La Fédération nationale des infirmiers (FNI) a organisé sur sa web télévision, une émission portant sur les « Accidents d’exposition au sang (AES), un risque sous-estimé, une question de santé publique ». Un constat ressort : les infirmières libérales sont mal informées sur les mesures de protection.
D’après une étude du Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux (GERES), 62 % des infirmières libérales se sont déjà blessées par un instrument piquant ou tranchant.
« Années après années, on observe une réduction du risque, mais il n’est pas nul », a rapporté le Pr Christian Rabaud, vice-président du GERES.
Et d’ajouter : « Dans les établissements hospitaliers, en cas d’AES, la procédure est normée pour les professionnels qui vont systématiquement rencontrer un expert », souligne-t-il. Mais en libéral, ce n’est pas encore le cas. De nombreuses infirmières ignorent la procédure à suivre en cas d’AES et la nécessité de se rendre dans un établissement référent.
Lors d’un AES, qui survint dans la majorité des cas lors de l’utilisation d’aiguilles creuses, il faut impérativement laver la plaie avec de l’eau et du savon, afin d’enlever le plus de matières organiques possible, et ensuite désinfecter la zone.
« Il faut ensuite se rendre auprès du service référent afin de rencontrer les experts qui vont évaluer les risques, informe le Pr Rabaud. Il faut venir, si possible, dans les quatre heures suivant l’exposition car plus le temps passe et plus la probabilité d’efficacité de la prise en charge diminue. » Ce qui peut impliquer, pour les infirmières libérales, d’avoir à quitter leur tournée.
Inégalités entre le monde hospitalier et le libéral
Parmi les mesures préventives aux AES, il est recommandé de ne jamais chercher à recapuchonner une aiguille après utilisation, d’avoir à disposition un container à objets coupants et tranchants, et surtout de porter des gants, qui minimisent les risques.
Mais d’après l’étude du GERES, la majorité des infirmières libérales déclarent ne jamais porter de gants même lors de gestes invasifs. « C’est toute la difficulté de mettre en place les règles de bonnes pratiques au domicile », fait savoir Gilles Cholet, infirmier libéral. Il existe également du matériel sécurisé utilisé quasi-systématiquement dans les hôpitaux, mais qui est par contre source de surcoût pour les libérales.
Autre disparité entre salariés et libéraux : le cadre juridique. « Les salariés sont protégés par l’intermédiaire de leur employeur qui dispose d’une assurance pour ce type de risque », explique Thierry Casagrande, directeur juridique d’Analys Santé.
De leur côté, pour être couvertes, les infirmières libérales doivent souscrire une assurance volontaire qui couvre les accidents professionnels. Il leur est également recommandé de souscrire une prévoyance.
« Nous allons informer le ministère de l’ensemble de ces données, a conclu Philippe Tisserand, président de la FNI. La protection des soignants libéraux, c’est un peu au petit bonheur la chance. Il est impératif d’agir sur la prévention. »
Laure Martin
Pour allers plus loin : le site du GERES
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