Emir choyé à l’AP-HP : Martin Hirsch assume, d’autres dénoncent

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Alors que Martin Hirsch, patron de l'AP-HP, assume la privatisation de neuf chambres de l'hôpital Ambroise Paré à Boulogne à un émir..., Gérald Kierzek, urgentiste à l'AP-HP dénonce dans une tribune, publiée dans Le Figaro, un «privilège inadmissible». Le président de la CME, le Professeur Loïc Capron, s'oppose également à cette pratique.

"hôpital Cet accueil privilégié ne s'est-il pas fait au détriment de patients ?  Certes, l'opération avait été planifiée et -heureusement- on n'a pas «sorti» de patients lambda pour le confort de l'émir. Il se trouve en revanche que ce week-end de pont du 8 mai, les hôpitaux de l'AP-HP étaient pleins et des patients attendaient dans les services d'urgence des lits d'hospitalisation", affirme Gérald Kierzek, connu pour sa défense du maintien des urgences à l'Hôtel-Dieu.

"Ce jeudi 8 mai justement, dans le cadre de ma garde au SAMU/SMUR, j'ai pris en charge une patiente SDF de 41 ans, victime d'un accident de la route à Paris. Elle présentait une double fracture des deux jambes et a dû être conduite aux urgences générales par les pompiers, alors que la place adaptée à son état aurait été justement un service d'orthopédie. Pourquoi n'y a-t-elle pas été emmenée directement? Tout simplement parce qu'il n'y avait pas de place!", raconte-t-il.

Autre exemple : "ce même 8 mai, les équipes médicales de l'Hôtel-Dieu, hôpital vidé de ses capacités d'hospitalisation, ont passé tout un après-midi à chercher une chambre pour un patient de 60 ans, victime d'un problème neurologique. Elle ont finalement réussi à l'hospitaliser...hors de l'AP-HP, faute de place."

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]"Pendant que l'AP-HP satisfait les désirs d'un émir, d'autres patients s'entassent dans des conditions indignes dans les salles d'attente ou les couloirs des urgences"[/dropshadowbox]"Pendant que l'AP-HP satisfait les désirs d'un émir, d'autres patients s'entassent dans des conditions indignes dans les salles d'attente ou les couloirs des urgences, s'indigne cet urgentiste. Certes, l'AP-HP espère combler 15% de son déficit grâce à ces patients VIP ; encore faut-il qu'ils soient de bons payeurs, ce qui reste à démontrer".

Ensuite, "réaliser des travaux de confort et réserver un étage entier pour satisfaire cette « clientèle » a quelque chose d'indécent quand on sait que les travaux tardent à être réalisés dans nombre d'établissements décrépis", ajoute Gérald Kierzek.

"A l'encontre de ma conception du service public hospitalier"

Le président de la CME (Commission médicale d’établissement) de l’AP-HP, le Professeur Loïc Capron ne partage pas plus le point de vue de Martin Hirsch sur la question des riches patients étrangers. "Gagner des sous ne peut jamais tout justifier, même quand on est dans le besoin", insiste-t-il.

Dans l'interview donné au Journal du Dimanche,  Martin Hirsch assurait que la question de l'accueil des patients étrangers avait été débattu avec la communauté médicale : "À l’AP?HP, en en débattant avec la communauté médicale, nous avons décidé de ne pas dépasser un taux de 1% pour éviter de créer des interférences avec notre mission première de service public."

Dans un mail adressé aux élus de la CME, le Pr.Loïc Capron "ne confirme pas cette position de la communauté médicale", l'opinion de la CME étant "très divisée sur l’accueil lucratif des riches patients étrangers".

"Personnellement, j’ai toujours été opposé à ce qu’on leur réserve des conditions particulières de soins et d’hébergement. Cela va à l’encontre de ma conception du service public hospitalier. Même si ça nous rapporte de l’argent, un riche émir qui se réserve une salle entière de l’hôpital Ambroise-Paré sort totalement des clous qu’il me semble raisonnable d’imposer à la médecine hospitalière républicaine", écrit Loïc Capron.

Avis plus mitigé pour le Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP) qui n'a rien contre le tourisme médical en France. Il regrette, en revanche, que le surcoût des soins ne soit que de 30% : "Dans la mesure où ces patients ne participent pas au financement de notre système de santé, la facture des soins dont ils bénéficient doit être majorée au moins du double du tarif officiel."

Rédaction ActuSoins

 

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Réactions

10 réponses pour “Emir choyé à l’AP-HP : Martin Hirsch assume, d’autres dénoncent”

  1. Elise Lilise dit :

    Ils auraient pu aussi ouvrir les lits pour les Pa sur des brancard aux urg, des prises en charge de fins vies, non? ça est pour ça qu on chiale!! Martin hirch je te pensais plus solidaire!

  2. Venant de hirsh, c’est consternant l’abbé Pierre doit se retourner dans sa tombe

  3. Ça y est il ont quelques choses a mettre sous la dent ,et alors qu il a réservé tout un étage qui était a la base prévu pour fermer des lit au moins il l a rentabilisé toujours entrain de pleurer y en a assez frater

  4. Chris Tiana dit :

    Y pouvais pas aller dans une clinique l’émir ????

  5. Elise Lilise dit :

    C est une honte, c est plus l assistance publique, c est l assistance privée !!

  6. Quand on ne trouve pas de place pour un patient il faut appeler Hirsh puisque lui il peut !!!!!

  7. Emilie Leh dit :

    Médecine à 2 vitesses. .. il faut rappeller quand même que AP = ASSISTANCE PUBLIQUE. C clair que l émir a été assisté! !!!!!

  8. Madozz Djam dit :

    Just aberrant !!!! Avec le nbe de patient a qui on trouve pas de place ;(

  9. Aude Daubeze dit :

    Quand même… ce que je vais dire n’est pas très « pro », mais je trouve que ça craint du boudin ! Neuf chambres pour un seul gars? Il a interêt au moins a cracher du pognon pour que ça soit rentable pour L’HP et que ça soit bénéfique a tout le monde au final u_u

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