 

« J’ai couvert une émission de danse*, diffusée sur W9. Les participants s’entraînaient parfois jusqu’à 10 heures par jour. Il y a eu beaucoup de problèmes musculaires et quelques entorses. J’étais seul et il a fallu que je gère les strappings et toute la bobologie. Les infirmiers, lorsqu’ils sont seuls sur place, sont toujours équipés d’un smartphone et ils peuvent au moindre doute et à tous moments, envoyer les photos des plaies et des blessures à nos médecins référents pour avoir un avis, notamment sur les émissions de cuisine ». Parfois, lorsque les budgets de production le permettent, Harold travaille en binôme avec un médecin. Parfois, c’est le médecin qui travaille sans infirmier.

« Je passe de très bons moments dans le milieu audiovisuel que je trouve très accueillant et convivial. C’est un autre monde. Les équipes ne se prennent pas la tête et chacun sait rester à sa place. Nous pouvons aussi nouer des relations amicales avec les candidats qui ont souvent besoin de nous. ».

À 37 ans, Harold ne consacre pas pour autant sa vie à cette activité. Celle-ci représente pour lui une expérience annexe à son quotidien d’infirmier libéral. « J’interviens uniquement pour des missions ponctuelles. Cela correspond en totalité à une vingtaine de jours par an ».

Alors, l’infirmier s’organise de façon à optimiser son emploi du temps. « C’est difficile. Il faut à la fois gérer le cabinet avec tout le travail administratif que ça implique, les 60 patients que je vois chaque journée travaillée, mes activités sportives et la famille. J’avoue avoir de grosses semaines. J’ai toujours été un peu hyperactif, j’aime ça ! », explique-t-il en souriant.

Partageant son activité libérale avec une collègue, il travaille 2 à 5 jours par semaine, dans des villages situés près de Montargis. « Le milieu rural, c’est super intéressant. Les gens sont accueillants, sympathiques. On en voit de tous les genres. La qualité de la relation soignant/soigné est authentique »

Certains de ses patients, justement, sembleraient admiratifs. « Un jour, on m’a vu dans une émission de téléréalité. Quelques secondes seulement. L’un des candidats s’était blessé et mon intervention a été diffusée. Le lendemain, une de mes patientes me demandait un autographe » raconte Harold en guise d’anecdote.

Admiration partagée par ses 3 fils qui sont fiers d’avoir un « papa qui rencontre les stars de la téléréalité ».

Après tout, un peu de légèreté dans la vie mouvementée d’un infirmier ne peut pas faire de mal...

Malika Surbled

* À la demande de l’infirmier, les noms des émissions ne sont pas mentionnés.

Harold en 4 dates :
1998 : obtient son DE.
1998/ 2002 : travaille dans des services d’urgences, de chirurgie maxillo-faciale et d’oncologie.
2002 : s'installe en tant qu'infirmier libéral.
2010 : travaille pour la société d’assistance « Médiamédic ».

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Réactions

3 réponses pour “Harold, Du libéral au show-biz”

  1. Isa dit :

    Génial. C’est vrai de la légèreté, bien 😉

    • Motarde de DIJON dit :

      Harold a piqué  »les plus belles fesses du cinéma américain » dit-il… C’est pas bien de piquer, c’est du vol… Ensuite, les fesses de l’acteur russe Gérard DEPARDIEU elles sont comment? Vivement qu’Harold nous raconte… sans dévoiler le secret fiscal bien sûr….

  2. Céline dit :

    Et Ben pourquoi pas ! Un peu de légèreté ne fait pas de mal 😉

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