Les services d’accueil des urgences (SAU) sont traditionnellement saturés. Dans les établissements publics et privés, les fréquentations augmentent mais les murs ne sont pas extensibles.
C’est en partant de ce constat qu’une équipe de chercheurs de l’Université Vanderbilt, dans le Tennessee, a imaginé des robots capables de seconder les équipes médicales et paramédicales dans les « emergency room » (E.R). Leur nom : TriageBot.
Accueil, recueil de données voire diagnostic, l’équipe de Nashville compte ni plus ni moins révolutionner les E.R. Supprimer le facteur qui nuit à l’aspect qualitatif de la médecine d’urgence : le temps.
Assister sans remplacer
Lors de la conférence « humanoïd 2010 », à Nashville, le professeur Mitch Wilkes, qui dirige une des deux unités de recherche, a décrit la première machine comme une « borne interactive » capable de réunir et d’analyser les renseignements fournis par les patients (symptômes, antécédents et traitements médicaux) puis de recueillir des signes vitaux (pouls, tension artérielle, saturation en oxygène) avant d’établir un premier diagnostic.
Un second robot, à vocation de sentinelle, devrait pouvoir surveiller et interagir avec les patients en salle d’attente tandis qu’un troisième ferait office d’assistant dans le tri des malades dans la zone médicalisée en « effectuant continuellement des mesures diagnostiques » selon le professeur Wilkes. De plus, les trois machines permettraient d’alerter le personnel en poste.
Pour ce spécialiste de l’ingénierie électronique et informatique, « les progrès dans la conception de la robotique humanoïde […] rendent maintenant un tel système possible ». Toutefois, les trois robots médicaux ne sortiraient pas de leurs fonctions informatives. Le processus décisionnel, comme les actes invasifs, n’échapperaient pas à l’homme.
Limites
Dans un communiqué, l’université Vanderbilt a indiqué que TriageBot ne serait destiné qu’à la surveillance des patients ne présentant pas de risque vital. Proportion estimée à 60% des passages en SAU. De plus, le travail de ces chercheurs américains n’en est qu’à ses débuts et le système ne devrait pas être complété avant cinq ans.
Même si l’Université Vanderbilt se veut enthousiaste, son TriageBot laisse déjà entrevoir ses limites. En faisant fi des questions de coût de mise en place et de maintenance, il parait à ce jour peu probable que les patients et les professionnels de santé laissent la robotique et l’intelligence artificielle s’inviter dans l’une des principales préoccupations de l’homme : la santé, dans toutes ses spécificités et ses complexités.
Joël Ignasse












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