Améliorer la prise en charge de la mort et de l’accompagnement des familles endeuillées
Selon un rapport de l’IGAS sur la mort à l’hôpital, publié en novembre 2009, 58% des français mourraient en établissement de soins. Et pourtant, le document signale que la prise en charge du deuil et de la mort ne fait pas partie des missions reconnues à l’hôpital.
Pour les acteurs hospitaliers, la mort serait vécue comme « une incongruité et un échec » et donc occultée. Alors que le sujet même de la mort est tabou, les soignants rencontrent des difficultés à accompagner le deuil qui s’en suit.
« L’approche du deuil se fait de plus en plus dans une situation professionnelle. Les soignants se sentent démunis et ne savent pas comment réagir face à la mort dans un contexte où la société s’est aseptisée de ses rites », explique Emmanuel Hirsch, directeur de l’espace éthique de l’AP-HP et responsable pédagogique du D.U Deuil et travail de deuil.
Pour pallier cette prise en charge insuffisante, le rapport de l’IGAS préconise, entre autres, la prévention du deuil pathologique, la formation et le suivi des soignants confrontés régulièrement à la mort.
« L’accompagnement des familles ne doit pas s’arrêter avec le décès de leur proche comme c’est trop souvent le cas dans les établissements. D’une part parce que le décès ne signifie nullement la fin des relations de la famille avec l’établissement mais aussi parce que la qualité de l’accompagnement des familles dans les plus proches instants qui suivent la mort est déterminante pour prévenir les deuils pathologiques. Elle participe également à l’image que l’institution hospitalière laissera d’elle-même » souligne le rapport.
Un D.U adapté pour les infirmières
Le Diplôme universitaire Deuil et travail de deuil est ouvert à tous les professionnels engagés dans l’accompagnement des endeuillés. L’équipe d’intervenants se compose de médecins, de psychologues, d’infirmières, de sociologues de philosophes, d’aumôniers ainsi que d’autres professions spécialisées sur le sujet.
« C’est une transmission de savoirs, assurée par des gens de terrain. On s’associe également à des travailleurs du funéraire » pointe Emmanuel Hirsch. Le programme proposé est riche. Approches cliniques, psychologiques, anthropologiques, culturelles et religieuses ponctuent l’année de formation.
La durée de l’enseignement s’étend sur une année universitaire – d’octobre à juin – et comprend 12 journées de travail de 8 heures, organisées sur 2 jours consécutifs (jeudi / vendredi ou vendredi / samedi). La validation du diplôme est obtenue à partir de l’assiduité, de la participation et de la présentation d’un mémoire en fin d’année. Les participants peuvent ensuite poursuivre vers un master.
Malika Surbled










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