IADE : le SNIA s’inquiète des équivalences attribuées aux infirmiers aide-anesthésistes étrangers

Dans un communiqué diffusé hier, le SNIA s'inquiète des équivalences IADE attribuées à certains infirmiers étrangers qui n'ont pas suivi la même formation qu'en France. 

 

IADE infirmiers anesthésistes : le SNIA s'inquiète des équivalences attribuées aux infirmiers aide-anesthésistes étrangers

Le SNIA s'associera à la mobilisation infirmière du 24 janvier prochain. Photo d'illustration prise lors d'une manifestation en 2016.

L'histoire

Quelques semaines avant les fêtes, le SNIA a été alerté sur le cas d'un infirmier aide-anesthésiste belge ayant fait sa demande d'autorisation d'exercice IADE dans une région du Sud de la France. 

Des conditions pour obtenir cette équivalence ont alors été demandées au professionnel : l'infirmier devait effectuer 3 mois de stage d'adaptation. 

"Scandaleusement Insuffisant" estime le SNIA, qui explique que trois mois de stages ne peuvent aucunement "couvrir les lacunes d'une profession (non reconnue officiellement en Belgique) dans les domaines de l'anesthésie pédiatrique, obstétricale et ALR, sans parler de l'urgence pré-hospitalière qui n'est pas enseignée dans la formation belge d'un an". 

En France, pour obtenir l'équivalence d'un diplôme d'infirmier anesthésiste (et contrairement au diplôme d'Etat d'infirmier qui fait l'objet d'une reconnaissance automatique) les ressortissants européens doivent déposer un dossier devant la DRJSCS. Selon les régions et selon les jurys, les conditions d'obtention de l'équivalence ne sont pas les mêmes. 

C'est bien ce que regrette le SNIA, qui explique que dans certaines régions ("l'est de la France"), les équivalences sont même octroyées directement. "Nous constatons que, pour un même diplôme, sous-qualifié au regard des standards français, des avis contradictoires ont été rendus, allant du refus direct, en passant par des mesures compensatoires partielles et insuffisantes jusqu'à des autorisations directes d'exercice IADE sans mesures compensatoires!" explique le SNIA.

"Il n'est pas acceptable que des professionnels ayant suivi des enseignements d'aide-anesthésistes d'une durée d'un an (60 ECTS) puissent se substituer aux Infirmiers anesthésistes français dont la formation de 2 ans graduée Master (120 ECST) permet un exercice en pratique avancée de l'anesthésie-réanimation : Exercice garant de la qualité et de la sécurité des soins de notre pays" poursuit le syndicat. 

Et de regretter : "les commissions sont dans l'obligation de proposer des mesures compensatoires aux demandeurs même si celles-ci estiment que les professionnels ne satisfont pas aux conditions de formation minimales pour garantir la sécurité des soins en anesthésie!". 

L'exercice partiel inquiète aussi

Alors que le projet de transposition par ordonnance de la directive 2013/55/UE avec l'ouverture d'un exercice partiel fait débat au sein de la profession infirmière (spécialisée ou non), le SNIA compte interpeller l'ensemble des acteurs pour qu'un sursaut "permette de prémunir nos concitoyens d'une déqualification rampante de la sécurité anesthésique". 

"On pourrait imaginer avec cette interprétation sur les professions intermédiaires, que des infirmiers spécialisés fassent reconnaître partiellement leur diplôme devant le jury, pouvant ainsi effectuer une partie des tâches de la spécialité par exemple. Ce serait une solution de facilité. Plutôt que demander à l'infirmier de se former, on lui donnerait l'autorisation d'exercer, avec un titre partiel" expliquait à ActuSoins en Octobre 2016, Pascal Rod, vice-président de l'ESNO (European Specialist Nurses). 

"C'est une porte ouverte à un tronçonnage des actes, c'est assez grave. On ne comprend pas comment la directive européenne a pu être interprétée de cette façon dans le droit français" ajoutait-il. 

Dans son communiqué, le SNIA précise qu'il s'associera à la mobilisation infirmière du 24 janvier et appelle les IADE à manifester. 

Rédaction ActuSoins

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