Silence ministériel sur la vaccination infirmière

Silence ministériel sur la vaccination infirmière

Questionnée par ActuSoins sur l'élargissement de la prescription de et de l'administration de vaccins par les infirmiers, la ministre de la Santé est restée évasive sur les protocoles de délégation. Pourtant le centre de vaccination parisiSilence ministériel sur la vaccination infirmièreen où elle s'est rendue, ce 22 avril, est un franc partisan de cette délégation d'acte.

“Il faut faire faire en sorte que certains actes puissent être réalisés par d’autres professionnels de santé” mais “le débat aujourd’hui est d’abord celui de la conviction”, a précisé Marisol Touraine, lors du lancement de la semaine de la vaccination, dans un centre du treizième arrondissement parisien.

Alors que le contexte est plutôt à la défiance vis-à-vis des vaccins, la ministre de la Santé ne tient pas à évoquer “un droit infirmier à vacciner”, que réclame notamment le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil).

Un intérêt de plus en plus marqué sur le terrain

Dans un communiqué daté du 22 avril, le Sniil demande à Marisol Touraine de “faire preuve de courage politique en mettant en oeuvre un vrai droit infirmier à vacciner avec information des médecins traitants”.

Le syndicat  rappelle que ce droit est limité à la vaccination antigrippale saisonnière hors primo-injection chez les personnes de plus de 65 ans et celles présentant des pathologies associées à un risque de complications.

Cependant les protocoles se multiplient. Les ARS de Haute-Normandie et du Centre ont autorisé ces expérimentations et de plus en plus de centres de vaccinations sont intéressés, y compris le centre Charles Bertheau où s’est rendue Marisol Touraine.

“Notre dossier est prêt à partir à l’ARS. Nous souhaitons instaurer cette démarche”, explique Lara Belloc, cadre infirmier. Dans un premier temps, la demande concerne essentiellement les vaccinations pour les voyageurs. “Cela se pratique pour les voyageurs, notamment à Avicenne depuis plusieurs années dans le cadre d’un programme de recherche infirmier, ainsi qu’à la Pitié-Salpêtrière”, explique-t-elle. “Mais l’intérêt, c’est de généraliser cette consultation à l’ensemble des vaccinations”, ajoute-t-elle.

“Cela permettrait de dégager du temps médical et de multiplier les consultations”, assure un médecin du centre.

Vaccination : convaincre dans un contexte de défiance

Cyrienne Clerc