Les infirmiers anesthésistes en grève le 1er Octobre

Les infirmiers anesthésistes en grève le 1er Octobre

L’intersyndicale SNIA, UPMICT-CGT Iade (infirmiers anesthésistes)a déposé un préavis de grève nationale pour la journée du 1er Octobre 2015. Parallèlement plusieurs syndicats (CGT, FO, Sud, SNPI,...) appellent à une journée de grève nationale le même jour dans la Santé contre la loi Touraine (à lire prochainement dans ActuSoins). Il y aura donc deux cortèges et deux manifestations.
© Laure Martin. Lors de la mobilisation des IADE le 21 mai 2015.
© Laure Martin. Lors de la mobilisation des IADE le 21 mai 2015.

« La dernière fois, lors de la journée de mobilisation des Iade qui s’est déroulée le 21 mai, l’entretien avec Madame Lenoir-Salfati (la sous-directrice des ressources humaines de la santé à la DGOS, ndlr) s’est terminé sur des engagements. Le problème, c’est que les annonces qui ont été faites lors de l’entrevue n’ont pas été tenues. Il était question de mettre en place 5 groupes de travail pour travailler sur la base de nos propositions. Aujourd’hui, alors qu’il était question de nous convoquer avant l’été et que nous devrions d’ores et déjà être en train de travailler, un mail de la DGOS en date du 23 septembre nous annonce enfin la mise en place d’un premier groupe de travail. Une réunion programmée alors qu’il apparaît que la mobilisation des IADE sera forte le 1er Octobre » regrette Vincent Porteous, responsable du collectif IADE de l’UFMICT-CGT.

Un corps spécifique de métier

Les revendications portées par le SNIA et l’UPMICT-CGT, mais aussi par l’Association Nationale des étudiants Infirmiers anesthésistes (ANEIA) portent en premier point sur la récupération d’un corps spécifique de métier dans la fonction publique hospitalière, « associé à une grille linéaire conforme à une profession bac +5 », explique le SNIA, dans une lettre adressée à Marisol Touraine.

« Nous demandons à évoluer vers une autonomisation de la profession. Avant la loi Bachelot, nous formions au sein de la fonction publique hospitalière un corps distinct, et c’est ce statut que nous souhaiterions retrouver » précise Vincent Porteous, de l’UFMICT-CGT.

« Nous ne souhaitons plus appartenir au corps de métier des infirmiers spécialisés. En effet, nous sommes membres d’une profession à part entière » ajoute le syndicaliste, insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas de voir dans cette revendication une question de hiérarchisation de niveau, mais juste une difficulté d’être « mis dans la bonne case ».

« Etre infirmier spécialisé ne correspond pas tout à fait à nos caractéristiques de pratiques, ni a notre niveau d’études. Évidemment, il n’est pas question de se positionner autrement que issu, rattaché et en lien avec la filière infirmière. D’ailleurs, on a, par le passé, refusé le rattachement à un statut médical à compétence définie » argumente V.Porteous.

La juste case à trouver pour les infirmiers anesthésistes ? Avec un niveau d’études reconnu désormais au grade master pour les infirmiers anesthésistes diplômés après 2014, ils souhaiteraient obtenir l’équivalence de niveau avec les futurs infirmiers de pratiques avancées*

« La mise en place de ce nouveau statut pour d’autres professionnels impose une re-définition de notre propre statut » explique Gérald Delarue, président de l’Association Nationale des Etudiants Infirmiers Anesthésistes (ANEIA).

Des étudiants, d’ailleurs solidaires avec les anciens, qui approuvent toutes les revendications des Infirmiers anesthésistes déjà diplômés, y compris sur une reconnaissance du grade master pour les IADE diplômés avant la réforme.

« Certes, il y a eu une réingénérie de la formation avec l’obtention nécessaire d’ECTS pour valider le master. Néanmoins, les pré requis restent les mêmes pour devenir IADE. De ce fait, il est tout à fait légitime que les anciens fassent valoir un bac +5 » ajoute Gérald Delarue.

Les autres revendications

Dans la rue le 1er Octobre, les IADE souhaitent être reçus dans la foulée par Marisol Touraine ou par l’un des membre de son cabinet ministériel. Il s’agira aussi de ré-évoquer la reconnaissance de la pénibilité de la profession d’infirmier anesthésiste. Une reconnaissance qui avait été supprimée avec la loi Bachelot, et qui, selon les IADE devrait être ré-introduite pour tous les infirmiers.

L’intersyndicale a aussi communiqué sur sa volonté de conforter la place de l’IADE en pré-hospitalier et de redéfinir son exercice au SMUR.

Contacté par ActuSoins, le ministère des affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, n’a pas été en mesure de communiquer le nom de la personne qui recevrait la délégation. Selon le ministère, un groupe de travail a bien été lancé et se réunit en ce moment même sur l’évolution de l’exercice pour les IADE.

Malika Surbled

 

 *Le statut d’infirmier de pratique avancée a été crée par la loi de Santé de Marisol Touraine, votée en ce moment au parlement. Un statut propre attribué aux infirmiers ayant suivi un master (ou doctorat) en sciences cliniques infirmières par exemple et ayant acquis un savoir spécialisé, de prendre des décisions complexes de façon autonome et de disposer de compétences cliniques pour une pratique de soins élargie.