Silence en réanimation : source de sécurité ou de stress ?
Infirmier à l’unité de réanimation polyvalente de l'hôpital Rangueil, au CHU de Toulouse, Guillaume Decormeille a mené avec son collègue Cédric Baron, une étude sur l’effet, de l’externalisation des alarmes de surveillance scopique des chambres des patients, auprès des soignants. Après une période d’insécurité, ils se sont finalement approprié ce changement de pratiques.
L’unité de réanimation a changé de locaux en mars 2012. Pour son organisation, les chef de service et cadre de l’unité se sont appuyés sur les recommandations émises par l’Organisation mondiale de la santé et par deux sociétés savantes (la Société de réanimation de langue française et la Société française d’anesthésie et de réanimation), sur la constitution des unités en réanimation pour le confort du patient.
L’unité est désormais constituée autour de secteurs normés de cinq patients avec des portes occlusives automatiques. Il y a donc un isolement phonique au sein des chambres.
Les alarmes sonores présentes dans la chambre des patients ont laissé place à des alarmes visuelles composées de différents grades de couleurs et niveaux de « bips » en fonction de la gravité de l’état de santé du patient. Sur un seul scope, il est maintenant possible de voir uniquement les alarmes de cinq patients, et non plus de 24 patients afin de réduire la pollution sonore et surtout éviter la banalisation de l’alarme.
Ce changement de pratique et cet isolement phonique ont généré une insécurité et un stress chez les soignants, qui ne bénéficiaient plus de la surveillance auditive de l’ancienne unité. Avec Cédric Baron, nous avons voulu mesurer cette insécurité.
Qu’avez-vous constaté ?
L’étude exploratoire a été menée cinq mois après la naissance de la nouvelle unité, pendant un mois et demi. L’objectif de l’étude a été de définir comment accompagner les équipes au regard des nouveaux équipements et des recommandations.
Nous avons donc mis en place des formations sur la manipulation et la gestion des moniteurs, sur la nécessité de personnaliser les alarmes visuelles et les bip de chaque patient en fonction de la gravité de leur état de santé car jusqu’à présent, il y avait une banalisation des alarmes.
Entre 2012 et 2015, les soignants ont su s’adapter au terrain. Pour preuve, en 2012, nous avons interrogé toute l’équipe, soit 120 personnes et 85 % se sentaient en insécurité. Nous avons recommencé en 2015 avec les soignants toujours présents, soit 50 personnes, et ils n’étaient plus que 5 % à se sentir en insécurité. Le pari a donc été gagné.
Qu’en est-il des patients et de leur famille ?
Il faut savoir que le bruit est la première source d’inconfort citée par les patients. Un patient en réanimation à 1/3 de tolérance en moins par rapport à une personne saine.
Il peut donc être plus stressé, avoir un mauvais souvenir de son passage en réanimation ce qui peut favoriser l’apparition d’un délirium et majorer un stress post-traumatique à 90 jours. L’isolement phonique des chambres permet d’éviter ces situations.
Pour les familles, le seul élément majeur hormis le fait que le service n’est pas bruyant, est la crainte que provoque le clignotement du scope. De fait, ils accordent désormais plus d’importance aux explications des soignants.
L’aboutissement de cette régulation du bruit a permis la mise en place d’autres stimulations pour les patients avec l’activité de deux violonistes qui viennent une fois tous les 15 jours dans le service.
Propos recueillis par Laure Martin
Guillaume Decormeille a reçu le le Trophée national 2015 de l’infirmier hospitalier au salon infirmier pour cette étude.
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Cet article a été rédigé dans le cadre d'un partenariat entre le salon infirmier et ActuSoins.
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Rebecca FryfryLéa Lou Guérin
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Clem Besset’