Suicides d’infirmiers : un plan annoncé à l’automne

Suicides d’infirmiers : un plan annoncé à l’automne

La ministre de la santé a promis une série de nouvelles mesures pour lutter contre les risques psycho-sociaux à l’hôpital. Un plan pour les professionnels de santé devrait être présenté à l’automne. 

Suicides d'infirmiers : un plan annoncé à l'automne

Cet été, cinq infirmiers se sont donné la mort  à Toulouse, au Havre, à Saint-Calais près du Mans et à Reims. Ces drames – dont un au moins est directement lié aux conditions de travail des professionnels -, ont suscité une vive émotion dans la profession. Ils ont aussi provoqué colère, incompréhension et critiques répétées. Car, du côté du ministère des affaires sociales et de la santé, il a fallu attendre plusieurs semaines pour que Marisol Touraine réagisse publiquement. 

Interrogée dimanche lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI sur ces récents suicides, elle s’est finalement exprimée et a promis un plan pour les professionnels de santé. 

J’ai demandé qu’on travaille à de nouvelles mesures – l’Igas, l’Inspection générale des affaires sociales, y travaille également – et j’annoncerai un plan, pas seulement pour les infirmières, à l’automne, pour les professionnels de santé aussi, parce que la culture du bien-être au travail, ça doit exister à l’hôpital aussi“, a déclaré la ministre.

Que des hommes et des femmes qui doivent soigner et sauver des vies portent atteinte à leur vie, c’est évidemment extrémement préoccupant” a-t-elle également commenté. 

Marisol Touraine avait déjà lancé en février – avant la série de suicides infirmiers -, une mission sur la détection des risques psycho-sociaux dans les établissements hospitaliers. Cette décision faisait suite au décès du Pr Jean-Louis Mégnien, médecin à l’Hôpital Européen Georges Pompidou en décembre 2015. 

Le plan viendrait renforcer cette mission donc. 

François Hollande interpellé

Dans une lettre ouverte publié deux jours avant cette interview, la Coordination Nationale Infirmière avait interpellé François Hollande sur le malaise de la profession. 

Les soignants “souffrent de la pression imposée par les restructurations” liées notamment à des contraintes budgétaires, et “la course à l’acte induite par la tarification à l’activité“, y écrivait Nathalie Depoire, présidente de la CNI. Réclamant plus de “moyens financiers“, la CNI y explique qu’il “est impératif d’arrêter les diminutions d’effectifs, (…) et de mettre en place une réelle prévention des risques psycho-sociaux dans les établissements de soins“. 

Le SNPI demande un moratoire sur les économies faites sur la santé

Même son de cloche du côté du SNPI CFE-CGC (Syndicat National des professionnels Infirmiers). Pour Thierry Amouroux, son Secrétaire Général qui s’exprimait la semaine dernière sur France 5, “ les conditions de travail se dégradent un peu partout. La pression devient trop rude sur des professionnels que l’on pousse à bout. Ces réorganisations sont en rupture avec les valeurs soignantes, et débouchent sur une maltraitance des soignants et la mise en danger des patients“. 

Rédaction ActuSoins

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