Avec pour thème, « Préparer l’exercice de demain », la 3e édition des états généraux infirmiers, organisée le 25 mars par le Sniil, le Snies, et le SNPI[1], a été l’occasion d’évoquer les freins à l’évolution des compétences infirmières.

Actuellement, ces besoins sont liés au vieillissement de la population, au développement des maladies chroniques et au besoin d’accompagnement. Il existe néanmoins des freins au développement des compétences.
« Il y a tout d’abord un frein à continuer une formation qui ne soit pas tournée vers l’exercice d’un métier car cela ne donne pas nécessairement des compétences, estime-t-elle. Le mouvement d’universitarisation offre une possibilité d’avoir des compétences adossées à la recherche. »
Et d’ajouter : « Chez les infirmiers, depuis 2009, nous construisons cette universitarisation, mais elle est imparfaite car elle ne concerne que le diplôme d’Etat. Il faut construire la suite, avec un doctorat. »
Elle considère néanmoins que la profession infirmière est « ambivalente » face au modèle à mettre en place dans cette universitarisation, « donc si vous voulez l’université, il va falloir y aller ! »
Mais pour Didier Borniche, président de l’Ordre national infirmier (ONI), les freins sont liés au fait que « certains ne veulent pas laisser les infirmières prendre la place qui leur revient ». « Il y a des inquiétudes liées au changement, et on ira mieux quand nos tutelles auront manifesté la volonté de mettre en place une vraie filière infirmière comme à l’étranger », souligne-t-il.
Création des pratiques avancées
Autre problème : en France, « nous avons un système médico-centré et c’est précisément cette organisation que nous devons faire bouger », rapporte Michèle Lenoir-Salfati. Le ministère est en train de plancher sur la création de la profession d’infirmière en pratique avancée.
« Dans ce cadre, il faut définir les compétences qui doivent être déployées, la formation et sa durée, et le lieu d’exercice, explique-t-elle. Il faut également déterminer le flux d’infirmiers concernés et le modèle économique. Il y a là, la construction d’un métier. »
« Je ne peux que vous approuver pour les pratiques avancées, lui a fait savoir Didier Borniche. Il faut que des signaux forts soient envoyés à cette profession qui est dans l’attente, d’autant plus qu’aujourd’hui, il existe des situations borderline voire même des cas de pratiques illégales dans la prise en charge des patients. »
Laure Martin
[1] Sniil : Syndicat national des infirmières et infirmiers libérauxs
Snies : Syndicat national des infirmiers et infirmières éducateurs de santé
SNPI : Syndicat national des professionnels infirmiers










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