Les infirmières occupent une toute petite place dans la stratégie nationale de santé telle qu’elle s’élabore en préambule de la présentation du projet de loi de santé, prévue avant juillet. A peine les évoque-t-on dans les parcours de soins et au sujet de la formation. Les syndicats le déplorent.
Une feuille de route très détaillée, 160 débats, plus de 20000 participants, une loin de santé à clé… la stratégie nationale de santé affiche de belles ambitions.
Mais quelle place fait-elle aux infirmières, quelle place leur donne-t-elle ?
« Le mot “infirmière” a du sortir du vocabulaire », ironise Thierry Amouroux, président du Syndicat national des professionnels infirmiers.
Il apparaît fort peu, c’est vrai, dans les documents officiels. On le devine tout juste sous les rares mention des « auxiliaires médicaux» ou « professionnels de santé non médicaux » ou au sein des « équipes pluri-professionnelles »…
Vocabulaire ?
Il en est question, d’assez loin, dans la « feuille de route » au chapitre de l’organisation des soins et en particulier de la structuration des soins de proximité.
Les équipes réunissant plusieurs types de professionnels sont « organisées autour du médecin traitant ». Elles visent à mieux coordonner les parcours de soins, à développer la prévention et l’éducation à la santé et à développer des liens avec les secteurs médico-social et social. Ces équipes supposent la reconnaissance d’une fonction de coordination des parcours de soins et une adaptation des modes de rémunération.
Une fonction qu’Annick Touba, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), aurait bien bien vu attribuée aux infirmières libérales. « Les médecins n’ont ni le temps ni la formation [pour gérer cette coordination, NDLR] alors que les infirmières libérales, elles, sont formées !, insiste-t-elle. Avec une multiplication par deux des infirmières libérales en 10 ans et une réduction de moitié des médecins qui font des visites, qui reste au chevet des patients à domicile ? Les infirmières ! »
Elles sont également les plus à même, poursuit-elle de développer une vision globale incluant la dimension médico-sociale. Leur rôle est pourtant complètement occulté, selon elle, de la stratégie nationale de santé. « Nous nous attendons à une loi de santé et une stratégie avec un retour au tout médecin, regrette la présidente du Sniil. Il faut vraiment qu’on se batte pour faire reconnaître nos compétences ! » Thierry Amouroux partage cette opinion : « il n’est toujours pas question des infirmières dans le premier recours ».
Pratiques avancées ?
La stratégie nationale de santé évoque -plus ou moins- les infirmières au chapitre de l’adaptation des formations des professionnels de santé. De « nouveaux métiers » issus de formations de niveau intermédiaire entre celle des personnels paramédicaux et et celle des médecins sont envisagées pour « atténuer les conséquences du déficit démographique en médecine générale » et « optimiser l’évolution démographique des autres spécialités, notamment de premier recours ».
Outre le décloisonnement des formations des professionnels de santé et la création de passerelles, il est question de s’inspirer des « physician assistants » ou des « nurse pratictioners » qui existent ailleurs et dont les compétences celles des infirmières à la française.
Pour Thierry Amouroux, il s’agit là d’un leurre. « On nous a parlé des infirmières cliniciennes mais le temps passe et rien ne change, observe-t-il. Au contraire, les deux masters infirmiers de Marseille et de Saint-Quentin-en-Yvelines figurent parmi ceux que le ministère de l’enseignement supérieur veut supprimer ! »
Les « pratiques avancées » tant vantées ne sont pas réellement défendues et ce qui se déroule sur le terrain, c’est plutôt le développement des coopérations entre professionnels relevant de l’article 51 de la loi HPST. Une validation de certaines pratiques aux limites des compétences infirmières plus qu’une véritable évolution du métier. Et “des risques de pertes de chances pour les patients”, s’insurge Thierry Amouroux.
Dans ce contexte pas sûr que la loi de santé qui émanera de cette stratégie réponde aux attentes des infirmières…
Olivia Dujardin
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